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À surveiller: George Weston, SNC-Lavalin, Constellation Software

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: George Weston, SNC-Lavalin, Constellation Software

Constellation Software fait une saine acquisition selon un analyste. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de George Weston, SNC-Lavalin et Constellation Software? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

George Weston (WN, 139,51 $): un rachat d’action réduirait son escompte

En accélérant son rachat d’actions, George Weston pourrait bien réduire la décote que son titre subit présentement, croit Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins.

À la fin de 2021, l’entreprise qui détient des investissements dans Loblaw et la fiducie de placement immobilier Propriétés de Choix avait 1,4 milliard de dollars (G$) en liquidité après avoir perçu 1,2 G$ lors de la vente de Weston Food. Certes, Valeurs mobilières Desjardins s’attendait à une enveloppe de 1,3 G$, mais l’analyste attribue cette différence à «un ajustement du fonds de roulement».

La société est donc en bonne position pour augmenter son rachat d’actions, passant de 5,9 millions en 2021 de sa présente opération à plus de 7 millions. Si c’est bel et bien ce qu’elle fait, son encaisse pourrait dégringoler à 500 millions de dollars (M$) d’ici 2023, «ce qui est largement suffisant pour couvrir les 200 M$ en débentures qui arrivent à échéance en 2024», précise l’analyste.

Ce rachat lui permettrait de faire réduire l’escompte du titre de 15% actuellement à 10%. En effet, Chris Li estime que son titre est trop sévèrement jugé, étant donné que George Weston a assaini sa structure, ne détenant plus que 52,6% des parts de Loblaws, et 61,7% de celles de Propriétés de Choix, deux «actifs de grande valeur» selon lui.

Chris Li précise que le plus important risque que court la société, c’est de mettre la main sur une autre bannière, une avenue peu probable à court terme selon sa direction.

Après avoir consulté les résultats trimestriels de Loblaw et Propriétés de Choix, l’analyste augmente le bénéfice par action anticipé en 2022, de 8,84 $ à 9,37 $. Il s’attend à ce que les revenus générés au cours de l’exercice passent de 55 milliards de dollars (G$) à G$, et à ce que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement prévu grimpe de 6,1 G$ à 6,4 G$.

En calculant la somme de chacune des classes d’actifs de George Weston, Valeurs mobilières Desjardins révise à la hausse son cours cible de 158 $ à 167 $, avec une décote de 10%.

 

SNC-Lavalin (SNC, 28,19$): les prévisions se gâtent

SNC-Lavalin (SNC, 28,19$): les prévisions se gâtent

Si les services d’ingénierie de SNC-Lavalin ont très bien performé au quatrième trimestre, force est de constater que le scénario est bien différent du côté de ses projets, fait remarquer Sabahat Khan de RBC Marchés des capitaux.

Selon lui, la constance de la Division de services d’ingénierie est «encourageante». Cette dernière a généré un bénéfice avant intérêts, impôts (BAII) de 237,4 millions de dollars (M$), ce qui est largement supérieur à ses attentes (151,5 M$) et à celles du consensus des analystes, si on inclut 93 M$ obtenus dans une entente pour couvrir des services non payés.

Toutefois, les plus importantes pertes de SNCL Projet — de l’ordre de -231 millions de dollars alors que RBC Marchés des capitaux tablait sur -103,5 M$ — ont plombé non seulement son BAII consolidé, tout comme les résultats de sa division Services Professionnels et Gestion de Projets, à 6 M$. L’analyste misait sur 48 M$.

Elles proviennent d’une perte de 39,6 M$ de son secteur Ressources, et de 191,8 M$ de Projets d’infrastructures d’IAC, que la société s’attend à générer en accomplissant chacun de ces projets. En les prenant en considération à l’avance, cela «réduit le risque dans les prévisions à court terme», croit Sabahat Khan.

SNC Lavalin a aussi laissé entendre qu’elle pourrait ajouter un différentiel de 300 M$ d’ici la fin de ces projets, si le contexte s’envenime encore. Afin de mieux intégrer ce risque dans ses projections, Sabahat Khan a abaissé de 115 M$ ses attentes à l’égard du BAII des trois prochaines années.

Le titre de la société de services de génie, déjà boudé par les investisseurs avant le dévoilement des résultats soit dit en passant, a souffert de ces résultats, souligne Sabahat Khan, glissant de 1,5% jeudi.

Du côté de son secteur Infrastructures d’IAC, son carnet de commandes représentait près de 1,4 milliard de dollars (G$), dont 1,2 G$ sont tirés de projets clé en main, un petit bond de 0,1 G$ par rapport au trimestre précédent probablement dû à une hausse des coûts. Il comprend le projet Eglinton LRT, qui devrait se terminer en 2022, le REM, qui prendra fin en 2024, et Trillium LRT, dont la date de fin a été repoussée en 2023.

L’entreprise s’attend à générer une croissance interne de 4 à 6%, et un BAII ajusté de 8 à 10% en 2022, ce qui est plutôt similaire à ce qui avait été annoncé lors de la journée des investisseurs en 2021. Sabahat Khan estime que ces prévisions sont «raisonnables».

Sabahat Khan de RBC Marchés des capitaux coupe de 2 $ son cours cible qui passe à 37 $, mais maintient sa recommandation de surperformance.

 

Constellation Software (CSU, 2213,30$): une saine acquisition

Constellation Software (CSU, 2213,30$): une saine acquisition

La société torontoise Constellation Software a annoncé mercredi qu’elle mettra la main sur certains actifs de l’américaine Allscripts pour 700 millions de dollars américains (M$ US).

De ce montant, 30 M$ US sont conditionnels à la performance de cette solution de gestion intégrée de clinique, qui inclut notamment un logiciel de suivi de dossiers de santé électronique, dans les deux années suivant la signature de l’entente.

Représentant 1,9% de la capitalisation boursière de Constellation Software en date du 2 mars 2022, cette transaction devrait se clore au cours du deuxième trimestre de 2022.

Ces actifs ne font plus partie de la stratégie de Allscripts, selon ce qu’a compris Richard Tse de la Financière Banque Nationale lors d’un appel avec les investisseurs. L’entreprise a souligné que cette division des hôpitaux et des grands cabinets de médecins, que compte obtenir Constellation Software, est en décroissance. Ses revenus devraient glisser de 3 ou 4% en 2022, tandis que son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement devrait baisser de 10 à 15% en 2022. Ces actifs nécessitent aussi d’importants investissements.

Une telle acquisition faite par une autre société aurait pu paraître inquiétante, concède l’analyste. Ce ne l’est pas dans le cas de Constellation Software, «qui est experte dans la mise en œuvre de synergies opérationnelles qui génèrent un flux de trésorerie soutenu».

Selon Allscripts, ces actifs ont rapporté des revenus de 927,6 M$ et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté de 145,2 M$ au cours de l’exercice 2021. Constellation Software les acquiert donc pour 0,78 x la valeur de l’entreprise, ce qui réjouit Richard Tse.

Il estime que si Constellation Software en paie la moitié en liquidité, et s’endette pour couvrir l’autre à un taux d’intérêt de 4,7%, l’effet relutif de cette transaction serait d’environ 0,86 $ sur le bénéfice par action de la société.