Que faire avec les titres de Goodfood, Gildan et Aritzia? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Goodfood, Gildan et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Goodfood (FOOD, 13,08$): le confinement et l’exécution rapportent
L’accélération pandémique du commerce en ligne dans l’alimentation ainsi que plusieurs initiatives ont produit un premier trimestre supérieur aux attentes avec une hausse de 62% des revenus, de 33% du nombre d’abonnés, un troisième bénéfice d’exploitation d’affilée et une augmentation de 1,5 à 2,1 millions de dollars des flux de trésorerie excédentaires.
La société rapporte aussi un meilleur taux de commandes et moins de désabonnements. Quelque 94% des revenus du premier trimestre provenaient de clients ayant fait trois commandes ou plus.
Marchés Goodfood exécute bien dans son créneau principal des trousses de repas, incluant la livraison le même jour tandis que l’offre accrue en ligne de produits d’épicerie de marque maison est prometteuse, note Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.
Le nombre de produits d’épicerie offerts devrait bientôt passer de 550 à 800, en route vers l’objectif visé de 4000.
En ce qui a trait au service de livraison le même jour Goodfood Wow, Frédéric Tremblay suivra de près le lancement prochain dans la grande région de Toronto qui deviendra un jalon important pour l’épicerie en ligne.
À son avis, la société prend le bon virage en élargissant sa mission à l’épicerie en ligne au moment où les consommateurs confinés sont réceptifs.
Les dépenses de ce virage, qui incluent l’automatisation des centres de préparation des repas et des commandes, l’embauche ainsi qu’un effort de marketing, se soldent par une perte de 0,04$ par action, au premier trimestre.
L’analyste a bon espoir que le levier opérationnel, l’automatisation, la densification des zones de livraison et le pouvoir d’achat accru continueront à améliorer la capacité bénéficiaire de la société au fil du temps.
Goodfood fait d’ailleurs moins appel aux promotions et aux crédits qu’avant pour attirer des clients ou augmenter la facture moyenne, fait aussi remarquer l’analyste. Ces rabais s’élevaient à 10,8% des revenus au premier trimestre, presque la moitié du niveau d’un an plus tôt. Goodfood cible mieux ses campagnes de marketing et améliore la qualité de ses trousses, dit-il. La société de Montréal prévoit aussi des dépenses en capital de 30 M$ en 2021 (plis que les 20M$ prévus) pour accélérer certains investissements qui optimiseront les revenus et diminueront les coûts. La société dispose de 104 M$ de liquidités au bilan pour les financer.
Encouragé par les perspectives et le potentiel de l’épicerie en ligne, Frédéric Tremblay réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 15$, soit deux fois les revenus prévus en 2022.
Vêtements de sport Gildan (GIL, 35,07$): de meilleures perspectives justifient un cours-cible plus élevé
Vêtements de sport Gildan (GIL, 35,07$): de meilleures perspectives justifient un cours-cible plus élevé
Le dévoilement des résultats du quatrième trimestre, le 25 février, ne fournira pas un pivot pour le titre, mais les perspectives prennent du mieux et Gildan devrait améliorer ses résultats à chacun des prochains trimestres, croit Sabahat Khan de RBC Marchés des capitaux.
Il prédit un bénéfice de 0,22$ US par action, 46% de moins qu’un an plus tôt, ce qui est conforme au consensus des analystes pour ce trimestre qui a souffert du confinement des consommateurs en plus d’inondations au Honduras où se situent ses usines.
L’analyste juge peu probable le fabricant de t-shirts, de chandails et de sous-vêtements fournisse un aperçu pour 2021 étant donné le contexte pandémique.
Néanmoins, Gildan «navigue les perturbations de la COVID-19 depuis un bon moment et la nouvelle vague du virus ne devrait pas empirer la situation. Gildan épuise une bonne partie de ses stocks pour répondre à la demande», explique l’analyste.
L’analyste s’attend à ce que les usines fonctionnent à 100% de leur capacité à partir de la mi-année.
Il est aussi prématuré de miser sur le rétablissement du dividende qui pourrait survenir à mi-année au plus tôt.
À son avis, les vaccins et le retour à la normale des achats des grossistes et des consommateurs pointent vers un fort rebond de revenus et de la rentabilité en 2021.
Les revenus devraient augmenter de 26% 2,4 milliards de dollars américains. L’analyste prévoit un bénéfice de 1,25 $US par rapport à la perte de 0,41$ US de 2020.
En conséquence, Sabahat Khan relève son cours cible de 33 à 39,35$, soit 16 fois le bénéfice de 1,92$US par action qu’il prévoit pour la mi-2023. Il renouvelle sa recommandation d’achat.
Aritzia (ATZ, 24,90 $): le détaillant de mode féminine affiche sa résilience et son agilité
Aritzia (ATZ, 24,90 $): le détaillant de mode féminine affiche sa résilience et son agilité
La chaîne de mode féminine a surpassé les attentes de Patricia Baker de Banque Scotia au troisième trimestre, avec une hausse de 4% des revenus à 278 millions de dollars et un bénéfice stable de 0,29$ par action
Ces résultats sont d’autant plus satisfaisants que les dépenses générales et administratives ont augmenté de 20%, incluant 5 M$ pour des mesures sanitaires. La marge brute a augmenté de 1,14% à 53,8% grâce des réductions de prix sur les achats de produits et les loyers.
Le pivot rapide en ligne et un peu de chance ont sauvé la mise. Aritzia a en effet devancé ses soldes du Vendredi fou d’une semaine propulsant ses ventes en magasin et en ligne à un record pour le marchand pour cette promotion, 48 heures avant que le gouvernement l’oblige à fermer 18 boutiques en Ontario.
Son site web a reçu un million de visites lors de la semaine du Vendredi fou résultant en un million de commandes au centre de distribution pour la collecte en magasin ou la livraison. Les ventes en ligne ont bondi de 78% au troisième trimestre.
Le bon contrôle des stocks et du fonds de roulement combiné aux revenus en ligne lui ont permis de dégager des flux excédentaires de 68 M$, au troisième trimestre. La société de Vancouver a terminé le trimestre avec une encaisse de 174 M$, précise aussi Patricia Baker.
L’année 2021 s’annonce tout aussi exigeante, mais le marchand devrait ressortir de la pandémie en bonne posture étant donné sa plateforme en ligne première de classe, le petit nombre de ses boutiques physiques et le positionnement de sa marque auprès de ses clientes loyales.
Aritzia compte d’ailleurs exploiter sa présence en ligne pour doubler la gamme de produits en ligne, incluant des articles qu’elle n’offre pas en magasin, d’ici 2025.
Le prochain trimestre souffrira des nouvelles mesures de confinement imposées au Québec et en Ontario qui affectent 39 boutiques, prévient Patricia Baker mais elle s’en formalise peu préférant garder les yeux sur les perspectives à plus long terme et l’exécution du détaillant.
Elle maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 29,50$ qui repose sur un multiple de 28,5 fois le bénéfice prévu en 2022.