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À surveiller: Goodfood, WSP Global et Weston

Dominique Beauchamp|Publié le 27 février 2020

Que faire avec les titres de Goodfood, WSP Global et Weston?

Que faire avec les titres de Goodfood, WSP Global et Weston? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Goodfood (FOOD, 2,81$): un autre financement de 30 M$ pour percer cette fois le marché de l’épicerie en ligne

Le spécialiste des boîtes de repas prêts à cuisiner accélère son expansion et veut percer le créneau de l’épicerie en ligne.

Ces visées exigent de nouveaux investissements. Marché Goodfood vient donc de récolter 30 millions de dollars de la part d’investisseurs qui ont acheté une débenture subordonnée convertible en actions, portant intérêt à 5,75 %.

Il s’agit du cinquième placement de la société de Ville-Saint Laurent depuis son entrée en Bourse en juin 2017. Goodfood avait émis de nouvelles actions lors des quatre autres financements.

Le tiers des 30M$ financeront un nouveau centre automatisé de production et de distribution à Toronto dont la capacité pourrait générer des revenus de 400 à 600 millions de dollars, indique Ryan Li de la Financière Banque Nationale, le courtier qui a co-piloté le financement.

Le nouvel établissement serait surtout consacré au nouveau service d’épicerie en ligne qui vise à offrir de 2000 à 4000 articles essentiels, incluant des légumes frais. Le centre servirait aussi le marché ontarien pour les trousses de repas en boîte, le plus gros marché de Goodfood au pays.

Une autre tranche de 10 M$ financera des investissements supplémentaires dans l’automatisation des centres existants de Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver.

«L’épicerie en ligne nous semble un vecteur de croissance crédible pour Goodfood, mais il nous faut plus d’informations au sujet de la capacité des centres et des plans d’automatisation de la part des dirigeants avant d’inclure le potentiel de revenus additionnels dans nos prévisions», explique l’analyste.

Pour l’heure, les frais d’intérêt accrus creusent les pertes qu’il prévoyait pour 2020 (à 0,37$ par action) et 2021 (à 0,20$ par action).

L’analyste réduit aussi son cours cible de 4,25 à 4$ pour s’ajuster à la dette additionnelle et au devancement des dépenses en immobilisations.

Ce cours cible équivaut à un multiple de 0,65 les revenus nets prévus à la mi-2021.

M. Li s’attend à ce que Goodfood devienne rentable, en termes de bénéfice d’exploitation, d’ici deux ou trois ans, mais il reconnaît que l’offensive dans l’épicerie en ligne pourrait repousser ce jalon.

Goodfood est entrée en Bourse à un cours de 2$ et son cours a grimpé jusqu’à 3,81$ il y a un an.

WSP Global (WSP, 89,83$): un 4e trimestre et un aperçu solides pour l’ingénieur-conseil

WSP Global (WSP, 89,83$): un 4e trimestre et un aperçu solides pour l’ingénieur-conseil

Benoît Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, se dit satisfait sur toute la ligne des résultats du quatrième trimestre et de l’aperçu pour 2020, dans une note préliminaire.

En particulier, l’analyste signale la hausse des marges, l’amélioration du bilan et la croissance organique.

Les revenus nets de 1,76 milliard de dollars sont conformes aux consensus et légèrement inférieurs au consensus de 1,78 G$.

Le bénéfice d’exploitation ajusté (selon les nouvelles normes comptables IFRS 16) de 266 millions de dollars a aussi légèrement dépassé ses prévisions de 252 M$ et le consensus de 258 M$. Il s’agit d’une hausse de 57%.

La marge d’exploitation ajustée de 15,1% est aussi supérieure à ses estimations de 14,5% et au consensus de 14,3%. Cette marge était de 11% un an plus tôt.

Enfin, le bénéfice ajusté par action de 0,96$ par action, qui exclut la dépréciation des immobilisations incorporelles et des charges financières), est aussi meilleur que le consensus de 0,93$.

Le carnet de commandes a aussi augmenté de 3,6% à 8,1 G$ au quatrième trimestre, ce qui correspond à 10,6 mois de revenus. M. Poirier apprécie que la croissance du carnet ait atteint 3,6%, sans l’effet des acquisitions.

WSP se fixe des objectifs prudents pour 2020: des revenus dans une fourchette de 7,1 à 7,4 G$ par rapport au consensus de 7,4 G$.

L’ingénieur-conseil prévoit aussi un bénéfice d’exploitation de 1 à 1,1 G$, par rapport aux attentes de 1,1G$.

Enfin, WSP a aussi amélioré son bilan. La dette est passée de 1,4 à 1,1 fois le bénéfice d’exploitation, du troisième au quatrième trimestre, soit un ratio au bas de la zone de confort de l’acquéreur en série.

À la téléconférence matinale, M. Poirier espère en apprendre davantage au sujet des perspectives de 2020, le climat pour les appels d’offres, l’intégration des récentes acquisitions, ainsi que le pipeline de transactions.

Dans l’intervalle, M. Poirier réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 91$.

En 2019, WSP a terminé la première année de son nouveau plan stratégique de trois ans. En 2021, la firme vise des revenus de 8 à 9 G$, une croissance annuelle de 10%, une marge d’exploitation ajustée de 14 à 15% et 65 000 employés.

Le titre de WSP s’est apprécié de 29% depuis un an, mais a perdu 8,4% par rapport au sommet annuel de 98,12$.

George Weston (WN, 109,56$): en voie d’accumuler un trésor de guerre de 2 milliards de dollars

George Weston (WN, 109,56$): en voie d’accumuler un trésor de guerre de 2 milliards de dollars

La société de portefeuille de la famille éponyme avait de bonnes nouvelles pour ses actionnaires impatients de voir le groupe rehausser sa valeur en Bourse.

Premièrement, sa boulangerie Weston Foods a dévoilé un meilleur trimestre que prévu et prévoit aussi une amélioration des revenus et du bénéfice d’exploitation en 2020.

Weston Foods représente seulement 4% du bénéfice d’exploitation de Weston, mais cet aperçu suggère que le plan de transformation en chantier depuis de trois ans commence enfin à rapporter, note Irène Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

Plus importante encore est la stratégie de Weston de se constituer un trésor de guerre de 2 milliards de dollars d’ici deux à trois ans que la société compte ensuite redéployer.

Les liquidités s’accumuleront à mesure que Weston revendra graduellement à Loblaw (L, 69,68$) une partie des actions qu’elle détient dans l’épicier, en participant au programme de rachat de Loblaw, à raison d’environ 400 M$ par année.

Weston s’est engagé à conserver 52% de l’épicier qui lui procure les deux tiers de sa valeur.

L’analyste prévient que la nouvelle stratégie s’étalera sur plusieurs années et dépend à la fois des progrès plus tangibles de la transformation de Weston Foods et de ce compte faire Weston de son surplus de capitaux.

Le potentiel pour le titre de Weston est double: la relance de Weston Foods devrait donner plus de valeur à cette filiale à l’intérieur de Weston d’ici 2022 tandis que le déploiement des 2 G$ devrait apporter une nouvelle source de croissance à la société de portefeuille.

Bien que Weston fluctue surtout en fonction de la performance de Loblaw, son cours est inférieur de 17 % à la valeur de ses filiales. Avant que Weston rachète le fonds immobilier Propriétés de Choix (CHP.UN, 14,63$), ce rabais était plutôt de 6 %, donne en exemple Mme Nattel.

L’analyste ne touche pas à son cours cible de 129$ et recommande toujours l’achat du titre.

Weston pourrait réinvestir dans l’alimentation, la boulangerie ou le fonds immobilier ou retourner le capital aux actionnaires si les investissements qu’elle envisage ne lui procurent pas le rendement désiré.