Stella-Jones compte mettre la main sur la division de production de poteaux utilitaires en bois de Texas Electric Cooperatives. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Guru, Empire et Stella-Jones? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Guru (GURU.TO, 4,92 $): ça manque un peu d’effervescence
À la lecture des plus récents résultats de Guru, John Zamparo de Marchés des capitaux CIBC est d’avis que tant que la croissance des revenus de la productrice de boissons énergisantes ne retrouvera pas de son pep, le cours de son action sera calme.
Il faudra attendre encore deux prochains trimestres, croit l’analyste, avant qu’il n’y ait un changement dans la cadence de l’augmentation de ses bénéfices. D’une part, puisqu’elle peine à recruter des employés, surtout au Québec, et la livraison de sa marchandise prend du retard, ce qui affecte sa performance.
De l’autre, ses résultats des trois derniers mois sont fortement teintés par des événements non récurrents. Dans le cadre de son partenariat noué en 2021 avec PepsiCo Canada Breuvage, elle a dû produire et livrer un important volume de boissons. Un tel épisode n’arrivera pas à nouveau de sitôt, tout comme la réduction de ses prix de vente compris dans l’entente, souligne John Zamparo.
Or, bien que la croissance de ses revenus au troisième trimestre soit moins grande que prévu, l’entreprise est tout de même parvenue à dévoiler de bons résultats, estime l’analyste. Elle a généré des revenus nets de 7,7 millions de dollars (M$), et une marge brute de 54,8%.
Nonobstant ses défis de livraisons, les consommateurs, eux, ont répondu présents. Au Canada, ses ventes ont grimpé de 30%, tandis qu’elles ont bondi de 20% en Californie, son baromètre du marché américain.
L’analyste doute que ses résultats encouragent les investisseurs, qui attendent davantage de connaître quelle sera la taille du renouvellement des stocks au cours des prochaines commandes de ses points de vente avant de se réjouir.
D’ailleurs, l’entreprise a annoncé qu’elle concentrerait ses efforts pour conquérir des parts de marchés aux États-Unis en Californie, pour l’instant. Ce n’est pas la stratégie à laquelle s’attendait initialement John Zamparo, mais ce dernier ne la snobe pas pour autant, saluant l’effort de miser sur une croissance solide plutôt que sur un grand nombre de points de vente.
Les marges bénéficiaires de Guru au dernier trimestre laissent croire à l’analyste que la société devrait être davantage rentable au cours de son exercice 2023, car ses frais de vente, généraux et administratifs devraient avoir atteint un sommet en 2022. Ça gommerait même en partie l’effet des ventes plus maigres attendues sur ses résultats.
L’analyste table sur une diminution annuelle de sa performance au quatrième trimestre, mais à une croissance de 15% au suivant.
En baisse selon ses nouvelles attentes, les revenus de Guru devraient atteindre 30,32 M$, 37,3 M$ et 46,34 M$ au cours des exercices 2022, 2023 et 2024 respectivement. Sa perte avant intérêt, impôts et amortissement ajusté, elle, se situerait à 19,9 M$, 13,6 M$ et 10,3 M$, ce qui est mieux que dans les précédentes prévisions de John Zamparo.
L’analyste maintient sa recommandation «neutre» à l’égard du titre, mais sabre son cours cible, qui passe de 10 $ à 5 $.
Empire/IGA (EMP-A.TO, 35,94 $): sa facture plombe ses résultats
EmpireIGA (EMP-A.TO, 35,94 $): sa facture plombe ses résultats
Bien qu’Empire ait vendu davantage de victuailles que ce qui était anticipé, ses bénéfices sont bien moins garnis que prévu, rapporte Kenric S. Tyghe d’ATB Capital après avoir consulté les résultats trimestriels publiés avant l’ouverture des marchés le 15 septembre.
La hausse des coûts de sa chaîne d’approvisionnement, et l’augmentation des frais de vente, généraux et administratifs, et de marketing notamment ont fait flancher à la fois le bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) et la marge bénéficiaire de la société basée à Stellarton, en Nouvelle-Écosse.
L’analyste indique que les profits bruts de la maison-mère d’IGA se sont établis à 1,98 milliard de dollars (G$), comme ce à quoi s’attendait l’analyste, représentant une marge de 24,9%. Cette baisse de la marge de 16 points de base par rapport au trimestre précédent met en lumière la hausse des prix du carburant et des coûts d’approvisionnement, estime Kenric S. Tyghe. Il souligne que sans l’effet de l’essence, sa marge aurait gagné 63 points de base.
La marge du BAIIA d’Empire a atteint 7,5%, soit un recul de 11 points de base. Le BAIIA s’est établi à 594 M$, le consensus misait plutôt sur 605,7 M$. Ça s’explique par la baisse de certains revenus, mais aussi de plus importants investissements dans sa stratégie de croissance Projet horizon et ses dépenses publicitaires.
Les ventes de la société ont néanmoins dépassé les attentes de 7,89 G$, bondissant de 4,1%, à 7,94 G$. En ligne, elles ont toutefois reculé de 21%, témoignant du retour des clients à leurs vieilles habitudes en magasin, explique Kenric S. Tyghe.
La croissance de ses ventes d’un même magasin comparable est plus sobre, note-t-il, puisque les résultats de ce trimestre-ci se comparent à ceux de l’an dernier, au moment où les restrictions et mesures sanitaires obligeaient les consommateurs à davantage s’alimenter en épicerie.
Le bénéfice par action d’Empire s’est établi à 0,71 $, en bas du 0,75 $ auquel s’attendait l’analyste.
ATB Capital maintient son cours cible à 50 $, et sa recommandation à «achat».
Stella-Jones (SJ.TO, 41,52 $): une «petite» transaction prometteuse
Stella-Jones (SJ.TO, 41,52 $): une «petite» transaction prometteuse
Le fabricant de produits industriels en bois traités sous pression Stella-Jones compte mettre la main sur une partie de l’américaine Texas Electric Cooperatives pour la somme de 28 millions de dollars américains (M$ US), rapporte Jim Byrne d’Acumen Capital.
À première vue, cette «petite» transaction est applaudie par l’analyste, car elle permettra d’augmenter sa capacité de production de poteaux utilitaires en bois. C’est sa division dont les activités croissent le plus, rappelle-t-il.
En effet, au deuxième trimestre de l’exercice, les ventes de Stella-Jones dans ce secteur ont totalisé 316 M$, alors qu’elles représentaient 236 M$ à pareille date l’an dernier. Elles ont crû notamment à cause de révision des prix et d’une demande forte de la part des acheteurs.
Son offre d’achat définitive, qui concerne toutes ses infrastructures de production, comprend aussi l’entièreté des stocks dont elle dispose déjà, ce qui représente 4 M$ US.
La société américaine produit des poteaux faits de pin jaune traité du sud dans ses installations dans la municipalité de Jasper au Texas. L’analyste souligne qu’en 2021, ses ventes ont totalisé 21 M$ US.
Sujette aux vérifications d’usage, la transaction devrait se clore d’ici la fin de 2022, et Stella-Jones devrait user de son crédit pour payer la somme due.
Cela ne change pas les prédictions de Jim Byrne à l’égard de la société montréalaise. Il s’attend toujours à ce qu’au cours de l’exercice 2022, celle-ci génère des ventes de 2,8 milliards de dollars (G$), un bénéfice avant intérêts impôts et amortissement de 428,5 M$, et un bénéfice par action de 3,83 $.
Son cours cible demeure à 46 $ et sa recommandation à achat.
Il s’agit d’un deuxième achat dans le secteur des poteaux depuis 11 mois. En avril 2021, le PDG avait promis le retour des acquisitions.