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À surveiller: Guru, LVMH et Banque Laurentienne

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Guru, LVMH et Banque Laurentienne

Guru a affiché une croissance de 11% au Canada, principalement soutenue par le lancement d’un Punch aux fruits avec théanine. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Guru, LVMH et Banque Laurentienne? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Guru (Guru, 2,27 $): des revenus records pour Guru

La compagnie de boisson énergisante a présenté jeudi ses résultats du troisième trimestre de l’exercice 2023 avec des revenus en hausse de 15%. 

Les revenus de 8,9 millions de dollars (M$) se situent au-dessus des attentes de l’analyste Martin Landry de Stifel, qui s’attendait à 8,4 M$ et bat aussi le consensus de 8,7 M$.

Guru a affiché une croissance de 11% au Canada, principalement soutenue par le lancement d’un Punch aux fruits avec théanine.

Les ventes sur le marché américain ont augmenté de 38% à la suite de ventes records lors du Amazon Prime Day en juillet et grâce au succès d’un partenariat avec Costco qui a vu les produits de Guru se retrouver dans quarante succursales dans la grande région de Los Angeles.

Les Pertes avant Impôts, Intérêts et Amortissement ont atteint 3 M$ pour le trimestre, meilleures que les prévisions de Martin Landry qui attribue ce résultat à une baisse des dépenses dans le secteur des ventes et du marketing.

Les dépenses de trésorerie pour le trimestre ont été de 1,8 M$, en baisse comparées au même trimestre l’an dernier ou elles s’étaient élevée à 4,8 M$.

Au 31 juillet, l’entreprise disposait de 38,7 M$ en capitaux ainsi que d’une ligne de crédit non utilisée de 10 M$. Une somme suffisante pour financer ses opérations pour les prochains 24 à 30 mois.

Les marges brutes de Guru ont baissé de 3,6% comparé au troisième trimestre de 2022 à 51,2% alors que l’analyste de Stifel s’attendait a des marges de 52,7%.

La moitié de cette baisse s’explique principalement par une augmentation des activités promotionnelles de la compagnie en réaction à celle de ses compétiteurs, pour l’autre moitié c’est l’augmentation du coût des intrants qui est à blâmer.

«Compte tenu de la nature compétitive du marché canadien, et les attentes pour Guru de rester agressif dans ses prix pour le futur, on ne prévoit pas d’amélioration à court terme des marges brutes. Nous avons réduit nos prévisions de 2% pour celle-ci à 51,6% pour l’année 2024», explique Martin Landry.

La part de marché de Guru est restée stable à 4,6% sur le marché canadien. Une performance qui désappointe l’analyste étant donné l’accord de distribution avec PepsiCo, les investissements accrus en marketing et l’introduction avec succès de nouveaux produits innovants.

La direction affirme avoir gagné des parts de marché dans les autres provinces canadiennes mais au Québec, son plus gros marché, ses compétiteurs on mené une campagne agressive sur les prix, ce qui lui a fait perdre du terrain.

À la suite des résultats du troisième trimestre, Martin Landry augmente ses prévisions de revenus de 2% pour 2023 mais réduit son estimation des marges brutes de 0,5% à 50,5%, dû au climat promotionnel agressif dans le secteur et à l’augmentation des coûts des intrants.

L’analyste réduit ses attentes de pertes avant impôts, intérêts et amortissements de 2,7 M$ à -12 M$ pour 2023 et abaisse ses prévisions pour 2024 de 20% à -10 M$, pour tenir compte de la baisse des dépenses de marketing.

Martin Landry maintient sa recommandation d’achat mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 3,75$ à 3,50$.

Matthieu hains

 

 

LVHM (MC.PA, 765,80 euros) : des hausses de revenus «plus modestes» sont prévues

LVHM (MC.PA, 765,80 euros) : des hausses de revenus «plus modestes» sont prévues

Il faudra attendre encore près d’un mois pour l’annonce des résultats du groupe LVMH, attendus autour du 11 octobre, mais déjà, la RBC s’attend à une croissance plus faible qu’à l’habitude pour ce troisième trimestre de l’exercice 2023.

Par exemple, l’analyste Piral Dadhania, de RBC Marché des capitaux, croit que la plus grande entreprise de produits de luxe au monde rapportera des revenus de 20,1 milliards d’euros, pour une hausse de 10 % par rapport au même trimestre l’année dernière.

Cette prévision est largement en deçà du consensus des analystes, qui mise plutôt sur des revenus de 21 milliards d’euros, en hausse de 13 %.

Rappelons que LVMH possède une soixantaine de marques de produits de luxe, réparties en cinq catégories, en plus d’une autre qui regroupe notamment des entreprises médiatiques et de tourisme haut de gamme.

Pour l’ensemble de l’année 2023, RBC croit que l’entreprise détenue en majorité par la famille Arnault affichera des revenus de plus de 86 milliards d’euros pour des profits de 16,3 milliards d’euros.

Les vins et spiritueux continueront de ralentir le groupe, croit RBC, qui s’attend à des ventes de 1,76 milliard, pour une hausse de 1 %. À l’opposé, la catégorie Distribution sélective, avec des revenus estimés de 3,8 milliards, affichera une hausse de 20 %. Les ventes de vêtements demeureront probablement la locomotive du groupe avec des revenus de 9,7 milliards d’euros, selon la RBC. Le consensus des analystes est plutôt de 10,2 milliards.

«Nous avertissons depuis quelques mois déjà que le cycle à la hausse du marché des produits de luxe change», explique l’analyste. «[Les données] suggèrent que nous sommes clairement dans un cycle de décélération.»

Rappelons qu’au cours des trimestres un et deux de l’année 2023, LVMH avait connu des hausses de 16% et 18% par rapport aux périodes correspondantes en 2022. D’ailleurs, au cours du premier trimestre de 2022, en pleine vague du variant Omicron à travers le monde, LVMH avait vu ses ventes augmenter de 23%.

Dominique Talbot

 

Banque Laurentienne (LB, 31,69$) : une revue des options stratégiques qui laisse un goût amer

Banque Laurentienne (LB, 31,69$) : une revue des options stratégiques qui laisse un goût amer

La Banque Laurentienne a annoncé le 14 septembre qu’elle «a terminé la revue des options stratégiques visant à maximiser la valeur pour ses actionnaires et ses parties prenantes» et qu’au terme de cette revue, «le conseil d’administration, appuyé par l’équipe de direction de la Banque, a conclu à l’unanimité que la meilleure voie à suivre pour maximiser la valeur pour les actionnaires est d’accélérer l’évolution du plan stratégique actuel en accordant une attention accrue à l’efficacité et à la simplification».

Le processus a tout de même entraîné deux promotions au sein de la société. Éric Provost, présentement à la tête des services aux entreprises, prend également la responsabilité des services bancaires aux particuliers à titre de chef de groupe des Services bancaires aux particuliers et aux entreprises.

De plus, Sébastien Bélair devient chef des services administratifs, assumant désormais la responsabilité des opérations de l’entreprise en plus de son rôle actuel de chef des ressources humaines.

La direction de la Banque Laurentienne communiquera de plus amples informations sur le sujet au moment de dévoiler ses résultats du quatrième trimestre le 7 décembre et a annoncé une journée des investisseurs pour le début de 2024 pour faire le point sur son plan stratégique, sans fournir de date précise.

«Le nouveau plan doit miser sur l’efficacité et la simplification. En d’autres mots, nous anticipons que la direction de la Banque Laurentienne dévoilera une charge de restructuration de 100 millions de dollars avant impôts au second trimestre de son exercice 2024 pour l’aider à mettre le plan à exécution», estime Gabriel Dechaine, analyste à la Financière Banque Nationale.

Il dit s’attendre à ce qu’une telle charge soit comptabilisée comme un élément non récurrent et soit exclue du calcul du bénéfice par action ajusté de l’entreprise.

«Nous anticipions qu’un acquéreur potentiel allait se manifester pour acheter la banque. Ce n’est clairement pas le cas. À moins qu’un important catalyseur émerge du plan stratégique, nous pensons que le titre de la Banque Laurentienne sera sous pression et aura de la difficulté à séduire de nouveaux investisseurs», écrit l’analyste.

Gabriel Dechaine abaisse sa recommandation sur le titre, elle qui passe de «surperformance» à «performance égale au secteur». Son cours cible sur un an recule aussi, passant de 45$ à 32$. Il donne au titre une valeur de 6,5 fois son bénéfice par action prévu pour l’exercice 2024.

Denis Lalonde