Cameron Doerksen est tout particulièrement satisfait des 343 M$ que Transat détenait en flux de trésorerie libre à la fin de son exercice 2021. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Linamar, Transat et WSP Global? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Linamar (LNR.TO, 50,79 $): les conséquences de la crise en Ukraine assombrissent le portrait
Tandis que l’instabilité en Europe de l’Est assombrit les prévisions à court terme de Brian Morrisson de la Banque TD à l’égard des deux divisions de Linamar, celui-ci estime qu’une reprise de la demande devrait animer sa croissance en 2023.
C’est ce qu’il conclut après avoir consulté les résultats du quatrième trimestre de la société ontarienne, dévoilé le 9 mars 2022.
Le consensus n’a pas été surpris par le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ni le bénéfice par action qui lui ont été présentés, les chiffres fournis étant somme toute conformes aux attentes.
Sa Division mobilité s’en est mieux tiré que ce sur quoi misait Brian Morrison, mais a tout de même été plombée par une moins bonne croissance annuelle de ses ventes de pièces automobiles et par une hausse des coûts liés à son approvisionnement.
Ses activités ont particulièrement été affectées par l’invasion russe en territoire ukrainien, dont l’étendue des dégâts sur la chaîne d’approvisionnement du secteur est encore inconnu, tout comme la réaction des consommateurs à la flambée escomptée des prix.
Selon l’analyste de la Banque TD, tant que le conflit se poursuivra, il sera difficile de prévoir comment le secteur s’en tirera, ou à quoi ressembleront les marges bénéficiaires.
Les défis d’approvisionnement ont sabré les résultats de la Division industrielle de Linamar, l’augmentation des coûts lui ayant fait enregistrer des pertes opérationnelles.
Brian Morrison estime que la valeur de l’action de Linamar représente une baisse de 30% du BAIIA attendu en 2022, si Vladimir Poutine n’avait pas envahi l’Ukraine. En temps normal, «le titre de Linamar aurait été en dessous de sa valeur intrinsèque», écrit l’analyste.
Bien qu’elle évolue dans un contexte des plus incertains, la société est dotée d’une encaisse qui devrait lui permettre de traverser cette crise, «tout en maintenant ses activités de fusions et d’acquisition et/ou en redonnant sans aucun doute, ou presque, à ses actionnaires», ajoute Brian Morrison. C’est pourquoi il réaffirme sa recommandation d’«achat».
Néanmoins, le risque à court terme que court sa demande et son approvisionnement contraignent la Banque TD à revoir son cours cible, qui passe de 98 $ à 83 $, car elle abaisse non seulement ses prévisions, mais aussi le multiple appliqué.
Transat (TRZ.TO, 4,65$): les réservations prennent de l’altitude
Transat (TRZ.TO, 4,65$): les réservations prennent de l’altitude
À mesure que les restrictions sanitaires s’estompent, les voyageurs renouent avec l’avion, et Transat se trouve sur la bonne voie pour en profiter au cours des prochains trimestres, estime Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale.
Selon les résultats qu’elle a dévoilés le 10 mars 2022, la société québécoise a généré des revenus de 202 millions de dollars (M$) au premier trimestre de son exercice, alors que le consensus et la Financière Banque Nationale tablaient respectivement sur 239 M$ et 231 M$.
Ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement, de 36 M$, sont toutefois moins grandes que celles qu’avait prévues autant le consensus (-40 M$) que l’analyste (-54 M$).
Cameron Doerksen est tout particulièrement satisfait des 343 M$ que Transat détenait en flux de trésorerie libre à la fin de son exercice 2021.
L’entreprise est même parvenue à se dégoter un prêt de 43 M$ supplémentaire, remboursable à un taux de 1,22%, pour éponger ses dettes auprès de ses passagers, souligne-t-il. Transat a aussi pu repousser à décembre 2023 la hausse du taux d’intérêt de son crédit d’urgence pour les grands employeurs accordé par Ottawa, qui aurait dû passer de 5% à 8% en avril 2022.
Si ces opérations lui octroient un petit répit, afin qu’elle trouve une solution à plus long terme pour acquitter ces sommes, l’analyste ne peut s’empêcher de rappeler que l’organisation est endettée, et qu’une dilution des actions n’est pas complètement écartée.
Cameron Doerksen indique que les réservations vont bon train chez Transat, surtout depuis la levée des restrictions à la frontière. Le 10 mars dernier, la demande atteignait 87% de celle observée à pareille date en 2019.
Ainsi, l’analyste note qu’autant les prévisions pour le reste de l’hiver que celles pour l’été s’améliorent pour l’ensemble de son réseau, si ce n’est que la reprise devrait être plus lente du côté des vols transatlantiques.
La Financière Banque Nationale augmente son cours cible de 3,50 $ à 4 $, mais maintient sa recommandation à «sous-performance de secteur».
WSP Global (WSP.TO, 168,65 $): devenir la leader incontestée du secteur du génie
WSP Global (WSP.TO, 168,65$): devenir la leader incontestée du secteur du génie
En dévoilant son nouveau plan stratégique des trois prochaines années, WSP Global a laissé entendre qu’à long terme, elle compte devenir la leader incontestée du secteur du génie, rapporte Troy Sun de Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Et «les astres sont alignés», selon ce dernier.
Elle souhaite même que les marges du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) qu’elle générera dépassent les 20%, preuve d’un gain en productivité attendu, souligne-t-il. Grâce à sa nouvelle vision stratégique, du moins, elle estime que ses revenus grimperont de plus de 30%, et que son BAIIA ajusté montera de 40% d’ici l’exercice 2024. Au cours de cette période, ses flux de trésorerie devraient atteindre 2 milliards de dollars, vise l’entreprise.
Troy Sun rappelle qu’au quatrième trimestre de son exercice 2021, sa croissance interne a été de 9,7% et que son carnet de commandes a cru de 10% par rapport à la même période l’an dernier, enregistrant une augmentation dans les deux chiffres partout sur le globe.
WSP Global a terminé l’exercice avec 646 millions de dollars en flux de trésorerie libre, «ce qui signifie qu’elle a un taux de conversion de 140% de ses revenus nets», écrit l’analyste.
Afin de mener à bien son plan stratégique, l’entreprise poursuivra sa stratégie d’acquisitions. Troy Sun mise tout particulièrement sur une entente avec la société américaine AECOM, et une reprise des activités de construction de Wood Group, dont l’effet relutif de ces opérations serait respectivement de 32% et de 10%.
Sa croissance interne devrait continuer sur cette lancée à l’exercice de 2022, et se poursuivre au cours des prochaines années, qui seront marquées par d’importantes dépenses en infrastructure, estime Troy Sun.
«Le meilleur est à venir», conclut-il après l’appel avec les investisseurs auquel il a assisté.
Même s’il révise à la hausse certaines prévisions, l’analyste maintient son cours cible à 215 $ et sa recommandation d’«achat».