À surveiller: Lion Électrique, BlackBerry et Cogeco Communication
Charles Poulin|Publié le 12 janvier 2024Les défis rencontrés par les constructeurs automobiles dans leur transition vers des véhicules propulsés par des logiciels renforcent la position de BlackBerry estime la Banque Royale. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Lion Électrique, BlackBerry et Cogeco Communications? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Lion Électrique (LEV, 1,77$ US): les ventes progressent
L’Agence de protection environnementale des États-Unis (EPA) vient d’accorder un contrat de 97 autobus scolaires électriques d’une valeur de 38 M$ à Lion Électrique lors du plus récent appel d’offres de cette agence américaine, ce qui permet de faire progresser ses ventes.
L’appel d’offres du « Programme d’autobus scolaires propres » de l’EPA représentait un montant total de 5 G$, rappelle l’analyste Rupert Merer de la Financière Banque Nationale. Environ 20% du montant est dédié à 67 postulants à travers 37 états américains qui recevront environ 2700 autobus électriques.
Comme ce fut le cas avec la première ronde de l’appel d’offres du programme, en 2022, l’EPA a accordé plus d’argent qu’anticipé, souligne l’analyste.
Comme environ 70% des unités ont été accordées à des districts scolaires, Rupert Merer croit que Lion Électrique pourrait voir son carnet de commandes augmenter encore avec des achats en provenance des districts scolaires.
Lors de la première ronde du programme, Lion s’était vu accorder 207 autobus électriques, mais avait réussi à aller en chercher 85 de plus pour un total de 292 et une valeur totale de 105 M$.
La Financière Banque Nationale prévoit un bon exercice financier 2024 pour Lion Électrique, avec des livraisons de 1350 autobus et 260 camions (en hausse relativement aux 853 autobus et 111 camions de l’exercice précédent), ce qui représenterait une croissance annuelle de 200 M$ pour laquelle l’appel d’offres de l’EPA sera le principal catalyseur.
L’EPA a également indiqué qu’elle acceptait encore des soumissions pour le Programme d’autobus scolaires propres jusqu’à la fin de janvier, et s’attend à attribuer 500 M$ de contrats supplémentaires d’ici avril.
Rupert Merer voit l’obtention du contrat d’appel d’offres par Lion comme étant positive, mais ce succès est déjà largement intégré aux estimations de la Financière Banque Nationale, même s’il concède que l’annonce pourrait tout de même faire bouger le titre.
Lion demeure un leader en matière de coûts dans l’industrie de l’autobus électrique, avec une meilleure situation financière que sa compétition, mais la Financière Banque Nationale aimerait tout de même voir plus de commandes et une progression continue de ses marges au cours des prochains trimestres.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activités pour le titre de Lion Électrique ainsi que son cours cible de 2,25$ US.
À SUIVRE: BlackBerry (BB, 3,45$ US): des retards dans les logiciels pour autos qui pourraient être payants
BlackBerry (BB, 3,45$ US): des retards dans les logiciels pour autos qui pourraient être payants
Les retards et les reports des nouvelles plateformes technologiques dans les véhicules des fabricants automobiles pourraient être à l’avantage de BlackBerry dans le futur estime la Banque Royale.
Si ces retards et délais s’avèrent être des vents contraires à court terme, les défis rencontrés par les constructeurs automobiles dans leur transition vers des véhicules propulsés par les logiciels renforcent la position de BlackBerry, estime l’analyste de Banque Royale Marchés des capitaux, Paul Treiber.
Le report de ces nouvelles plateformes a un impact immédiat sur la division Internet des objets de l’entreprise canadienne, notamment au chapitre du nombre de sièges de concepteurs et des revenus liés aux services professionnels. En décembre, remarque Paul Treiber, la direction a abaissé sa prévision de revenus du quatrième trimestre de cette division dans une fourchette se situant entre 62 M$ à 66 M$, comparativement au consensus du marché qui s’établissait à 75 M$.
Ces retards démontrent les difficultés pour les constructeurs automobiles à développer leurs propres plateformes logicielles, ce qui pourrait les inciter à regarder ailleurs pour arriver à leurs fins, présente l’analyste.
Lors d’une rencontre de la Banque Royale avec la direction de BlackBerry en marge du Consumer Electronics Show (CES), l’entreprise a annoncé que la version 8,0 de sa plateforme de développement QNX serait désormais largement disponible. Cette première mise à jour en dix ans referme l’écart de performance avec Linux, mais conserve les avantages de sécurité et de fiabilité qu’on connaît à QNX.
Malgré l’attractivité de QNX en termes de croissance à long terme, Paul Treiber estime que la visibilité demeure faible pour les investisseurs en raison de la division Cybersécurité, de l’érosion rapide des capitaux et du déclin des liquidités (seulement 187 M$ au troisième trimestre). La division de BlackBerry en deux entités pourrait mener à un désinvestissement ou la création d’une filiale et mener à de la création de valeur, mais soulève tout de même une certaine incertitude envers le futur de l’entreprise.
La Banque Royale maintient sa prévision de performance égale au secteur d’activités pour le titre de BlackBerry ainsi que son cours cible de 4$ US.
À SUIVRE: Cogeco Communications (CCA, 61,38$): projets de croissance à rendement incertain
Cogeco Communications (CCA, 61,38$): projets de croissance à rendement incertain
Les rendements sur capitaux investis incertains relatifs aux projets de croissance de Cogeco Communications emmènent Desjardins à changer la recommandation d’achat du titre qu’elle suggérait auparavant aux investisseurs.
L’analyste Jérome Dubreuil rappelle la surperformance de l’entreprise québécoise dans son secteur d’activités (14% de croissance depuis la fin du dernier trimestre du secteur contre 5% pour la moyenne des autres entreprises canadiennes de télécommunications). Ceci a incité Desjardins à se mettre en mode attente parce qu’elle estime que la convergence réseau entre le sans-fil et avec fil semble gagner du terrain.
Il ajoute que malgré que les dépenses d’investissements sont élevées depuis quelques années, la croissance demeure sous pression pour Cogeco Communications ce qui, avec des facteurs tels levier plus haut, un écart d’évaluation plus serré et un mince potentiel d’obtenir des catalyseurs à court terme, éloignent Desjardins de sa recommandation d’achat du titre.
Jérome Dubreuil n’anticipe pas que les projets de croissance (le fournisseur internet oxio, le sans-fil, sorties de marchés) rapportent de solides rendements sur investissement à moyen terme. Il supporte la stratégie du sans-fil de l’entreprise étant donné l’importance grandissante des bouquets et de la convergence des réseaux, mais cela ne veut pas dire, à son avis, que le portefeuille de Cogeco Communications est bien positionné pour profiter de la tendance.
Il croit que la direction a bien fait son travail à propos des rendements attendus des différents projets d’investissement, mais il perçoit un risque significatif d’allocation du capital en ce moment. L’action pourrait tout de même bien performer si l’activité de fusions et acquisitions dans le secteur du câble aux États-Unis s’accélère, bien qu’il ne souhaite pas que la compagnie effectue des acquisitions elle-même, ou encore avec l’annonce d’économies supplémentaires qui pourraient mener à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) plus élevé.
Desjardins passe d’une recommandation d’achat à une de conservation du titre de Cogeco Communications et maintient son cours cible de 70$.