Netflix a surpris les marchés avec un gain de 13 millions d'abonnés au quatrième trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Loblaw, Netflix et Canadien National? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Loblaw (L, 133,30$) : les pharmacies à la rescousse
L’épicier et pharmacien Loblaw dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de l’exercice 2023 le 22 février et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, croit que la chaîne de pharmacies Shoppers (Pharmaprix au Québec) profitera d’un bon vent de dos, ce qui contribuera à soutenir la performance de l’entreprise.
Pour le trimestre, l’analyste anticipe un bénéfice par action ajusté de 1,90$, ce qui est conforme aux prévisions du consensus, ce qui constituerait une hausse de 8,2% sur un an.
«Ce résultat reflète les effets d’une hausse des ventes d’épiceries comparables, de gains d’efficacité et de la croissance chez Shoppers et du programme de rachat d’actions», dit-il.
Du côté des épiceries (Loblaw possède les chaînes Provigo et Maxi au Québec), Vishal Shreedhar anticipe des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) de 3,3%, ce qui se compare à 8,4% il y a un an.
Pour les pharmacies, il prévoit que les ventes de produits de détail progresseront de 2%, comparativement à 11,5% il y a un an, alors que les ventes de médicaments d’ordonnance devraient grimper de 6%, par rapport à 5,4% l’an dernier.
L’analyste de la Financière Banque Nationale estime que les ventes totales de l’entreprise atteindront 14,57 milliards de dollars (G$) durant le trimestre, alors que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) se chiffrera à 1,56G$. Le consensus des analyste mise sur des revenus de 14,56G$ et sur un BAIIA de 1,53G$.
Au trimestre correspondant en 2022, Loblaw avait dévoilé des revenus de 14,01G$ et un BAIIA de 1,49G$.
Vishal Shreedhar réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Loblaw, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 142$ à 149$. Ce relèvement signifie que l’analyste confère au titre une valeur de 8,5 fois le BAIIA des activités de vente au détail de l’entreprise en 2025 et 8 fois le bénéfice par action prévu pour le même exercice.
Il affirme que Loblaw est son titre favori parmi les épiciers canadiens pour trois raisons : 1- les bénéfices provenant des initiatives de gains d’efficacité mis en place par la direction, 2- une croissance stable du bénéfice par action et 3- une tendance favorable provenant de la popularité grandissante des produits d’épicerie et de pharmacie à bas prix.
Netflix (NFLX, 492,19$US) : devenir une chaîne télévisée à part entière
Netflix (NFLX, 492,19$US) : devenir une chaîne télévisée à part entière
Le numéro un mondial de la diffusion en continu Netflix a dévoilé de solides résultats financiers au quatrième trimestre de 2023, mais l’entente de dix ans d’une valeur de 5 milliards de dollars américains avec la World Wrestling Entertainment (WWE) a également retenu l’attention de l’analyste Doug Anmuth, de J.P. Morgan.
«Avec la bonne performance de l’entreprise au quatrième trimestre, ses 260 millions de clients et l’entente avec la WWE qui lui permet de diversifier son offre, nous estimons que Netflix souhaite devenir une chaîne de télévision à part entière», estime-t-il.
Il souligne que l’ajout de 13 millions d’abonnés est la meilleure performance de l’histoire de la société pour un quatrième trimestre, arrivant au second rang derrière les 16 millions du premier trimestre de 2020, alors que l’économie mondiale amorçait son combat contre la COVID-19.
Netflix anticipait elle-même l’ajout de 9 millions d’abonnés durant les trois derniers mois de 2023.
«Avec une marge bénéficiaire brute pévue de 24% en 2024, nous pensons que Netflix pourra investir davantage dans la production de contenus, dans la publicité et dans le jeu vidéo. Même si l’entreprise soutient que son entente avec la WWE cible davantage le divertissement sportif que la diffusion d’événements en direct, nous pensons que la vaste base d’abonnés de la société lui permettra d’être opportuniste au cours des prochaines années», explique-t-il.
Doug Anmuth souligne que les parts de marché de Netflix dans l’industrie de la télédiffusion sont encore de moins de 10% dans tous ses marchés, elles qui sont notamment de 9% au Royaume-Uni et de 8,8% aux États-Unis. Des occasions de croissance sont à son avis toujours bien présentes, même s’il prévoit que la croissance des abonnés progressera à un rythme plus lent d’ici la fin de 2024.
«Nous anticipons l’ajout de 23 millions d’abonnés cette année (elle qui était auparavant de 20 millions) avec une croissance des revenus de 16,4%», dit-il.
Il réitère sa recommandation de «surpondérer» le titre de Netflix et relève son cours cible sur un an, qui passe de 510$US à 610$US, ce qui reflète un ratio de 28 fois le bénéfice par action prévu de 21,65$US et de 31 fois les flux de trésorerie prévus de 8,5G$U pour l’exercice 2025.
Le titre de Netflix a amorcé la séance de mercredi sur un bond de 13%, ou de plus de 64$US, à 556,81$US au Nasdaq.
Canadien National (CNR, 169,65$) : un arc-en-ciel émerge des nuages
Canadien National (CNR, 169,65$) : un arc-en-ciel émerge des nuages
Les analystes de Valeurs mobilières Desjardins se disent satisfaits des résultats du transporteur ferroviaire de marchandises Canadien National durant le quatrième trimestre de 2023, mais surtout par les prévisions de la direction de l’entreprise pour 2024.
«Les prévisions misent sur une croissance d’environ 10% du bénéfice par action et par une augmentation d’environ 5% (mid-single-digit) des revenus de tonnes-milles commerciales», souligne l’analyste Benoît Poirier.
Ce dernier ajoute qu’au 4e trimestre de 2023, le CN a fait état de revenus de 4,47 milliards de dollars (G$), ce qui est supérieur à sa prévision de 4,42G$, ainsi qu’à celle du consensus de 4,37G$. «Le ratio d’exploitation (soit les charges d’exploitation exprimées en pourcentage des revenus) a été de 59,3%, ce qui est mieux que celui de 59,5% auquel nous nous attendions», écrit-il.
De plus, le bénéfice par action ajusté s’est chiffré à 2,02$, en légère diminution sur un an, mais supérieur aux prévisions de Benoît Poirier et du consensus des analystes, établies à 1,99$.
En regard des prévisions de la direction, l’analyste de Desjardins a ajusté ses attentes pour l’exercice 2024. Il prévoit dorénavant une croissance de 9,9% du bénéfice par action à 8,00$, grâce à une augmentation de 3,3% des revenus de tonnes-milles commerciales, à des hausses de prix de 2% et à un programme de rachat d’actions d’un peu plus de 4G$ qui devrait réduire le nombre d’actions en circulation de 4%.
La direction du CN prévoit des dépenses en capital de 3,5G$ durant l’exercice, ce qui est relativement conforme aux prévisions.
Benoît Poirier conserve sa recommandation d’achat sur le titre du CN, de même que son cours cible sur un an de 189$. Son évaluation repose sur la moyenne de trois indicateurs, soit 19 fois le ratio cours-bénéfice de l’exercice 2026 et 12,75 fois le ratio VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) de 2026.
L’analyste dit toujours avoir confiance dans l’équipe de direction du transporteur ferroviaire dirigée par Tracy Robinson, et croit que le ratio d’exploitation du CN peut encore s’améliorer. À son avis, l’entreprise a des options devant elle et possède les ressources nécessaires pour retourner davantage d’argent à ses actionnaires que ses concurrentes.