À surveiller: Loblaw et Redevances aurifères Osisko et Salesforce
Denis Lalonde|Publié le 21 février 2024L’épicier et pharmacien Loblaw, qui possède les chaînes Provigo, Maxi et Pharmaprix au Québec, dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de 2023 demain. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Loblaw, Redevances aurifères Osisko et Salesforce? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Loblaw (L, 139,02$): des résultats trimestriels attendus
L’épicier et pharmacien Loblaw, qui possède les chaînes Provigo, Maxi et Pharmaprix au Québec, dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de 2023 demain et l’analyste Chris Li, de Valeurs mobilières Desjardins (VMD), s’attend à ce qu’ils révèlent une autre croissance robuste du bénéfice par action.
Il fonde cette prévision sur l’inflation dans l’alimentation, la popularité grandissante des produits à bas prix, la bonne gestion du contrôle des coûts, la croissance des ventes de médicaments d’ordonnance et le programme de rachat d’actions.
De plus, l’analyste dit anticiper que la direction de l’entreprise misera sur une croissance de 8% à 10% de son bénéfice par action pour l’exercice 2024, elle qui était de 12% en 2023, alors que les attentes de VMD et du consensus des analystes sont respectivement à 9% et 10%.
«L’inflation devrait rester dans le bas de la fourchette à un chiffre et nous prévoyons que les marges bénéficiaires resteront stables, que les frais généraux, de ventes et administratifs resteront sous contrôle et que l’entreprise rachètera 4% de ses actions grâce à de bons flux de trésorerie», explique-t-il.
«Nous pensons que Loblaw continuera de surperformer à court terme, mais que le ralentissement de la croissance de l’inflation dans l’alimentation et une potentielle rotation sectorielle en seconde moitié d’exercice pourraient limiter l’expansion de la valorisation du titre, principalement liée à la croissance des bénéfices», ajoute-t-il.
Revenant sur les résultats du quatrième trimestre de 2023, Chris Li s’attend à un bénéfice par action en croissance de 10% sur un an à 1,93 $, ce qui est légèrement plus optimiste que le consensus des analystes, établi à 1,90 $.
Les ventes d’épiceries comparables (ouvertes depuis plus d’un an) devraient progresser de 3%, comparativement à 6,5% pour les médicaments d’ordonnance et à 1,5% pour les produits de détail des pharmacies. L’analyste rappelle qu’au quatrième trimestre de 2022, les ventes de cosmétiques et de médicaments en vente libre avaient été robustes, ce qui rend les comparatifs avec les résultats du trimestre correspondant en 2023 plus difficiles.
Chris Li conserve sa recommandation de «conserver» le titre avec un cours cible sur un an de 133 $, ce qui est inférieur à sa valeur actuelle.
Redevances aurifères Osisko (OR, 19,06$): des prévisions sous les attentes
Redevances aurifères Osisko (OR, 19,06$): des prévisions sous les attentes
L’entreprise de redevances minières Redevances aurifères Osisko a dévoilé des résultats du quatrième trimestre de son exercice 2023 relativement conformes aux prévisions de l’analyste Shane Nagle, de la Financière Banque Nationale (FBN), et légèrement supérieurs à celles du consensus des analystes.
Au quatrième trimestre, Redevances aurifères Osisko a fait état d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 50,2 millions de dollars (M$), sous les attentes de la FBN et du consensus, respectivement de 52 M$ et de 52,2 M$. L’analyste attribue cela à une augmentation des frais généraux et administratifs et des dépenses de développement des affaires.
Le bénéfice par action ajusté de 0,16 $ est conforme aux attentes de Shane Nagle, mais supérieur à celui de 0,14 $ attendu par le consensus.
Shane Nagle souligne toutefois que les prévisions de la direction de l’entreprise pour 2024 et les cinq prochaines années sont légèrement sous ses propres attentes. «Étant donné le nombre de projets qui n’ont pas encore reçu leurs permis et qui n’ont pas encore atteint l’étape du début de la production commerciale, nous sommes d’avis que la prudence de la direction est compréhensible», explique-t-il.
En 2024, la société s’attend à recevoir entre 82 000 et 92 000 onces d’équivalent d’or, ce qui se compare à 94 323 en 2023. La FBN mise sur 92 800.
D’ici 2028, l’entreprise estime que son portefeuille lui permettra de récolter entre 120 000 et 135 000 onces d’équivalent d’or, alors que l’analyste de la FBN misait sur un chiffre passablement plus élevé de 150 550. «Les prévisions sont plus prudentes que celles émises l’an dernier, qui laissaient entrevoir une production de 130 000 à 140 000 onces d’équivalent d’or d’ici 2027», souligne l’analyste.
Shane Nagle réitère malgré tout sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 25 $. Il fonde son évaluation sur une combinaison de trois indicateurs équipondérés, soit 1,5 fois la valeur comptable des actifs et 20 fois les ratios valeur d’entreprise/flux de trésorerie prévus pour les exercices 2024 et 2025.
Salesforce (CRM, 289,72$US): la demande pour les produits reste bonne
Salesforce (CRM, 289,72$US): la demande pour les produits reste bonne
Les analystes de Bank of America ont discuté avec une douzaine de partenaires du concepteur de suites logicielles pour entreprises Salesforce et il en ressort que le nombre de nouveaux contrats signés se maintient à un bon niveau.
«Le nombre de nouveaux contrats laisse croire que les dépenses ont augmenté, même si les cycles de ventes doivent toujours affronter des vents contraires et obtenir un plus grand nombre d’approbations de la haute direction», explique l’analyste Brad Sills.
Ce dernier précise que la demande est toujours très bonne pour les services infonuagiques de Salesforce, que la demande est bien équilibrée entre tous les verticaux de l’entreprise et que l’intérêt de la clientèle se fait de plus en plus sentir pour les services d’analyse de données.
L’analyste de Bank of America s’attend à ce que Salesforce enregistre une croissance des revenus d’environ 15% annuellement au cours des trois prochaines années, avec une expansion de 200 à 250 points de pourcentage des marges bénéficiaires brutes pour chacun de ces trois exercices.
Il s’attend à ce que l’entreprise puisse atteindre des marges bénéficiaires de 35% à plus de 40% (high 30s to low 40s) d’ici quelques années, ce qui se compare à une performance prévue de 30,5% pour l’exercice 2024.
Il prévoit également que les flux de trésorerie libres progresseront à un taux annuel composé de 31% sur trois ans, ce qui fait que, selon lui, Salesforce se qualifie comme un «titre de croissance à prix raisonnable» dans l’industrie des logiciels.
«Nous conservons notre recommandation d’achat et voyons Salesforce comme un de nos titres favoris», soutient Brad Sills, qui relève son cours cible sur un an sur le titre, qui passe de 300 $US à 350 $US.
Il donne ainsi au titre une valeur de 25 fois le ratio valeur d’entreprise/flux de trésorerie libre, évaluation qui était auparavant à 22 fois.