Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Marché Goodfood, Power Corp et goeasy

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Marché Goodfood, Power Corp et goeasy

Le titre de Goodfood continue de s'enliser. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Marché Goodfood, Power Corp et goeasy ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Marché Goodfood (FOOD, 2,07 $): un financement qui permettra d’accélérer le développement de sa stratégie de livraison à la demande

Bien que Goodfood ajoutait l’automne dernier des produits d’épicerie à sa liste de repas qu’elle offrait déjà, le cours de l’action n’en finit pas moins de s’enfoncer de plus en plus chaque jour. Il est maintenant si bas que Frederic Tremblay, analyste chez Desjardins, croit que le moment est bon pour réexaminer la valeur de cet investissement.

Goodfood réalisait récemment un financement de 30 millions $ auprès d’un groupe privé sous forme d’obligations convertibles non garanties. Cela lui permettra d’accélérer le déploiement de ses centres de livraisons (micro fulfilment) et ainsi de mieux se positionner pour affronter la concurrence sur le marché de la livraison à la demande.

La société cible d’avoir plus de 20 centres de livraisons en opération à la fin de 2022, alors que l’objectif précédent était de 20-25 centres en août 2023, explique l’analyste de Desjardins.

À court terme, les efforts pour développer les livraisons à la demande se concentreront sur les grands centres urbains, tels Montréal et Toronto, pour s’étendre ensuite à Ottawa.

Mais à plus long terme, l’analyste croit que Goodfood voudra étendre son service de livraison en 30 minutes de produits d’épicerie et de repas à d’autres régions métropolitaines et se doter d’une présence pancanadienne d’ici la fin de 2025, peut-être même avant.

Accélérer le déploiement de ses capacités dans ce secteur augmentera ses chances de succès, estime l’analyste. Il croit que l’offre plus variée de produits (épicerie et repas) de Goodfood, ses prix concurrentiels, la réputation attachée à sa marque et ses investissements passés lui confèrent plusieurs avantages dans ce secteur de la livraison à la demande qui prendra une place de plus en plus grande dans le marché de l’épicerie qui est évalué à 140 milliards de dollars au Canada.

L’analyste de Desjardins maintient sa recommandation d’achat, mais il réduit toutefois son cours cible de 7,00 $ à 5,00 $.

 

Power Corporation (POW, 38,45 $): l’analyste de la BMO réduit quelque peu ses prévisions

Power Corporation (POW, 38,45 $): l’analyste de la BMO réduit quelque peu ses prévisions

Comme bien d’autres, le cours de l’action du holding financier a été sous pression depuis le début de l’année. De 43,00 $ qu’il touchait à la mi-janvier, le titre ne valait plus que 37,50 $ le 8 mars, soit une baisse de 12,8%.

La société présentera ses résultats financiers du 4e trimestre jeudi, mais étant donné que ceux de certaines de ses filiales sont déjà connus, Tom MacKinnon, l’analyste du secteur financier chez BMO Marchés des capitaux, réduit à l’avance ses prévisions.

Great West Life a raté les objectifs qu’on lui avait fixés, alors que les résultats de Financière IGM étaient relativement conformes aux attentes, mais que ceux de Groupe Bruxelles Lambert risquent de rater les estimations qui avaient été faites. L’analyste réduit donc sa prévision de bénéfices par action de Power pour le 4e trimestre de 1,00 $ à 0,95 $.

Il réduit également sa prévision pour l’année 2022 de 4,24 $ par action à 4,19 $. Pour 2023, l’analyste prévoit néanmoins des bénéfices par action de 4,61 $, soit une augmentation de 10%.

La direction a renouvelé son programme de rachats d’actions qui l’autorise à racheter jusqu’à 5,3% de ses actions en circulation. La cote l’analyste pour Power Corp est de «performance égale au marché».

Son cours cible est de 44,00 $, soit un escompte de 25% de la valeur nette des actifs. Le titre se négocie présentement à un escompte de 22% de la valeur nette des actifs, comparativement à un escompte moyen à long terme de 28%.

 

goeasy (GSY, 127,27 $): le titre se négocie près de sa valeur de liquidation de 2023

goeasy (GSY, 127,27 $): le titre se négocie près de sa valeur de liquidation de 2023

De 200 $ auquel il se négociait en novembre dernier, le titre de la société financière alternative de Mississauga ne vaut plus aujourd’hui que 127 $, un chute de près de 37%. À ce prix, les investisseurs peuvent acheter le titre à un prix qui s’approche de plus en plus de sa valeur de liquidation estimée pour 2023, estime Étienne Ricard, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

En d’autres termes, cela signifie que ces investisseurs ne croient plus à la capacité de goeasy de générer de nouvelles affaires après 2023, résume l’analyste.

Toutefois, il rappelle que les gens près de la société reconnaissent que la direction a toujours réalisé une croissance intéressante, de pair avec une diversification de son canal de distribution, un élargissement de son produit et un bon déploiement de son capital à des fins de fusions et acquisitions.

Pour toutes ces raisons, Étienne Ricard accorde à la firme la cote «surperformance», et son cours cible est de 228,00 $.

En posant l’hypothèse que goeasy réalisera ses prévisions de croissance d’ici la fin de 2023, l’analyste estime qu’elle aura à ses états financiers des prêts recevables totalisant 3 milliards $, ce qui signifierait une valeur de liquidation de 100 $ à 110 $ par action.

Au cours actuel du titre, c’est comme si l’on concluait qu’après 2023 l’entreprise ne générera plus aucune nouvelle affaire et qu’elle sera alors évaluée en fonction des flux de trésorerie que générera le portefeuille qui sera devenu stagnant.

La chute importante du titre de goeasy depuis 5 mois est survenue alors qu’il n’y avait aucun changement quant aux facteurs fondamentaux sur lesquels reposent ses opérations, conclut l’analyste.

La hausse de l’inflation pourrait toutefois s’avérer un élément négatif pouvant affecter les pertes sur prêts, concède l’analyste. Mais le recul de près de 40% du titre représente pour lui une réaction nettement exagérée.