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À surveiller: Marché Goodfood, Shopify et George Weston

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Marché Goodfood, Shopify et George Weston

L’action de Shopify a gagné plus de 20% depuis la présentation de ses résultats. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Marché Goodfood, Shopify et George Weston? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Marché Goodfood (FOOD, 0,37$): la rentabilité au rendez-vous malgré une forte baisse des revenus

L’entreprise de repas prêts à cuisiner Marché Goodfood a vu ses revenus atteindre 37,2 millions de dollars (M$) au quatrième trimestre terminé le 2 septembre, ce qui constitue une baisse de 26,1% par rapport à ceux de 50,4 M$ dévoilés à la période correspondante il y a un an. Il s’agit malgré tout d’une performance supérieure aux prévisions du consensus des analystes, établies à 34 M$.

Malgré cela, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’entreprise a atteint 706 000 $, ce qui se compare à une perte de 1,93 M$ au quatrième trimestre de l’exercice 2022.

«La baisse des revenus est foudroyante, mais il ne s’agit pas d’une grande inquiétude, puisqu’elle a été compensée par une amélioration de la rentabilité, car nous anticipions un BAIIA nul», explique l’analyste Martin Landry, de Stifel.

Ce dernier ajoute que le BAIIA pour l’ensemble de l’exercice 2023 s’est chiffré à 4,7 M$, ce qui se compare à une perte de 41 M$ en 2022. «Il s’agit d’un renversement impressionnant pour une aussi courte période. L’attention de la direction se concentrera sur l’augmentation des revenus, alors que la croissance du BAIIA et ultimement des flux de trésorerie libres devront provenir de la hausse des ventes, puisque toutes les initiatives de réduction des coûts sont complétées», estime-t-il.

Il attribue cette amélioration à une diminution de 34 M$ des frais de vente, généraux et administratifs en excluant les dépenses en marketing.

Martin Landry souligne toutefois que l’entreprise n’aura pas la tâche facile pour redynamiser ses ventes étant donné l’environnement macroéconomique actuel.

Selon lui, en présumant que la nouvelle structure de coûts de l’entreprise peut durer dans le temps, des marges bénéficiaires brutes de 38% à 40% jumelées à des frais de vente, généraux et administratifs représentant 34% à 36% des revenus permettraient à Goodfood de générer une marge de 2% à 6% sur son BAIIA ajusté.

L’analyste précise toutefois que si les revenus de la société devaient poursuivre leur déclin, cela affecterait l’absorption des coûts fixes et le modèle ne tiendrait plus.

Martin Landry réitère sa recommandation de «conserver» le titre de Goodfood, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 0,65 $ à 0,50 $.

Denis Lalonde

 

Shopify (SHOP, 97,45$ ): le vent en poupe avant le Vendredi fou

Shopify (SHOP, 97,45$ ): le vent en poupe avant le Vendredi fou

Les investisseurs semblent toujours flotter sur un nuage avec Shopify depuis l’annonce de ses résultats le 2 novembre dernier. À ce moment, la plate-forme de commerce électronique avait annoncé des revenus de 1,7 milliard de dollars américains pour le troisième trimestre de son exercice 2023, en hausse de 25% par rapport à la même période l’année dernière. Et avec un bénéfice par action de 56 cents, l’entreprise canadienne est sortie du rouge alors qu’elle affichait une perte nette de 12 cents un an auparavant.

Résultat, l’action de Shopify a gagné plus de 20%. Depuis cette date, elle est allée chercher un gain supplémentaire de 16%. Tout ça avant l’importante fin de semaine de l’Action de grâce aux États-Unis, ou, en langage économique, la fin de semaine du Vendredi fou et du cyberlundi, qui marquent officiellement le début de la course aux emplettes de Noël.

Même si l’analyste de la Banque Scotia, Kevin Krishnaratne, n’hésite pas à parler de «momentum», ce dernier souligne néanmoins que le contexte économique appelle à une certaine prudence. Parce que le quatrième trimestre de grands noms comme Walmart, Target et Macy’s s’annoncent plus en montagnes russes que prévu, les analystes prévoyant une diminution des dépenses discrétionnaires des ménages en raison des taux d’intérêt élevés, de soldes de cartes de crédit plus importants, des épargnes grugées par l’inflation et pour les plus jeunes, des dettes d’études qui pèsent lourd.

Les analystes de la Banque Scotia pensent tout de même que les ventes à venir de Shopify, en raison de son modèle d’affaires, pourrait se traduire par une croissance supérieure au commerce de détail pour le dernier trimestre de l’année 2023.

Par une marge de 8%, croit Kevin Krishnaratne. «Malgré l’exposition de Shopify aux dépenses discrétionnaires, l’entreprise a démontré une certaine agilité à battre les tendances du marché avec un volume d’affaires qui accélère dans les quatrièmes trimestres des années passées», dit-il.

«Nous nous attendons à une solide fin de semaine de l’Action de grâce pour Shopify. […] En nous appuyant sur les résultats passés pour le quatrième trimestre de l’entreprise, nous estimons à des ventes de 3,8 milliards de dollars américains de volume d’affaires pour le Vendredi fou, et un total de 8,7 milliards pour toute la fin de semaine, incluant le Cyber lundi. Cela représente des hausses de 14% et 16% par rapport à la même période l’année dernière.»

Kevin Krishnaratne maintient son évaluation de performance égale au secteur ainsi que son cours-cible de 70$.

 

Dominique Talbot 

 

George Weston (WN, 165,49$): l’escompte sur le titre va diminuer

George Weston (WN, 165,49$): l’escompte sur le titre va diminuer

L’escompte du titre de la société de portefeuille George Weston, qui représente la différence entre la capitalisation de la société et la valeur de ses actifs, pour l’exercice 2023 a été plutôt volatile, offrant un escompte variant entre 7-8% au plus bas et au dessus de 15%.

Chris Li de Valeurs Mobilières Desjardins évalue qu’un escompte de 8-10% est amplement justifié étant donné la structure assez légère de la société de portefeuille ainsi que la qualité de ses actifs: Loblaw (L) et la Fiducie de placement immobilier Propriétés de Choix (CHP-UN).

Étant donné que Loblaw et Propriétés de Choix ont déjà publié leurs résultats du troisième trimestre, l’objectif de Chris Li pour les résultats du troisième trimestre de George weston était de mettre à jour ses prévisions de Flux de trésorerie excédentaires, de dette nette et de rachat d’actions.

Les Flux de trésorerie excédentaires de George Weston sont de 319 millions de dollars (M$), conformes aux prévisions de l’analyste. Ils auraient été plus élevés d’environ 30 M$ si ce n’avait été de certaines dépenses engagées par la société au nom de ses entreprises et pour lesquelles elle sera remboursé au quatrième trimestre.

La situation financière de la société demeure solide et termine le troisième trimestre avec une trésorerie de 479 M$. Par contre, la dette nette a augmenté pour atteindre 792 M$, contre 534 M$ au trimestre précédent.

La société de portefeuille n’a pas de projet d’acquisition à court terme et la direction continue de considérer le rendement du capital comme un outil clé pour accroître la valeur pour ses actionnaires.

Au cours du troisième trimestre, George Weston a racheté 2,4 millions de ses actions, soit 1,7% du total.  0,4 million d’actions ont été achetées à la famille Weston.

Rappelons qu’il a été annoncé le trimestre dernier quela famille Weston, qui détient 57% de la société, participerait au programme de rachat d’actions dans une proportion fixe de 50% de sa part au prorata des actions en circulation.

Depuis le début de l’année, George Weston a déployé environ 835 M$ pour racheter environ 5,2 millions d’actions, environ 4% du total.

«Compte tenu de la solide situation financière de la société et de ses Flux de trésorerie excédentaire de près de 1 G$ par an, nous croyons qu’elle peut maintenir le rythme actuel de rachats de 0,9 à 1 G$ par an pour les prochaines années. Nous nous attendons à ce que la George Weston refinance la débenture de 200 M$ arrivant à échéance en 2024», note l’analyste de Valeurs Mobilières Desjardins.

Chris Li surclasse sa recommandation à Achat et augmente son cours-cible de 177$ à 187$, basé sur l’hypothèse d’un rendement de 20% et la prévision que Loblaw devrait continuer de générer une solide croissance de ses bénéfices au prochain exercice malgré le ralentissement de l’inflation.

 

Matthieu Hains