Metro dévoilera ses prochains résultats trimestriels le 15 novembre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Metro, Disney et WSP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 71,47$) : un bel élan obscurci par une grève
L’épicier et pharmacien Metro, qui possède aussi les chaînes Jean Coutu et Brunet, dévoilera les résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2023 le 15 novembre.
Pour les mois de juillet, août et septembre, l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit que Metro fera état d’un bénéfice par action ajusté de 1,07$, en hausse de 17,1% sur un an, ce qui est légèrement sous le consensus des analystes de 1,09$.
À la période correspondante il y a un an, Metro avait enregistré un bénéfice par action ajusté de 0,92$.
«Les résultats du 4e trimestre de 2023 profiteront d’une semaine de plus que celui de l’an dernier, mais seront obscurcis par une grève», dit-il, ajoutant que les marges bénéficiaires des pharmacies et des gains d’efficacités opérationnels allaient être compensés en partie par un resserrement des marges dans l’alimentation et aux coûts de la grève qui a frappé 27 établissements dans la région du Grand Toronto de la fin juillet à la fin août.
«Nous pensons que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) des épiceries progresseront de 4%, ce qui se compare à une hausse de 8% il y a un an. Pour les pharmacies, l’augmentation devrait être de 1,5% pour la section commerciale et de 4% pour les médicaments d’ordonnance», estime-t-il.
Vishal Shreedhar prévoit que les revenus de Metro atteindront 4,93 milliards de dollars (G$), alors que le consensus est à 5,08G$. Ils avaient été de 4,43G$ l’an dernier.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait atteindre 492 millions de dollars (M$), lui qui s’était chiffré à 441M$ il y a un an (consensus à 496M$).
«L’inflation alimentaire a atteint 7,1% durant le trimestre, ce qui se compare à 9,2% durant les trois mois précédents. Nous pensons que les produits à escompte et de marque maison continueront de ‘surperformer’ pour la période, ce qui veut dire que la clientèle a conservé ses habitudes de magasinage axées sur la recherche de valeur», explique-t-il.
L’analyste est d’avis que Metro constitue une entreprise solide qui a livré une performance supérieure è long terme, grâce à une bonne exécution et à une bonne allocation du capital. Toutefois, selon lui, tous ces éléments se reflètent pleinement dans l’évaluation actuelle du titre.
Il réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 83$, lui donnant une valeur de 11 fois le BAIIA prévu pour l’exercice 2025 de l’entreprise.
Denis Lalonde
Disney (DIS, 82,11 $US): un plan de match pour ESPN?
Disney (DIS, 82,11 $US): un plan de match pour ESPN?
Disney vient de débourser 8,61 milliards de dollars américains (G$US) pour la portion de 33% du service de diffusion en continu Hulu qu’elle ne possédait pas déjà, mais le sort de la chaîne ESPN soulève quelques interrogations chez les analystes.
Le déclin de la télévision payante représente plusieurs nouveaux défis pour Disney et force l’entreprise à mener une large révision de ses actifs. Parmi les solutions envisagées par le PDG Bob Iger pour remédier à ces défis se trouve la recherche d’investisseurs stratégique pour sa chaine dédiée au sport ESPN.
La vente d’une participation minoritaire dans ESPN pourrait permettre, en plus de la recapitaliser, d’améliorer la production de contenus ou la distribution de la chaîne, estime l’analyste de Bank of America, Jessica Reif Ehrlich.
Les états financiers de Disney montrent que les revenus d’exploitation d’ESPN sont de 3 milliards de dollars américains.
Les résultats financiers, pour ESPN seulement, montrent une entreprise qui se bat pour conserver sa place dans un environnement où les abonnements sont en baisse et les frais de diffusion pour les événements sportifs sont en hausse.
l’analyste voit bien les éléments positifs qu’une telle transaction aurait pour Disney, alors qu’ESPN demeure une chaîne sportive de premier plan, mais trouve que les bénéfices potentiels pour les investisseurs sont plus nébuleux.
Jessica Reif Ehrlich estime la valeur transactionnelle d’ESPN a plus ou moins 24G$US en utilisant un ratio de 8 fois la valeur de l’entreprise divisée par les Bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement prévus pour l’exercice 2024.
Considérant que Disney a probablement l’intention de conserver une participation majoritaire de 51%, sans oublier la participation actuelle de 20% de Hearst.
L’analyste estime que la vente d’une participation maximale de 36% à un ou plusieurs acheteurs différents, ce qui diluerait par le fait même la participation de Hearst à environ 13% est l’une des structures possibles pour la transaction.
«ESPN est le “leader mondial du sport”. Cependant, les transitions peuvent être difficiles, l’entreprise a fait un travail admirable en matière de gestion de la rentabilité, mais il semble clair que l’entreprise doit passer à un modèle directement au consommateur pour réaccélérer la croissance de son chiffre d’affaires et donc une croissance plus durable des bénéfices», dit Jessica Reif Ehrlich.
L’analyste de BOA pense qu’il y a plusieurs partenaires potentiels, tels que les ligues sportives, qui pourraient bénéficier du fait qu’ESPN reste une marque forte. Dans ce contexte, investir et utiliser leur contenu pour conduire cette transition devrait non seulement servir à renforcer davantage la marque ESPN, mais également ses partenaires.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 110$US. Elle se base sur le fait que Disney possède une collection d’actifs de premier ordre que ce soit en matière de contenu, de propriétés intellectuelles ou ses parcs d’attractions et entrevoit des catalyseurs à court terme pour le titre comme des mises à jour supplémentaires sur les perspectives stratégiques de l’entreprise et la demande toujours robuste pour ses parcs.
Matthieu Hains
WSP Global (WSP, 185,35$): attentes à la baisse dans un marché au ralenti
Malgré la baisse de la demande dans la construction non-résidentielle, les attentes des marchés demeurent stables envers la société québécoise de génie-conseil WSP Global, qui dévoilera mercredi prochain ses résultats du troisième trimestre de l’exercice 2023.
Et selon les analystes de ATB Capital Markets, qui suivent de près les activités de WSP, la finalisation de l’acquisition de la division environnement et infrastructures du groupe écossais John Wood, ainsi que de la division de services conseil en ingénierie et en gestion de projet en soutient environnemental de la britannique Capita, commencent à porter leurs fruits.
Rappelons que ces acquisitions, toutes effectuées au printemps et à l’été 2022, ont fait grimper les effectifs de WSP de 57 000 à 70 000 professionnels, répartis dans plusieurs pays.
D’ailleurs, les analystes Chris Murray et Kyle Brock s’attendent à une mise à jour de la direction de WSP en lien avec les perspectives de fusions et d’acquisitions de l’entreprise.
En attendant, disent ces analystes, les «revenus organiques» du troisième trimestre devraient être en hausse de 6%, l’automne étant traditionnellement une saison où les entreprises de génie-conseil présentent de solides résultats. Par contre, les principaux indicateurs sont revus légèrement à la baisse, comme le bénéfice par action ajusté, qui passe de 1,86$ à 1,81$. Aussi, le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, maintenant estimé à 516,8 millions de dollars (M$) plutôt qu’à 526,6M$.
Dans le même ordre d’idée, le bénéfice par action anticipé pour l’exercice 2023 passe de 6,61$ à 6,55$. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, lui, passe de 1,93G$ à 1,92G$.
La robustesse des activités de WSP Global, malgré une baisse de l’activité dans la construction non-résidentielle partout où elle opère, ne semble pas inquiéter outre mesure les analystes de ATB Capital Markets, qui haussent de 195$ à 200$ leur cours cible sur un an pour le titre de l’entreprise.
Mais, disent-ils, certains risques récurrents doivent être considérés, notamment la «dépendance au secteur public» de WSP. «Une part importante des revenus de l’entreprise provient de contrats avec les gouvernements ou de leurs différentes agences. Toute réduction de la demande de la part de ces organisations pourrait affecter l’entreprise si elle n’est pas remplacée avec le secteur privé», préviennent-ils.
Dominique Talbot