Guru a eu un quatrième trimestre inégal, selon Martin Landry de Stifel. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Guru, Loblaw et Tesla? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Guru (GURU, 2,75$): la transition est sur le point de se terminer
Bien que ses ventes chez les détaillants aient augmenté de 33%, le fabricant de boissons énergisantes Guru a eu un quatrième trimestre inégal, selon Martin Landry, analyste à Stifel.
Dans l’ensemble, ses revenus ont baissé à 6,8 millions de dollars, soit de 20% par rapport à la même période l’an dernier, à cause de sa nouvelle entente de distribution avec PepsiCo, précise l’analyste.
À première vue, ce résultat peut sembler préoccupant, concède-t-il. Toutefois, il rappelle qu’au quatrième trimestre de 2021 – date à laquelle on compare les plus récents chiffres publiés par l’entreprise – Guru a dopé ses ventes de 2,7 millions de dollars pour remplir ses nouvelles tablettes.
En excluant cet événement ponctuel, ses revenus ont plutôt grimpé de 14% au quatrième trimestre de 2022 par rapport à celui de 2021, une performance similaire à celle enregistrée au troisième trimestre.
Or, précise la direction de la société, à compter du deuxième trimestre de l’exercice 2023, la différence entre la croissance de ses ventes et celle de ses revenus devrait se résorber.
Les résultats du prochain trimestre seront toutefois encore déséquilibrés par près d’un million de dollars (M$) en revenus supplémentaires qui ont servi à remplir son nouveau réseau de distribution au premier trimestre de 2022. De plus, PepsiCo a décidé de réduire son inventaire de boissons Guru, ce qui devrait en partie lui faire perdre 1,75 M$. Stifel anticipe donc une baisse de revenus de 13% sur un an chez Guru.
La bonne nouvelle, c’est que ce premier anniversaire de l’accord avec la société américaine facilitera dorénavant la comparaison avec les trimestres précédents, indique Martin Landry.
Par ailleurs, à 5,5 M$, ses frais de vente, généraux et administratifs ont été bien moins importants que prévu, note l’analyste qui tablait plutôt sur 8,7 M$. Ça a donc grandement réduit ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement ajustées, qui ont atteint 4 M$, et non pas 6,9M$ ou 7,7M$ comme l’avaient respectivement anticipé le consensus des analystes et Martin Landry.
Ce dernier est d’ailleurs toujours convaincu que l’entreprise parviendra à accaparer à l’échelle du pays les mêmes parts de marché qu’elle occupe au Québec, mais cela pourrait prendre plus de temps que ce à quoi il s’attendait auparavant. En 2022, elles ont crû de 31%.
Martin Landry a ajusté ses attentes à l’égard des prochains exercices. En 2023, il anticipe des revenus de 33,1 M$ et des pertes par action de 0,43$, et non plus 36,2M$ et de 0,46$. En 2024, il mise respectivement sur des revenus de 39,7M$ et des pertes par action de 0,26$, et non plus sur 41,3 M$ et sur 0,31$.
Néanmoins, il maintient son cours cible à 2,85$, et sa recommandation à «conserver».
Loblaw (L, 119,85$): un titre de choix en 2023
Loblaw (L, 119,85$): un titre de choix en 2023
À moins d’un mois du dévoilement des résultats de Loblaw, Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux fait passer son cours cible de 160$ à 165$. Elle est convaincue que l’entreprise, encore une fois, saura tirer son épingle du jeu malgré les pressions inflationnistes.
L’analyste s’attend à ce que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) bondissent de 6% en un an, mais de 16,4% par rapport à la même période en 2019. À cause des pressions inflationnistes et de la menace d’une récession, l’analyste table sur une hausse de la taille du panier d’épicerie, et des comportements d’achats qui mènent le consommateur davantage vers les produits à petits prix et en promotion.
Ses ventes de prescription comparables en pharmacie bondiront quant à elles de 4,5% en un an, mais de 20,9% par rapport à 2019, croit-elle, tandis que celles des autres produits augmenteront de 7%.
Les consommateurs se seront davantage procuré des médicaments sans ordonnance, des cosmétiques et des produits saisonniers, prévoit Irene Nattel. La grande propagation des virus respiratoires devrait continuer de mousser ses ventes de médicaments sans ordonnance, qui ne sont toutefois pas à l’abri d’une pénurie.
Les pharmacies devraient aussi commencer à profiter d’une augmentation du nombre de gestes médicaux qui y seront posés, notamment en Ontario.
L’analyste ne s’attend pas à ce que les marges brutes de Loblaw augmentent significativement, notamment à cause des pressions inflationnistes sur les produits alimentaires.
D’après elle, son bénéfice par action devrait atteindre 1,70$, soit une hausse de 12% si on le compare au quatrième trimestre de l’exercice 2021, ce qui est similaire à ce sur quoi table le consensus des analystes, à 1,71$.
Loblaw est un leader autant du côté des pharmacies, des rabais que des marques génériques, des canaux de vente qui promettent de générer des profits à long terme, souligne Irene Nattel.
Si l’entreprise parvient à accroître autant ses bénéfices et à ce que ses ventes d’un magasin comparable soient en tête de peloton dans son secteur d’activité – ce qui justifie justement cette hausse de ses prévisions – c’est grâce à l’optimisation de sa structure de coûts autant du côté de ses ventes en ligne qu’en magasin, d’une baisse des dépenses superflues et d’une reprise du côté des ventes en pharmacie.
«Maintenant, les investisseurs veulent que l’élan se poursuive au cours de 2023, surtout lorsque l’inflation retrouvera des niveaux plus normaux», écrit Irene Nattel.
Tesla (TSLA, 144,43$): un analyste approuve sa stratégie
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Entre les inquiétudes qui persistent autour de l’implication d’Elon Musk dans la gestion de Twitter, et les annonces d’une plus forte demande malgré le contexte macroéconomique incertain, Daniel Ives est ressorti confiant de la réunion des actionnaires tenue par Tesla.
C’est sur ce dernier point que l’attention des investisseurs était rivée lors du dévoilement de ses résultats trimestriels à la fermeture des marchés de ce mercredi, rapporte-t-il, et ils ont été servis.
La demande sera deux fois plus importante que sa capacité de production, a laissé entendre l’entreprise qui table dorénavant sur la livraison de 1,8 million de véhicules au cours de l’année.
Tesla prévoit toujours une hausse de 50% de sa production cette année, mais son PDG, Elon Musk, a laissé entendre qu’il souhaitait dépasser les 38%. Ce chiffre semble très prudent aux yeux de l’analyste, alors que la demande en Chine semble avoir bondi à la suite de sa plus récente baisse de prix de ses modèles 3 et Y.
Au quatrième trimestre de l’exercice 2022, l’entreprise a raté de 200 points de base le taux de croissance cible de ses marges brutes tirées de la vente d’automobiles. Elle a toutefois su minimiser la déception de Wall Street en assurant qu’elle s’en tirerait mieux de ce côté en 2023.
Daniel Ives est d’accord avec cette approche pour mousser ses ventes. En réduisant le prix d’achat, et ultimement ses marges de profit, elle s’assure de garder sa clientèle, et de demeurer attrayante alors que la compétition sur le marché de la voiture électrique s’intensifie.
Rappelons que l’entreprise a généré des revenus de 24,32 milliards de dollars américains (G$US), ce qui est légèrement sous les 24,67 G$US sur lesquels tablait le consensus des analystes, notamment à cause de soucis de production en Chine.
Son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement ajusté a atteint 5,40 G$US, alors que sa marge bénéficiaire a atteint 22,2%. Wall Street s’attendait plutôt à 5,44 G$US et 22,6% respectivement.
Ayant dorénavant une meilleure idée des attentes de Tesla à l’égard de la demande pour sa flotte de véhicules, l’analyste maintient sa recommandation à «surperformance», et fait passer son cours-cible de 175$ à 200$.