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À surveiller: Microsoft, Canadien Pacifique Kansas City et Boeing

Denis Lalonde|Publié le 31 janvier 2024

À surveiller: Microsoft, Canadien Pacifique Kansas City et Boeing

Microsoft a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions au second trimestre de son exercice 2024. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Microsoft, Canadien Pacifique Kansas City et Boeing? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Microsoft (MSFT, 403,93$US) : un chef-d’œuvre trimestriel et des prévisions qui devraient être exposées au Louvre

Microsoft a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes à tous les niveaux pour le second trimestre de son exercice 2024, terminé le 31 décembre.

«Microsoft a livré la marchandise tant pour ses revenus que pour son bénéfice net ajusté, alors que l’entreprise continue d’investir massivement dans l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) à l’ensemble de son portefeuille de produits pour faire progresser ses profits», écrit l’analyste Daniel Ives, de Wedbush.

Selon lui, tant les résultats trimestriels que les prévisions émises par la direction de l’entreprise ne sont rien de moins que des «chefs-d’œuvre».

La société de Redmond a fait état de revenus de 62,02 milliards de dollars américains (G$) durant le trimestre, alors que le consensus des analystes était de 61,14G$. Le bénéfice par action a quant à lui atteint 2,93$, alors que Wall Street anticipait en moyenne un montant de 2,77$.

«De plus en plus d’entreprises adoptent l’infonuagique et s’équipent de fonctionnalités liées à l’IA pour faire progresser leur efficacité. Avec 60% des clients de Microsoft qui souhaitent implanter des fonctionnalités d’intelligence artificielle au cours des prochaines années, nous croyons qu’il s’agit d’une occasion majeure de monétisation pour l’entreprise», explique Daniel Ives, ajoutant que la société derrière la suite Office et le système d’exploitation Windows met les bouchées doubles pour faire progresser sa stratégie en IA, alors que l’assistant Copilot est en forte demande.

Du côté de l’infonuagique, les produits Azure sont aussi très prisés, ayant généré des revenus en hausse de 30% sur un an.

«Pour le troisième trimestre de 2024, les revenus de Microsoft dans la division Productivité et processus d’affaires devraient se situer entre 19,3G$ et 19,6G$, ceux de la division de l’infonuagique devraient osciller entre 26G$ et 26,3G$ et ceux de la division des ordinateurs personnels atteindraient une fourchette allant de 14,7G$ à 15,1G$», souligne-t-il. Les analystes anticipent en moyenne des revenus respectifs de 19,6G$, 25,91G$ et 15,44G$ pour les trois divisions.

L’analyste ajoute que les coûts des biens vendus sont estimés entre 18,6G$ et 18,8G$, alors que les analystes prévoient en moyenne 19,45G$. Des dépenses d’exploitation un peu moins importantes que prévu sont aussi attendues, ce qui fait dire aux dirigeants de Microsoft qu’ils misent sur une expansion des marges bénéficiaires de 1 à 2 points de pourcentage d’ici la fin de l’exercice.

«Nous pensons que Microsoft est au début d’un élan de plusieurs années qui permettra de créer de nombreuses applications d’intelligence artificielle pour les clients de nombreuses entreprises, créant ainsi une occasion à saisir de 1000 milliards de dollars», raconte Daniel Ives.

Ce dernier réitère sa recommandation de «surperformance» pour le titre de Microsoft et relève son cours cible sur un an, qui passe de 450$US à 475$US.

 

 

Canadien Pacifique Kansas City (CP, 106,36$): un bon ratio d’exploitation, mais des doutes persistent

Canadien Pacifique Kansas City (CP, 106,36$): un bon ratio d’exploitation, mais des doutes persistent

La direction du transporteur ferroviaire Canadien Pacifique Kansas City prévoit une croissance des revenus par tonne mille commerciale (soit les revenus moyens obtenus pour le déplacement d’une tonne de marchandise sur une distance de 1 mille, ou 1,61 kilomètre) dans le bas de la fourchette à un chiffre (1% à 3%) en 2024, ce qui est conforme aux prévisions des analystes.

L’analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, s’étonne toutefois que celle-ci soit inférieure à la prévision du compétiteur Canadien National (CN), qui anticipe une croissance dans le milieu de la fourchette à un chiffre (4%-6%). «Nous y voyons une combinaison de facteurs, avec une prévision plus agressive de la direction du CN et une industrie du transport de grains de céréales qui doit affronter des vents contraires plus importants que prévu», dit-il.

Selon lui, CPKC est plus exposée au transport du grain, puisque son réseau est plus développé dans le sud des États-Unis.

Au quatrième trimestre, CPKC a fait état de revenus de 3,78 milliards de dollars (G$), ce qui est supérieur aux prévisions du consensus des analystes, établies à 3,69G$, et de Benoît Poirier, à 3,76G$. Le bénéfice par action ajusté a aussi dépassé les attentes, atteignant 1,18$. Le consensus et Benoît Poirier attendaient respectivement 1,12$ et 1,13$.

L’analyste souligne également que le ratio d’exploitation ajusté, soit les charges d’exploitation divisées par les revenus, a diminué de 220 points de pourcentage pour se situer à 58,7%, lui qui était de 60,9% au trimestre correspondant un an plus tôt. Cette performance est encore une fois supérieure à sa prévision de 59,6%.

Benoît Poirier dit prévoir un bénéfice par action de 11,9% du bénéfice par action du transporteur en 2024, à 4,30$. Il fonde ses attentes sur une croissance des revenus par tonne mille commerciale de 1,7%, sur une augmentation des prix de 2,4% et sur un ratio d’exploitation de 60,9%. La direction du transporteur dit s’attendre à une croissance de son bénéfice par action «dans les deux chiffres», à environ 4,40$.

CPKC prévoit également des dépenses en capital de 2,75G$ cette année, ce qui est relativement conforme aux prévisions de 2,6G$.

L’analyste conserve sa recommandation d’achat sur le titre de CPKC, de même que son cours cible sur un an de 118$.

 

 

Boeing (BA, 200,44$) : l’ombre du 737 plane sur 2024

Boeing (BA, 200,44$) : l’ombre du 737 plane sur 2024

Le géant de l’aviation Boeing a dévoilé des résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2023 qui ont surpris l’analyste Seth M. Seifman, de JP Morgan. Ce dernier avait, par contre, déjà écrit que l’avionneur n’offrirait peu ou pas de prévisions pour 2024 et il semble bien que ce sera effectivement le cas.

«L’absence de prévisions n’est pas l’issue la plus satisfaisante pour les marchés, mais il ne s’agit pas d’une surprise et il y a une bonne raison pour expliquer cela», écrit l’analyste, en faisant référence à un incident sur un vol d’Alaska Airlines survenu au début du mois de janvier, quand une porte s’était détachée d’un appareil en plein vol.

Cela dit, Boeing a dévoilé des résultats financiers du quatrième trimestre supérieurs aux prévisions de l’analyste, alors que sa division d’avions commerciaux a dégagé un bénéfice net de 41 millions de dollars américains (M$). Seth Seifman prévoyait plutôt une perte d’environ 360M$.

«Nous prévoyions que la division allait redevenir rentable seulement au second trimestre de 2024. C’est la première fois depuis le premier trimestre de 2019 que la division des avions commerciaux fait état d’un bénéfice», précise-t-il.

L’analyste ajoute toutefois qu’en raison de la complexité de la comptabilité chez Boeing, il lui faudra du temps pour disséquer l’augmentation de 720M$ du bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) par rapport à la performance de l’avionneur au trimestre précédent.

Boeing a aussi dévoilé des flux de trésorerie libres de 3,38 milliards de dollars américains (G$), ce qui dépasse la prévision de l’analyste de JP Morgan de 800M$. «Cela s’explique surtout par le retour à la rentabilité de la division des avions commerciaux», dit-il.

L’analyste raconte que pour 2024, la production des appareils 737 est pour le moment plafonnée à 38 par mois par la Federal Aviation Administration américaine. Si cette cadence devait être stable tout au long de l’année, elle sous-entend une capacité de livraison d’environ 450 appareils, auxquels on ajoute une centaine d’avions en stock, pour un total de 550.

«Toutefois, nous ne croyons pas que la cadence actuelle de production est un ‘vrai’ 38 par mois et nous pensons que des attentes plus réalistes devraient être inférieures à 550. Notre prévision de 525 reste inchangée depuis l’accident d’un appareil d’Alaska Airlines et elle devra probablement devoir être révisée à la baisse», dit-il.

Seith Seifman anticipe aussi la livraison de 97 appareils 787 cette année et des flux de trésorerie libres de 5,3G$, tout en précisant que ces chiffres n’ont pas été révisés depuis l’accident d’Alaska Airlines.

L’analyste de JP Morgan conserve sa recommandation de «surpondérer» le titre de Boeing et son cours cible sur un an de 270$US.