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À surveiller: Nuvei, Stella-Jones et Netflix

Charles Poulin|Publié le 12 mai 2022

À surveiller: Nuvei, Stella-Jones et Netflix

Netflix indique que la mise en place des publicités devrait démarrer au quatrième trimestre, une annonce surprise puisque la stratégie n’était pas à l’horaire en mars. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Nuvei, Stella-Jones et Netflix? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Nuvei (NVEI, 39,76 $ US): les objectifs financiers encore atteignables malgré des résultats moins bons que prévu

Des perspectives de résultats moins bons que prévu au deuxième trimestre n’affectent pas l’atteinte des objectifs financiers mis de l’avant par Nuvei, estime la CIBC.

L’analyste Todd Coupland note que la prévision se situe 5% sous la cible à la mi-parcours de ce deuxième trimestre. Mais les prévisions pour l’année financière 2022, soit une augmentation annuelle de volume et de revenus de 30% et une cible à long terme de marges sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 50%, sont en voie d’être respectées.

La CIBC remarque également que le titre de Nuvei n’a pas encore retrouvé sa pleine valeur d’avant le rapport de Spruce Point Capital Management, publié en décembre. L’entreprise semble toutefois être en bonne position pour profiter d’occasions dans son marché principal. L’institution financière suggère d’ailleurs d’acheter le titre, car il est attirant.

La direction de Nuvei s’attend à ce que la croissance provienne de nouveaux clients et de nouvelles parts de marchés en 2022. Elle prévoit de plus des dépenses supplémentaires en marketing et liées à l’augmentation du personnel.

Todd Coupland rappelle également que Nuvei se montre ouverte face aux occasions d’acquisitions et de fusions. Toutefois, elles devront être de nature transformationnelle (c’est-à-dire de l’ordre de 2 G$ à 3 G$), ce qui lui permettrait de faire croître sa gamme, ses capacités ou encore son positionnement géographique. La situation actuelle du marché, où les valorisations de titres sont réduites, rend possible d’envisager des transactions avec des cibles privées et publiques.

L’optique positive de la CIBC face à Nuvei se base plusieurs facteurs. Il y a d’abord la capacité significative de l’entreprise québécoise de solutions de paiements intégrés à augmenter le nombre de ses clients ainsi qu’à améliorer la part de portefeuille de ces clients actuels dédiée à Nuvei.

L’institution financière pointe aussi vers sa prévision conservatrice de croissance organique de l’entreprise d’environ 30% entre 2022 et 2023 et des marges de flux de trésorerie d’environ 33%. Elle mentionne également les occasions multiples de croissance de revenus, notamment du côté du commerce électronique, de secteurs où Nuvei a une excellente position (par exemple, les paris sportifs américains), ainsi que de possibles acquisitions.

La CIBC maintient sa prévision de surperformance face au secteur d’activité de Nuvei ainsi que son cours cible sur 12-18 mois de 80 $ US.

 

Stella-Jones (SJ-T, 34,23 $): les revenus grevés par le coût des matériaux 

Stella-Jones (SJ-T, 34,23 $): les revenus grevés par le coût des matériaux

Malgré de solides résultats au premier trimestre, Stella-Jones devra composer avec une hausse du coût des matériaux qui viendra inévitablement grever ses revenus au cours de la prochaine année.

Les revenus du fabricant de poteaux électriques et de traverses de chemin de fer ont atteint 651 M$ au premier trimestre, soit substantiellement plus que ce que prévoyait le marché (589 M$) ainsi que Valeurs mobilières Banque Laurentienne (593 M$). La croissance organique s’est avérée être de 4%, avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 88 M$, un peu plus haut que le consensus du marché (84,6 M$), mais en deçà des attentes de la Laurentienne (92,5 M$). Le bénéfice par action, lui, s’est arrêté 0,73 $, plus élevé que la prévision du marché (0,68 $), mais moindre que celle de l’institution financière (0,78 $).

La baisse des marges s’explique par le fait que la montée des coûts des matériaux a dépassé celle des prix de vente, notamment à cause des délais d’ajustement des contrats, explique l’analyste Troy Sun.

Les ventes de poteaux ont connu une croissance organique de 16% en raison d’une forte demande du secteur de l’entretien. Les traverses ont elles aussi connu une montée de 9%, celle-ci entièrement poussée par un ajustement de prix. Le bois pour les résidences, lui, a subi une chute de 20%, mais il faut se rappeler les demandes records pour ce produit l’an dernier. Les produits industriels ont eu aussi baissé de 18%.

La Laurentienne estime que Stella-Jones continue d’apporter du rendement aux actionnaires avec une solide croissance organique du côté des poteaux et traverses de chemin de fer. Une inquiétude persiste pour le bois dédié à la construction de résidences, compte tenu de la volatilité de la demande depuis le début de la pandémie. L’institution financière voit d’un œil positif la volonté de l’entreprise de retourner des capitaux aux actionnaires et croit qu’elle effectuera une acquisition stratégique à court terme.

Malgré ces bonnes notes, la Laurentienne abaisse son cours cible de 48,50 $ à 47 $ en raison de prévisions moins élevées. Elle maintient toutefois sa recommandation d’achat du titre.

 

Netflix (NFLX, 177,66 $ US): cours cible en chute libre

Netflix (NFLX, 177,66 $ US): cours cible en chute libre

Rien ne va plus pour Netflix auprès de Bank of America. Ce qu’elle qualifie «d’année la plus difficile en plus d’une décennie» pour l’entreprise lui fait abaisser son cours cible pour une deuxième fois en seulement trois semaines, le faisant passer de 650 $ US à 300 $ US, puis à 240 $ US.

L’analyste Nat Schindler estime que Netflix a plusieurs modifications structurelles devant elle en 2022. Deux changements retiennent particulièrement son attention: le partage de mots de passe (ou plutôt le fait que Netflix veuille y mettre fin) ainsi que l’arrivée de publicités sur sa plateforme.

Bank of America rappelle que les dépenses en divertissement et en voyages vont continuer d’accélérer au cours des trois prochaines années aux États-Unis, avec la tranche de population moins bien nantie (la cible probable de la campagne de Netflix) comme principal catalyseur.

Dans une note interne, Netflix indique que la mise en place des publicités devrait démarrer au quatrième trimestre, une annonce surprise puisque la stratégie n’était même pas à l’horaire en mars, souligne Nat Schindler.

Cette stratégie pourrait aussi bien rapporter à Netflix que lui nuire, poursuit-il. Elle ira chercher des revenus supplémentaires auprès d’annonceurs, mais, de l’autre côté, elle pourrait perdre des revenus d’abonnements de gens qui décideront de troquer ces publicités contre un abonnement gratuit.

Bank of America avance que c’est la solution apportée par Netflix pour accélérer le nombre d’utilisateurs de ses services. Si l’accélération initiale de la plateforme est largement due au contenu, la prochaine sera inévitablement liée aux coûts d’abonnement, précise-t-elle.

L’institution financière révise ses prévisions à la baisse pour 2023 et 2024 à propos de la saturation du marché et de la diminution de la croissance des abonnés. Elle abaisse également son cours cible de 300 $ US à 240 $ US. Il était à 600 $ US le 20 avril, veille de l’annonce des résultats du premier trimestre.