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À surveiller: Power Corporation, Redevances Osisko et Hexo

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Power Corporation, Redevances Osisko et Hexo

Shane Nagle de la Financière Banque Nationale voit d’un très bon œil la nouvelle entente exécutoire dévoilée mardi entre Redevances Aurifères Osisko et Metals Acquisition Corp. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Power Corporation, Redevances aurifères Osisko et Hexo? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Power Corporation (POW, 38,84$): les investisseurs doivent être indulgents

Même si le bénéfice par action de Power Corporation au dernier trimestre a raté la cible, n’en tenez pas trop rigueur à la société de gestion et de portefeuille: elle semble être bien positionnée pour faire bonne figure malgré le contexte incertain actuel, estime Geoffrey Kwan de RBC Marchés des capitaux.

Son bénéfice par action ajusté a atteint 0,99 $ par action au quatrième trimestre de 2021, tandis que le consensus et l’analyste misaient respectivement sur 1,01 $ et 1,08 $. Ce dernier explique cet important écart par le fait qu’il avait émis ses prévisions avant que sortent les résultats de Great-West Life Co, IGM ou de Groupe Bruxelles Lambert pour cette même période. De plus, la société montréalaise semble avoir tiré moins de revenus de ses investissements qu’attendu et payé davantage de taxes.

Geoffrey Kwan souligne que Power Corp est néanmoins parvenue à réduire ses dépenses de plus de 50 millions de dollars (M$) au cours de l’exercice 2021, objectif que c’était fixé la société.

Depuis, elle a racheté 3 millions de ses actions au cours du premier trimestre de 2022, pour pas moins de 112 M$.

Grâce à ses opérations de rachats d’action, son titre pourrait tirer profit de «sa position d’encaisse, d’éventuelles monétisations de ses actifs non essentiels et de l’optimisation de sa structure de capitaux», écrit l’analyste.

Il fait aussi remarquer qu’au cours des trois dernières années, la société montréalaise s’est départie d’actifs pour simplifier sa structure, et a accompagné Great-West Life Co et la Financière IGM — dont elle détient 66,7% et 61,8% des parts de chacune — dans une démarche pour rendre leurs bases plus solides.

L’analyste de RBC Marchés des capitaux est convaincu qu’à moyen et long terme, Power Corp récoltera ce qu’elle a semé.

Les investisseurs devraient donc, selon lui, s’intéresser davantage à ce titre, d’autant qu’il est au rabais si on le compare à la valeur nette de son actif.

C’est pourquoi il réitère sa recommandation de «performance de secteur», et son cours cible à 48 $.

 

Redevances aurifères Osisko (OR, 17,72 $, 13,97 $ US): une entente exécutoire qui plaît

Redevances aurifères Osisko (OR, 17,72 $, 13,97 $ US): une entente exécutoire qui plaît

Shane Nagle de la Financière Banque Nationale voit d’un très bon œil la nouvelle entente exécutoire dévoilée mardi entre Redevances Aurifères Osisko et la société d’acquisition à vocation spécifique (SPAC), Metals Acquisition Corp.

En lui permettant de mettre la main sur «la mine souterraine d’argent et de cuivre à haute teneur et à longue durée de vie» CSA en Nouvelle-Galles du Sud en Australie comme on la décrit dans le communiqué, la société montréalaise pourra recevoir la totalité de l’argent payable issu d’un flux argentifère en échange de 90 millions de dollars américains. Metals Acquisition Corp ne pourra ni racheter l’actif ni réduire les parts que détient la société montréalaise.

Elle va aussi acquérir 15 M$ en action de l’entreprise américaine.

L’analyste s’attend à ce que Redevances aurifères Osisko tire un taux de rendement effectif après les taxes de 9%, si le prix de l’argent se trouve à 25,40 $ l’once. Au cours des quinze prochaines années, 430 000 onces d’argent devraient être extirpées annuellement de la mine précédemment détenue par une filiale de Glencore, et ce, à compter de la deuxième moitié de 2022.

Ce flux argentifère devrait ajouter chaque année 13 M$ à son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Avant cette entente, Shane Nagle s’était plutôt attendu à ce qu’il soit de l’ordre de 200 M$ pour 2022, 2023 et 2024.

CSA serait l’une des mines souterraines de cuivre avec l’une des concentrations de minerais des plus enviables dans le monde, selon l’analyste, qui ajoute que toutes ses minéralisations n’ont pas encore été découvertes. Redevances aurifères Osisko pourrait d’ailleurs mettre la main sur un de ses flux cuprifères en échange d’un maximum de 100 M$ US.

L’analyste s’en réjouit d’autant plus que cette entente démontre que l’entreprise est en mesure de garnir son portefeuille de flux qui ne sont pas issus que de l’exploration minière d’Osisko, «chose que les investisseurs étaient avides d’observer», soutient-il.

Shane Nagle maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», estimant que son titre est sous-évalué pour le potentiel de croissance que détient la société. En effet, son titre vaut 1,03 fois la valeur nette de son actif. Il s’échange donc à un escompte de 1,18 fois par rapport à ses pairs, alors qu’il est plutôt de l’ordre de 0,04 fois habituellement.

Son cours cible demeure à 20 $.

 

Hexo (HEXO, 0,79 $): un trimestre difficile à déchiffrer

Hexo (HEXO, 0,79 $): un trimestre difficile à déchiffrer

Il y a du bon et du moins bon dans les résultats trimestriels que le producteur de cannabis Hexo a dévoilé jeudi après la fermeture des marchés, si l’on se fie à Frederico Gomes d’ATB Capital.

Si son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté (-5,6 M$) au deuxième trimestre de l’exercice 2022 s’en est légèrement mieux tiré que prévu grâce à de meilleures marges issues du marché récréatif canadien, ses revenus nets n’ont pas été à la hauteur des attentes de l’analyste, ou du consensus.

Hexo a généré 52,8 millions de dollars, ce qui est sous les 56,1 M$ et 58,1 M$ qu’ils avaient chacun anticipé. Cette petite hausse de 6% par rapport au trimestre précédent est attribuée à l’augmentation de ses ventes à l’international.

Elle a toutefois tiré plus de profits ajustés (18,8 M$) de ses activités que ce qu’avait prévu ATB Capital (15,1 M$). Ses marges ont été de l’ordre de 35,6%. L’analyste précise que ce résultat ne tient pas compte de certains éléments, comme la dépréciation de ses produits ou la réduction de la valeur de son inventaire. Sans ces exemptions, elle aurait plutôt fait part de pertes de l’ordre de 8,5 M$, souligne Frederico Gomes.

L’entreprise a aussi dû faire de nombreuses dépenses ponctuelles tandis que la nouvelle équipe de direction tente de changer de cap pour remettre ses activités sur le droit chemin. Les coûts associés à cette restructuration sont de l’ordre de 4,5 M$. Hexo a aussi revu à la baisse sa valeur de 616 M$.

L’entreprise tient une rencontre avec les investisseurs aujourd’hui.

Frederico Gomes d’ATB Capital maintient sa recommandation de performance de secteur et son cours cible à 1,10 $.