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À surveiller: Québecor, Innergex énergie renouvelable et Metro

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Québecor, Innergex énergie renouvelable et Metro

Fizz, la marque à bas prix entièrement numérique de Québecor, sera disponible au cours des prochaines semaines à Vancouver, Calgary et Edmonton. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Québecor, Innergex énergie renouvelable et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Québecor (QBR.B, 30,34$) : cap à l’ouest

La nouvelle est passée plutôt inaperçue mardi, mais Québecor a annoncé les nouvelles bases de son déploiement dans l’ouest canadien. Devant l’audience du Canadian Club de Toronto, Pierre Karl Péladeau a annoncé que Fizz, la marque à bas prix entièrement numérique de Québecor, serait disponible au cours des prochaines semaines à Vancouver, Calgary et Edmonton. Pour le moment, cette dernière n’est disponible qu’au Québec et dans la région d’Ottawa.

D’ailleurs, Pierre Karl Péladeau a ajouté que le déploiement de Fizz dans le reste du Canada se ferait graduellement au cours de l’année 2024. Rappelons aussi qu’en avril dernier, Québecor avait aussi fait l’achat de Freedom Mobile pour la somme de 2,85 milliards de dollars, dans le but d’étendre ses activités dans l’ouest du Canada.

Mais avant de s’emballer avec l’annonce de mardi, les analystes de la Financière Banque Nationale restent prudents. «Nous devons en savoir plus sur ce que Québecor fera dans l’ouest du pays avec Freedom et quand son offre de services se matérialisera. Jusqu’à présent, ses efforts se sont concentrés en Ontario. Nous anticipons de nouvelles informations à venir à ce propos», écrit l’analyste Adam Shine.

Attention, dit-il, car les concurrents de Québecor dans ce segment de la téléphonie mobile et de l’Internet ont déjà des marques à bas prix établies. D’ailleurs, Telus mène actuellement une campagne de repositionnement de sa marque Public Mobile, justement en raison de l’arrivée imminente de Fizz et des autres marques de Québecor dans ces segments de marché, fait remarquer l’analyste.

«Alors que Québecor continue de déployer méthodiquement les composantes de base pour une poussée à l’extérieur du Québec, la dynamique concurrentielle continuera de prendre de l’ampleur en Ontario. Et sa bataille dans l’ouest canadien va bientôt commencer», dit Adam Shine.

Ce dernier conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 39 $ pour l’action de Québecor. Rappelons que la semaine dernière, l’entreprise québécoise a surpris les analystes avec des résultats supérieurs aux attentes. Par exemple, le bénéfice par action de 88 cents a largement surpassé celles-ci, qui étaient de 79 cents.

Dominique Talbot

 

 

Innergex énergie renouvelable (INE, 9,69$): un refinancement qui tombe à point

Innergex énergie renouvelable (INE, 9,69$): un refinancement qui tombe à point

Innergex a annoncé avoir conclu le refinancement de trois de ses installations hydroélectriques canadiennes avec la compagnie d’assurance Canada-Vie pour un montant total de 185,5 millions de dollars (M$), ce qui inclut 179,9 M$ en prêts à terme et une facilité de crédit de 5,5 M$.

«C’est meilleur que le 170 M$ auquel nous nous attendions», dit Brent Stadler de Valeurs mobilières Desjardins, «c’est à peu près conforme à notre modèle et pas très loin des 189 M$ obtenus lors de la vente d’une participation dans ses actifs français.»

La dette a un taux d’intérêt de 6,14% et une période moyenne d’amortissement de 17 ans.

Pour ce qui est des prêts à terme, 59 M$ arrivent à échéance en 2038 et les 121 M$ restant arriveront à échéance en 2043, ce qui correspond à la durée restante des contrats de vente directe (PPA) d’électricité des installations.

Les trois centrales hydroélectriques qui ont été refinancées sont Rutherford Creek et Miller Creek en Colombie-Britannique, et Gilles-Lefrançois au Québec.

Les coupons de la dette précédente de Rutherford Creek et de Miller Creek étaient respectivement de 6,88% et 5,43% pour une moyenne d’environ 6,4%.

Brent Stadler s’attend à ce qu’Innergex refinance d’autres actifs hydroélectriques, pour un montant d’environ 80 M$, d’ici le premier trimestre de 2024.

L’entreprise est en bonne voie de réaliser son projet de financer 800 MW de projets au cours des trois prochaines années sans avoir recours aux marchés de capitaux propres, selon l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins.

«Nous pensons que l’environnement actuel offre des PPA très attractifs et nous pensons qu’Innergex est bien placé pour en tirer parti compte tenu de son pipeline de croissance et de ses récentes initiatives visant à accroître les liquidités pour la croissance.» Note Brent Stadler.

L’analyste voit cette annonce de manière positive et maintient sa recommandation d’achat et son cours cible à 14 $. Il évalue le niveau de risque à «plus élevé que la moyenne».

Matthieu Hains

 

 

Metro (MRU, 69,24$) : d’importants investissements affecteront les résultats de l’exercice 2024

Metro (MRU, 69,24$) : d’importants investissements affecteront les résultats de l’exercice 2024

L’épicier et pharmacien Metro, qui possède aussi les bannières Brunet et Jean Coutu, a dévoilé des résultats financiers qui auraient été conformes aux prévisions des analystes n’eut été d’une grève qui a affecté certaines de ses activités en Ontario, soutient George Doumet, de la Banque Scotia.

«En excluant les effets de la grève, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) du quatrième trimestre de l’exercice 2023, terminé le 30 septembre, aurait été de 3% supérieur aux attentes», dit-il.

L’analyste souligne toutefois que l’attention des investisseurs s’est portée sur les prévisions pour l’exercice 2024. Dans le communiqué détaillant sa performance financière au quatrième trimestre, Metro a également affirmé que des investissements dans ses centres de distribution au nord de Montréal, à Montréal et à Toronto allaient occasionner des «vents contraires» pour l’exercice qui s’est amorcé le 1er octobre.

«Nous subissons un dédoublement temporaire des coûts et des inefficacités de la courbe d’apprentissage, ainsi qu’une augmentation de l’amortissement et une baisse des intérêts capitalisés. Nous n’absorberons pas entièrement ces dépenses supplémentaires et nous prévoyons actuellement que le bénéfice opérationnel avant amortissement et pertes de valeur d’actifs, nettes des reprises, augmentera de moins de 2% au cours de l’exercice 2024», a déclaré la direction de la société.

«Metro dit aussi s’attendre à ce que son bénéfice par action soit stable en 2024. Le consensus des analystes misait sur une croissance de 3% du BAIIA et de 6% du bénéfice par action», précise George Doumet.

Ce dernier ajoute que l’exercice 2025 est plus prometteur et anticipe que la croissance du bénéfice par action pourrait alors atteindre entre 8% et 10% par rapport à la performance de 2024. «Cela dit, nous voyons un potentiel limité de gain de parts de marché dans l’environnement économique actuel qui prévoit un atterrissage en douceur au cours des 12 prochains mois», explique-t-il.

Il rappelle que la croissance des ventes des magasins d’alimentation comparables (ouverts depuis plus d’un an) a été de 6,8%, alors qu’il anticipait une hausse de 6%.

Du côté des pharmacies comparables, les ventes de médicaments d’ordonnance ont progressé de 6,7% sur un an, comparativement à 3,1% pour les produits de la section commerciale (qui incluent les cosmétiques). George Doumet prévoyait des augmentations de 5,8% et de 2% respectivement.

Il conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de Metro et son cours cible sur un an de 77 $.

Denis Lalonde