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À surveiller: Quincaillerie Richelieu, Well Health et Guru

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Quincaillerie Richelieu, Well Health et Guru

Quincaillerie Richelieu redonnera davantage à ses actionnaires. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, Well Health Technologies et Guru? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Quincaillerie Richelieu (RCH, 48,35$): une année explosive

Grâce à l’assainissement de ses coûts de gestions et la bonification de ses marges brutes, Quincaillerie Richelieu est parvenue à livrer des résultats trimestriels bien au-dessus des prévisions de Zachary Evershed de la Financière Banque Nationale.

L’analyste note aussi que l’entreprise a mieux absorbé ses coûts fixes grâce à sa croissance interne, surtout dans le marché des fabricants. Ainsi, les marges de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont avancé de 220 points de bases en un an, atteignant 17,9%.

Selon les échos qu’elle a de ses consommateurs, Quincaillerie Richelieu demeure convaincue que la demande devrait continuer d’être forte en 2022. Zachary Evershed souligne que le distributeur, importateur et manufacturier de produits spécialisés saura tirer son épingle du jeu et gardera ses parts de marché, grâce à ses entrepôts interconnectés et sa capacité de bien garnir ses rayons malgré les bris de la chaîne d’approvisionnement.

L’entreprise redonnera aussi davantage à ses actionnaires, faisant passer son dividende trimestriel à 0,13$, un bond de 85,7%, souligne Zachary Evershed. Selon lui, cela pourrait bien devenir monnaie courante à l’avenir, s’il se fie à ce qui se trouve dans les coffres de l’entreprise.

Ce dernier se dit «optimiste, mais prudent» à l’égard de la rentabilité du titre, alors qu’il émet ses prévisions pour 2023. La Financière Banque Nationale estime que les marges de son BAIIA devraient régresser pour atteindre le haut de la fourchette de 13 à 14% dont Quincaillerie Richelieu a fait mention.

Lorsque l’effet de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement se résorbera, et que la demande de sa clientèle s’estompera, ses prix se dégonfleront, ce qui ne lui permettra plus d’aussi bien gommer l’effet de ses coûts fixes sur ses résultats, estime Zachary Evershed.

Cela ne l’empêche pas de revoir à la hausse son cours cible, le faisant passer de 48 à 53,50$. Le multiple de son bénéfice par action attendu grimpe aussi, de 22,5x en 2022 à 24x en 2023. Quincaillerie Richelieu devrait parvenir selon lui à ajouter 500 millions de dollars à ses revenus chaque année sans que sa dette nette atteigne la valeur de son BAIIA.

Zachary Evershed croit que la quincaillerie dont le siège social se trouve à Montréal est en bonne posture pour poursuivre sa stratégie de fusion et acquisition, après une année 2021 record en matière de nouveaux revenus. Sa recommandation demeure à «surperformance».

 

Well Health Technologies (WELL, 4,38$): de grandes promesses

Well Health Technologies (WELL, 4,38$): de grandes promesses

La spécialiste de la médecine omnicanale de Vancouver, Well Health Technologies, a laissé entendre qu’elle préparerait le dévoilement de résultats trimestriels «records» grâce à sa grande croissance interne et ses acquisitions, rapporte David Newman de Valeurs mobilières Desjardins, qui reverra ses propres prédictions.

L’entreprise aurait terminé l’année 2021 avec des revenus annualisés de plus de 450 millions de dollars (M$) selon les données préliminaires que l’analyste a consultées, ce qui est plus optimiste que ce qui avait été précédemment dévoilé, relève-t-il. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement annualisé n’est pas revu, et devrait osciller autour de 100 M$.

Ses revenus au quatrième trimestre de 2021 devraient donc atteindre 112,5 M$ et un BAIIA de 25M$, alors que David Newman misait précédemment sur 106,5M$, et 21,8 M$. Le consensus tablait plutôt sur 22M$.

Ces résultats proviennent en grande partie de ses filiales Circle et Wisp sur le marché américain. Ensemble, ils ont généré 70 M de dollars américains ($US) au quatrième trimestre sur un rythme annualisé, mais l’analyste ne serait pas surpris qu’ils dépassent les 100 M$US en 2022. C’est près de 22% de plus que ce qu’avait annoncé la direction de l’entreprise à la fin d’octobre 2021. À elle seule, Circle a enregistré une croissance d’utilisateur de 144% en un an, et de 173% de son nombre de médecins.

Au quatrième trimestre, ce sont plus de 965 000 patients qui ont eu recours à l’ensemble des services de Well Health Technologies, ce qui amène son nombre d’utilisateurs annualisé à 3,86 millions. David Newman rappelle qu’au troisième trimestre de 2021, soit avant l’acquisition de Wisp en octobre 2021, ce chiffre atteignait 2,84 millions. Il note au passage que le quatrième et le premier trimestre sont toujours plus occupés pour la société.

Sa branche spécialisée en gastroentérologie CRH Medical Corporation, sur laquelle elle a mis la main en avril 2021, devrait avoir généré des flux de trésorerie — avant taxes et coûts de son effet de levier — de 43 M$US.

L’effet de l’acquisition de CRH Medical Corporation se fait sentir chez Well Health Technologies, estime l’analyste, car tout comme cette dernière, elle a aussi accompli de nombreuses acquisitions au cours du dernier trimestre. La société de Vancouver compte ouvrir de nouvelle clinique en Colombie-Britannique, en Ontario, et aux États-Unis dans les prochains mois.

Well Health Technologies devrait relancer son programme de rachat d’actions juste après le dévoilement de ses résultats trimestriels, ses liquidités étant largement suffisante non seulement pour redonner à ses actionnaires, mais aussi pour mener de nouvelles fusions et acquisitions et investir dans sa croissance, estime David Newman.

Il souligne que l’action de Well Health Technologies a perdu 10% en un an en 2022, à l’instar du reste du secteur des technologies de la santé. Son multiple est néanmoins plus bas que celui de ses pairs, s’échangeant pour 2,6x sa valeur d’entreprise par rapport à ses ventes en 2022. Il maintient son cours cible à 11$.

 

Guru (GURU, 15,32$): des résultats pas tout à fait énergisants 

Guru (GURU, 15,32$): des résultats pas tout à fait énergisants

La conquête de nouveaux marchés fait gonfler les revenus du fabricant québécois de boissons énergisantes Guru, mais cette épopée se fait au détriment de ses bénéfices nets et de la marge de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).

C’est la conclusion que tire Nauman Satti, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne jeudi, après avoir consulté les résultats trimestriels de la société dévoilés avant l’ouverture des marchés jeudi.

L’entreprise a notamment révélé que ses revenus ont atteint 8,46 millions de dollars (M$) au quatrième trimestre, ce qui est 3% de plus que ce sur quoi misait l’analyste, et 14% de plus que les prévisions du consensus. Ça représente une hausse de 38% par rapport à la même période l’an dernier.

Grâce à son entente avec PepsiCo, ses activités canadiennes, qui ont généré 7,5 M$, ont bondi de 39% par rapport au quatrième trimestre de 2020. Aux États-Unis aussi, ses ventes de 1 M$ ont cru de 37%, principalement en Californie, la porte d’entrée du marché américain pour Guru.

Toutefois, ses marges brutes se sont établies légèrement sous sa cible de 54%, à 51%. S’il est normal d’observer un déclin chez une entreprise en croissance, qui doit par exemple accroître ses dépenses en marketing et en publicité afin d’établir sa notoriété dans un nouveau marché, n’en demeure pas moins que celui-ci est particulièrement marqué, souligne Nauman Satti.

Outre l’effet de son partenariat avec PepsiCo lancé en octobre 2021 pour la distribution de ses canettes, de plus grands coûts de transport semblent aussi avoir plombé ses résultats. L’analyste de Valeurs mobilières Banque Laurentienne précise que cette déconfiture au quatrième trimestre ne devrait pas être un aperçu de ce à quoi ses marges brutes devraient ressembler à l’avenir.

Ses profits nets de 4,3 M$ ont gagné 16% par rapport au quatrième trimestre de 2020, atteignant 3,7 M$, tandis que son BAIIA ajusté a reculé de 67,1%.

En attendant que ses dépenses soient un peu moins effervescentes, il continuera donc à accorder une attention particulière à la croissance de son chiffre d’affaires, car Guru devrait profiter de l’effet de levier de son exploitation plus ses revenus augmenteront.

Il maintient donc son cours cible à 19$, selon un multiple de 10,5 fois son ratio valeur d’entreprise/ventes prévues au cours de l’exercice 2023, une évaluation plus haute que ses pairs que l’analyste justifie par son plus grand potentiel de croissance.