Rogers est sous-évaluée par rapport à ses pairs d'après Stephanie Price de Marchés des capitaux CIBC. (Photo 123RF)
Que faire avec les titres de Rogers, Apple et l’Impériale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Rogers (RCI.B, 60,69$): le rabais ne devrait pas encore durer longtemps
Rogers a le vent dans les voiles à l’approche de 2024, d’après Stephanie Price de Marchés des capitaux CIBC, à tel point qu’il fait passer son cours cible de 69$ à 79$.
Dans un marché du sans-fil toujours plus compétitif, la géante des télécommunications canadienne parvient à se tailler une place toujours plus importante. Au troisième trimestre, rappelle l’analyste, son nombre de nouveaux abonnés nets a grimpé de 39% par rapport à la même période l’an dernier.
Marchés des capitaux CIBC mise l’an prochain sur un ralentissement de la croissance des revenus moyens par consommateurs, tout comme du nombre de nouveaux abonnés. Rogers devrait néanmoins bien s’en tirer, puisqu’elle cible tout particulièrement les nouveaux Canadiens et les immigrants.
Elle devrait aussi profiter des synergies créées grâce à l’intégration de Shaw. Déjà, en 2023, elle a économisé 360 millions de dollars (M$), alors que Rogers tablait plutôt sur 200M$ au début de l’année. C’est d’après Stephanie Price le fruit d’une structure organisationnelle assainie, alors que l’entreprise s’est départie de doublons du côté de son service du câble et de ses sièges sociaux notamment.
L’analyste ne s’attend pas à ce que la société économise plus d’un milliard de dollars (G$), mais la vitesse à laquelle l’intégration se produit pourrait néanmoins augmenter ces chiffres. Elle devrait aussi profiter d’une augmentation de ventes croisées grâce à la synergie créée avec Shaw.
Certes, depuis son acquisition, Rogers est la société de télécommunication la plus endettée, reconnait Stephanie Price. Cependant, son effet de levier devrait passer d’un multiple de 5,3x à 4,7x d’ici la fin de 2023, soit à la suite à la «cession de sa participation dans Cogeco», soulève-t-elle. L’entreprise pourrait encore plus le réduire en se départissant de certains actifs, tels des immeubles.
L’entreprise a aussi moins dépensé que prévu dans la dernière vente aux enchères du spectre de 3.8GHz, déboursant 475M$ plutôt que 1G$ comme escompté, rapporte l’analyste. Elle devrait verser cette somme au cours de la première moitié de l’année. Au deuxième trimestre de 2024, l’effet de levier de l’entreprise devrait atteindre un multiple de 4,5x.
À son avis, Rogers est sous-évaluée par rapport à ses pairs, son titre se négociant au rabais par rapport à sa valeur historique. Cet écart ne devrait toutefois pas durer encore longtemps, croit Stephanie Price.
Apple (AAPL, 195,71$): 4 mille milliards de dollars américains en capitalisation boursière dans la mire
Apple (AAPL, 195,71$): 4 mille milliards de dollars américains en capitalisation boursière dans la mire
Selon toute vraisemblance, Apple sera la première société à atteindre le 4 mille milliards de dollars en capitalisation boursière d’ici la fin de 2024 d’après Daniel Ives de Wedbush.
La société de Cupertino devrait connaître une lucrative période des Fêtes, et vendre davantage de téléphones intelligents que ce sur quoi table le consensus des analystes, grâce à l’attrait pour ses appareils aux États-Unis et en Chine.
Certes, la menace d’un bannissement des iPhones en Chine jette de l’ombre au portrait, mais ça n’a pour l’instant pas plombé la demande dans ce marché, d’après ce qu’il a pu observer.
Il est d’avis qu’Apple devrait vendre entre 220 et 230 millions d’iPhones 15 au cours de l’exercice 2024, voire davantage si le nombre de consommateurs qui changent leur appareil pour le plus récent se poursuit au cours du deuxième trimestre.
Daniel Ives croit que le consensus des analystes sous-estime la part de Chinois qui comptent faire de même en décembre et au cours de l’exercice 2024, alors que près de 100 millions de propriétaires d’iPhone pourraient selon lui mettre à niveau leur appareil.
Le prix de vente moyen devrait aussi grimper au cours du prochain exercice pour s’établir à 925 dollars américains ($US), lui qui se maintenait dans une fourchette de 825$US et de 850$US, rappelle l’analyste.
Ainsi, puisque le taux de croissance des revenus tirés de sa vente de service se maintient au-dessus du 10% et que le nombre d’iPhones vendus avoisinera selon le les 225M, Daniel Ives croit que le discours plutôt pessimiste qui circule n’a rien de nouveau : ça fait près de 10 ans selon lui qu’une telle rengaine circule.
L’analyste est convaincu que 2024 sourira aux détenteurs d’actions d’Apple. Il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 250$US.
L’Impériale (IMO, 75,78$): un «poids lourd de la redistribution des capitaux»
L’Impériale (IMO, 75,78$): un «poids lourd de la redistribution des capitaux»
L’Impériale (Imperial Oil) a annoncé hier qu’elle comptait dépenser au cours de l’exercice prochain 1,7 milliard de dollars, un plan de match plutôt similaire à celui auquel s’attendait Chris MacCulloch de Valeurs mobilières Desjardins.
Elle compte toutefois davantage produire en amont que ce sur quoi tablait l’analyste et le consensus, visant une fourchette de 420 et 442 mille d’équivalent de barils de pétrole par jour (mebp/j) alors que Chris MacCulloch envisageait davantage le 428 mebp/j.
Son puits de Kearl devrait encore soutenir sa croissance l’année prochaine, et générer de 275 à 285 mebp/j, et soit plus que le 273 mebp/j sur lequel tablait Valeurs mobilières Desjardins.
Elle parviendra toutefois à en tirer un peu moins de pétrole, que ce qu’anticipait l’analyste: Imperial Oil pense produire de 385 à 400 mille barils de pétrole par jour (mbp/j), tandis que Chris MacCulloch comptait sur 394 mbp/j.
Lorsqu’elle a dévoilé ses cibles pour la prochaine année, la société de Calgary a aussi laissé entendre que sa raffinerie de Strathcona commencera à produire du diesel renouvelable à partir du premier trimestre de 2025, rapporte l’analyste.
L’entreprise débutera la production du «premier projet d’adjonction de solvant à la séparation gravitaire stimulée par injection de vapeur de l’industrie» dans ses installations de Cold Lake, a-t-elle laissé entendre dans son communiqué. Ça devrait non seulement lui permettre de générer 15 mbp/j, tout en lui permettant de réduire jusqu’à 40% de ses émissions de GES et ses coûts d’exploitation pour extraite du pétrole des sables bitumineux.
L’entreprise est un «poids lourd de la redistribution des capitaux», d’après Chris MacCulloch.
Après avoir redonné 1,5 milliard de dollars (G$), ou 78,5$ par action, à ses actionnaires dans le cadre d’un programme de rachat d’actions, l’Impériale n’a toutefois pas laissé entendre qu’elle comptait redistribuer ses capitaux, note l’analyste. Cependant, il est d’avis que la société est en bonne posture, après avoir autant investi pour atteindre ses cibles ESG, pour relancer de telles initiatives, ayant selon lui 3G$ pour 2024 et 2,7G$ en 2025 de disponible, en fonction de la moyenne de tous les contrats à terme sur le pétrole.
L’analyste mise sur un cours cible de 82$, soit 6x ses flux de trésorerie ajustés à la dette prévus pour 2025. Pourtant, selon la moyenne de tous les contrats à terme sur le pétrole, ce multiple devrait plutôt atteindre 7x, souligne l’analyste.