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À surveiller: Shopify, MDF Commerce et Lion Électrique

Denis Lalonde|Publié le 18 avril 2023

À surveiller: Shopify, MDF Commerce et Lion Électrique

Le président de Lion Électrique, Marc Bédard, a inauguré l'usine de batteries de Mirabel lundi. (Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Shopify, MDF Commerce et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Shopify (SHOP, 46,39$US, 64,98$) : des tendances favorables

Des données laissent croire que Shopify bénéficiera de tendances favorables au premier trimestre, selon l’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.

Ce dernier soutient que les 1000 plus importants clients de l’entreprise ont vu leurs ventes grimper plus fortement que prévu durant les trois premiers mois de l’année, tout en adoptant de nouveaux services, par exemple celui des logiciels de points de vente.

«Cela laisse entendre que les achats de la clientèle des marchands qui utilisent les services de Shopify ont été plus résilients que prévu», explique-t-il.

De plus, selon des chiffres de BuiltWith, le nombre de marchands utilisant les services de Shopify a progressé de 5% entre la fin du quatrième trimestre de 2022 et celle du premier trimestre de 2023. La progression a été de 8% sur un an et elle suit une autre progression de 4% enregistrée au quatrième trimestre.

«Il est permis de croire que Shopify gagne des parts de marché aux dépens de ses concurrents», dit-il.

Grâce à ces bons chiffres, l’analyste croit que la progression des revenus récurrents mensuels provenant des marchands utilisant la plateforme de Shopify pourrait dépasser sa prévision de 2% sur trois mois.

Des données de Sensor Tower montrent aussi, selon Paul Treiber, que le nombre d’utilisateurs actifs mensuels des logiciels de points de vente a progressé de 31% sur un an au premier trimestre, ce qui constitue une accélération par rapport à celle de 12% enregistrée au quatrième trimestre de 2022. «L’adoption de ces logiciels est le principal moteur pour stimuler la croissance des revenus récurrents mensuels», dit-il.

De plus, grâce à des chiffres de SEMRush compilés en collaboration avec l’équipe de recherche de RBC, l’analyste soutient que le trafic sur les sites de 1000 importants clients de Shopify a progressé de 24% sur un an au premier trimestre, tout en étant en baisse de 4% sur trois mois. Ce recul sur trois mois est toutefois inférieur à la moyenne de 12% des trois dernières années.

«Le titre de Shopify a progressé de 34% depuis le début de l’année et donne à l’entreprise une valeur de 8,6 fois ses revenus prévus des 12 prochains mois, 28% sous sa moyenne pré-Covid de 12 fois», précise-t-il.

Paul Treiber réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Shopify, de même que son cours cible sur un an de 65$US.

 

 

MDF Commerce (MDF, 3,45$): d’autres coupures de postes pour réduire les dépenses

MDF Commerce (MDF, 3,45$): d’autres coupures de postes pour réduire les dépenses

Le concepteur de plateformes de commerce électronique interentreprises MDF Commerce a annoncé la suppression de 40 emplois (environ 6% du total de sa main-d’œuvre) pour réduire ses charges d’exploitation.

Dans le cadre de cette restructuration, MDF encourra des charges non récurrentes d’approximativement 0,7 million de dollars qui seront principalement constituées d’indemnités de départ, d’indemnités de préavis et de cotisations au régime d’avantages sociaux. La majorité de ces charges de restructuration seront engagées au cours du premier trimestre de l’exercice 2024, qui se terminera le 30 juin.

La direction de l’entreprise explique dans un communiqué que la décision «était nécessaire afin de maintenir la pérennité financière et d’accroître les flux de trésorerie liés à l’exploitation (de la société)».

L’analyste Nick Corcoran, d’Acumen Capital, rappelle que l’annonce s’ajoute à des initiatives de réductions des coûts annoncées à la mi-février ayant touché 19% de la main-d’œuvre. «L’entreprise avait également annoncé qu’elle souhaitait réduire son empreinte immobilière pour s’adapter au modèle de travail hybride», dit-il.

Ce dernier précise que le bail du bureau de MDF à Laval a été résilié, ce qui permettra à la société d’économiser 500 000$ par année, alors que celui du bureau de Longueuil devrait être renégocié à la baisse de 70% à 75%. Les réductions de coûts à Longueuil devraient s’amorcer en octobre prochain.

Nick Corcoran estime que l’entreprise pourrait bénéficier d’occasions pour consolider ses activités américaines, elle qui possède des bureaux au Texas, en Utah et dans l’État de New York.

Il s’attend à ce que la direction de MDF fournisse plus de détails à ce sujet lorsqu’elle dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2023 terminé à la fin mars.

L’analyste réitère sa recommandation de «conserver» le titre de MDF Commerce avec un cours cible sur un an de 4$.

 

 

Lion Électrique (LEV, 1,97$US, 2,63$): une nouvelle usine de batteries qui attire les regards

Lion Électrique (LEV, 1,97$US, 2,63$): une nouvelle usine de batteries qui attire les regards

L’intégration verticale des activités du fabricant de véhicules lourds électriques Lion Électrique se poursuit avec l’inauguration de son usine de batteries à Mirabel, survenu lundi.

L’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, rappelle que la construction des installations a été possible grâce à des subventions gouvernementales du fédéral et du provincial.

«L’usine a démarré ses activités et devrait avoir une capacité de 1,7 gigawatt/heure d’ici la fin de l’année, ce qui lui permettrait d’électrifier 5000 véhicules annuellement, une combinaison d’autobus scolaires et de camions», dit-il.

«À notre avis, il est peu probable que Lion arrive à produire à ce rythme au cours des prochaines années, ce qui signifie que l’usine de batteries saura suffire à la demande interne», ajoute l’analyste.

Rupert Merer estime toutefois que l’usine constitue un avantage concurrentiel pour Lion, car elle permettra à la société de réduire ses coûts de fabrication, sa dépendance aux fournisseurs et son contrôle sur le design tout en facilitant l’adaptation de ses batteries à de nouvelles technologies.

Selon lui, à mesure que l’usine de batteries augmentera sa cadence de production, Lion pourra réduire son inventaire provenant de chez BMW.

L’analyste estime également que l’usine de fabrication de véhicules de St-Jérôme a augmenté sa capacité de production d’autobus depuis sa dernière visite, qui atteint en ce moment 1000 par année.

«Lion augmente aussi sa capacité à construire des camions de classe 6 (Lion 6), mais la cadence de production sera limitée par le carnet de commandes cette année», précise-t-il.

Avec l’augmentation de cadence de production à l’usine de véhicules de Joliet, en Illinois, Ruper Merer s’attend à ce que Lion livre 245 camions et 930 autobus scolaires cette année, pour un total de 1 175 véhicules. Il prévoit aussi des revenus de 356 millions de dollars pour Lion cette année, ce qui est légèrement plus optimiste que le consensus des analystes, à 301 millions de dollars.

«Même si Lion se construit une position de leader dans l’industrie des autobus scolaires et camions électriques, la société doit poursuivre ses investissements pour y arriver. Ses dépenses en capital devraient avoisiner 45 millions de dollars cette année pour son usine de batteries et son centre d’innovation, investissements financés à 55% par des prêts gouvernementaux», écrit l’analyste.

D’après lui, les infrastructures en place permettraient d’atteindre une capacité de production de 3500 véhicules par année, mais Lion doit opérer dans un environnement où la chaîne d’approvisionnement peut causer des maux de tête.

Rupert Merer réitère sa recommandation de surperformance sur le titre et son cours cible sur un an de 3$US, ce qui donne à l’entreprise une valeur de 1,2 fois les revenus prévus en 2024. «Les pertes devraient continuer de s’accumuler cette année et un risque de dilution pour financer l’expansion est toujours présent», dit-il.