Les investisseurs qui voulaient obtenir une perspective sur les marges qui ralentissent et les coupures de prix ont plutôt entendu le patron de l’entreprise parler de production, de l’horizon pour l’arrivée de la prochaine génération de véhicules et des investissements en intelligence artificielle (IA). (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Tesla, Boeing et MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Tesla (TSLA, 207,83 $US): des enfants mènent la barque
Dire que Wedbush se questionne sur l’avenir de Tesla est un euphémisme. La téléconférence sur les prévisions pour le quatrième trimestre a tout simplement laissé l’analyste Daniel Ives pantois, lui qui se désole que des enfants mènent la barque de l’entreprise au lieu d’adultes.
L’analyste s’attendait à ce qu’Elon Musk et les autres dirigeants de Tesla mettent leurs culottes et dévoilent leur vue stratégique et financière relative aux plus récentes diminutions de prix de leurs véhicules, marges et demande de leurs produits à la baisse. Au lieu de cela, il affirme plutôt que l’appel ressemblait davantage à un déraillement de train.
Les investisseurs qui voulaient obtenir une perspective sur les marges qui ralentissent et les coupures de prix ont plutôt entendu le patron de l’entreprise parler de production, de l’horizon pour l’arrivée de la prochaine génération de véhicules et des investissements en intelligence artificielle (IA).
Si Daniel Ives estime que l’horizon à long terme est intact pour Tesla, notamment parce qu’il croit qu’une adoption plus massive des véhicules électriques approche, il parle d’un ouragan de catégorie 4 en matière de diminutions de prix, de prévisions et de communications de la part de l’entreprise et d’Elon Musk, ce qui est une pilule difficile à avaler pour les investisseurs positifs sur le titre.
Le patron de l’entreprise n’a toujours pas fermé la porte à d’autres coupures de prix importantes. Ceci dit, ajoute l’analyste, les marges ont été de 16,9% au quatrième trimestre, soit un peu mieux que celle de 16,3% au troisième.
La confiance de l’analyste envers Tesla est ébranlée, mais il demeure du côté positif en raison de l’arrivée prochaine de l’IA. Il note toutefois que l’entreprise est à un moment charnière qui façonnera son avenir dans le marché des véhicules électriques.
Wedbush maintient sa prévision de surperformance du titre de Tesla face à son secteur d’activités, mais réduit son cours cible de 350$ US à 315$ US.
À SUIVRE: Boeing (BA, 214,13$ US): deux pas en avant, un en arrière
Boeing (BA, 214,13$ US): deux pas en avant, un en arrière
Boeing a récemment fait trois annonces qui n’allaient pas toutes dans la même direction, estime la firme J.P. Morgan.
L’analyste Seth M. Seifman indique que depuis l’incident survenu sur un vol d’Air Alaska au début du mois, les investisseurs étaient inquiets que cela perturbe l’évolution de la production des 737. Il semble que l’entreprise en soit arrivée à cette conclusion hier lorsque l’administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a annoncé qu’elle stoppait l’expansion de la production des Boeing 737 MAX tant qu’il n’y aurait pas une amélioration du contrôle de qualité.
Il reste toutefois à déterminer ce que cela veut dire exactement, estime l’analyste. Il assume que la FAA parle d’une éventuelle accélération du rythme de production, mais ne peut en être sûr à 100%. L’organisme réglementaire est également loin d’être clair sur les critères qui seront évalués en termes de contrôle de qualité supérieur.
Le hic avec cette annonce, c’est que J.P. Morgan maintient qu’augmenter les livraisons de 737 et de 787 au cours des deux ou trois prochaines années devrait être la principale priorité de l’entreprise. Plus l’arrêt de l’expansion sera long, plus il aura une influence négative sur cet objectif.
Deux bonnes nouvelles sont toutefois venues apaiser la mauvaise. Boeing a annoncé que la FAA a approuvé le processus d’inspection pour les bouchons de portes du MAX 9 et que les inspections pouvaient démarrer, ce qui veut dire que l’appareil sera de retour en service plus tôt que prévu, soit d’ici le 28 janvier pour les trois principaux opérateurs de l’avion (Copa Airlines, Alaska Airlines et United Airlines).
L’autre bonne nouvelle est que Boeing a livré son premier MAX 9 en Chine depuis 2019, une étape qui était attendue depuis longtemps et qui semble, avance l’analyste, avoir permis au titre de surperformer suivant l’annonce.
J.P. Morgan maintient son cours cible pour le titre de Boeing à 270$ US.
À SUIVRE: Groupe d’alimentation MTY (MTY, 58,11$): performance résiliente dans un environnement difficile
Groupe d’alimentation MTY (MTY, 58,11$): performance résiliente dans un environnement difficile
La Financière Banque Nationale s’attend à des résultats de MTY au quatrième trimestre malgré un environnement difficile lié au ralentissement des dépenses des consommateurs.
L’analyste Vishal Shreedhar prévoit, pour les résultats qui seront présentés en février, un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 64,6 M$ (consensus du marché à 67,1 M$), soit une augmentation annuelle de 20,8%. Cela reflète principalement les contributions liées aux acquisitions (BBQ et Wetzel’s Pretzel, dont la contribution serait estimée à 10 M$).
Il s’attend également à des ventes de 1,437 M$, comparativement à 1,207 M$ l’an dernier et des revenus de 307 M$ (consensus du marché à 265 M$), eux qui étaient à 242 M$ l’année précédente.
La révision de certains indicateurs clés indique des tendances au ralenti même si les ventes comparables annuelles de l’industrie demeurent positives, ajoute l’analyste.
La tendance de fréquentation publiée par l’Open Table and National Restaurant Association suggère que les consommateurs sont extrêmement prudents, particulièrement aux États-Unis. Vishal Shreedhar note également que l’inflation sur la nourriture chez les particuliers a été moindre que celle dans les restaurants.
Il croit malgré tout que le modèle de franchises de MTY isole l’entreprise, jusqu’à un certain degré, des hausses des coûts liées à l’inflation.
La Financière Banque Nationale prévoit que les ouvertures de succursales resteront neutres, et que les investisseurs se concentrent plutôt sur l’empreinte déjà existante de l’entreprise. L’institution financière s’attend à des ventes comparables en hausse de 3,2%, propulsées par Restaurant Brands International autant aux États-Unis qu’au Canada.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de MTY ainsi que son cours cible de 71$.