Elon Musk continue de faire parler de lui. (Photo: Getty Images)
Que faire avec les titres de Tesla, Groupe CGI et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Tesla (TSLA, 219,91$US) : des problèmes de gouvernance?
Dans une série de gazouillis sur le réseau social X, le PDG de Tesla, Elon Musk, a déclaré qu’il était inconfortable avec l’idée de faire du fabricant de voitures électriques un leader de l’intelligence artificielle et de la robotique sans détenir 25% des droits de vote au sein de l’entreprise.
Il a ajouté que jusqu’à ce que ce soit le cas, il préférait développer de tels produits «à l’extérieur de Tesla».
L’analyste Ryan Brinkman, de JP Morgan, rappelle qu’Elon Musk possède environ 13% des droits de vote sur les actions de Tesla, lui qui détenait près du chiffre désiré de 25% en 2022 avant de vendre des actions du fabricant pour financer l’acquisition du réseau social Twitter, rebaptisé X.
«Si le PDG veut ramener sa participation à 25%, cela semble vouloir passer par une dilution des autres actionnaires de Tesla, par le biais d’un nouveau programme de rémunération qui devra recevoir l’appui du conseil d’administration de l’entreprise», explique-t-il.
Bien que le scénario soit encore entouré de beaucoup d’incertitude, l’analyste énumère trois raisons pour lesquelles les événements pourraient pénaliser le titre de Tesla : «1- les probabilités d’un départ du PDG viennent de grimper; 2- le coût pour les actionnaires (autres qu’Elon Musk) d’éviter ce scénario nous apparaît comme étant plus élevé que prévu; 3- les investisseurs qui ont appris ces informations par les réseaux sociaux pourraient se questionner à propos de problèmes de gouvernance au sein de la société».
Bien sûr, Ryan Brinkman est loin d’être certain que le conseil d’administration de Tesla cédera aux demandes d’Elon Musk pour lui fournir un nouveau régime de rémunération pour lui permettre d’obtenir les 12% d’actions manquantes, dont il estime la valeur à 84 milliards de dollars américains.
«Nous pouvons présumer qu’un tel régime de rémunération serait lié à l’atteinte d’objectifs d’augmentation de la capitalisation boursière de l’entreprise. Cela permettrait aux autres actionnaires de ne pas perdre trop de rendement absolu», dit-il.
L’analyste dit se questionner sur les raisons qui ont poussé Elon Musk à parler de ses demandes financières publiquement, plutôt qu’en privé avec le conseil d’administration de Tesla. «Certains investisseurs pourraient penser que le PDG a voulu soumettre le conseil dans une sorte de tribunal public après des discussions internes qui auraient été non-productives. Cela laisse entendre que le climat de travail et les communications ne sont pas idéales en interne, même si ça pourrait ne pas être le cas», explique-t-il.
Peu après sa sortie, Elon Musk a senti le besoin d’ajouter quelques gazouillis, affirmant que le conseil d’administration de Tesla était fantastique et qu’il n’y avait pas de guerre entre lui et le c.a.
Ryan Brinkman recommande de sous-pondérer le titre de Tesla, avec un cours cible sur un an de 135$US.
Groupe CGI (GIB.A, 143,27$) : un titre défensif attrayant
Groupe CGI (GIB.A, 143,27$) : un titre défensif attrayant
La croissance des revenus de Groupe CGI a reculé durant la seconde moitié de son exercice 2023 et l’analyste Stephanie Price, de Marchés des capitaux CIBC, anticipe que la multinationale verra ces derniers progresser de 3% en 2024. Une prévision qu’elle qualifie de conservatrice.
«Toutefois, nous voyons la possibilité d’une révision à la hausse grâce à la signature de plus de nouveaux contrats que prévu», dit-elle, rappelant que le ratio nouveau contrat/facturation de CGI ces 12 derniers mois a été de 1,14, alors que la moyenne historique est de 1,08.
Elle précise que 60% des contrats du quatrième trimestre de son exercice 2023 (terminé le 30 septembre) ont été signés dans le secteur des services TI en mode délégué, comparativement à 50% durant l’exercice 2022, alors que ses clients tentent de réduire leurs coûts. «Un autre élément qui a permis à CGI de garder un carnet de commandes robuste est sa présence dans les contrats gouvernementaux, un vertical qui reste stable que les autres. Durant l’exercice 2023, 42% des revenus de CGI ont été obtenus de contrats gouvernementaux, comparativement à 20% pour Accenture», explique-t-elle.
L’analyste entrevoit aussi une réaccélération des fusions et acquisitions durant l’exercice 2024, puisque CGI a dépensé seulement 13 millions de dollars de ce côté en 2023. Durant le premier trimestre de 2024, la société a d’ailleurs déboursé 50 millions de dollars pour acquérir Momentum Consulting, une entreprise de services de conseil en technologie de l’information et en management, située à Miami.
«Selon nos calculs, une acquisition de 500 millions de dollars aurait un effet bénéfique de 2,4% sur le bénéfice par action de CGI pour l’exercice 2025. L’entreprise a terminé le quatrième trimestre de 2023 avec des liquidités de 3,1 milliards de dollars», dit-elle.
«De plus, nous anticipons une augmentation de la demande pour les services de consultation en intelligence artificielle générative (GenAI). Avec le titre de CGI qui se négocie à une escompte historiquement élevée par rapport à celui d’Accenture, nous considérons que l’entreprise est attrayante aux niveaux actuels», affirme-t-elle.
Stephanie Price conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de CGI avec un cours cible sur un an de 155$.
Metro (MRU, 68,16$) : la croissance des bénéfices masquée par des investissements dans la chaîne d’approvisionnement
Metro (MRU, 68,16$) : la croissance des bénéfices masquée par des investissements dans la chaîne d’approvisionnement
L’épicier et pharmacien Metro dévoilera les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2024 le 30 janvier et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit un bénéfice par action (BPA) de 0,99$, conforme aux attentes du consensus.
À la période correspondante de l’exercice précédent, ce même BPA avait atteint 1,00$.
«Nous prévoyons une baisse de 1% du BPA, influencé par une compression des marges bénéficiaires dans la vente de nourriture, une augmentation des frais de dépréciation et d’amortissement et une augmentation des frais d’intérêt. Tout cela sera en partie compensé par des ventes robustes et par une expansion des marges bénéficiaires sur les ventes de médicaments, de même que par le programme de rachats d’actions de l’entreprise», explique l’analyste.
Ce dernier prévoit que les ventes d’épiceries comparables (ouvertes depuis plus d’un an) grimperont de 3%, comparativement à +7,5% l’an dernier. Il fonde ces attentes sur la popularité grandissante des produits à escompte. Du côté des pharmacies, l’analyste anticipe que les revenus de la section commerciale grimperont de 1,5% sur un an, alors que ceux des médicaments d’ordonnance progresseront de 3%.
«Globalement, nous misons sur des ventes de 4,83 milliards de dollars, alors que le consensus des analystes est légèrement plus optimiste, à 4,9 milliards de dollars», ajoute-t-il.
Vishal Shreedhar entrevoir également un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 468 millions de dollars, comparativement à 469 millions de dollars pour le consensus.
Au trimestre correspondant il y a un an, Metro avait déclaré des revenus de 4,67 milliards de dollars et un BAIIA de 462 millions de dollars.
«Le titre de Metro continue de se négocier à prime par rapport aux autres épiciers canadiens malgré des prévisions plutôt timides pour 2024. Nous croyons que les investisseurs sont prêts à composer avec des faiblesses temporaires des bénéfices durant l’exercice 2024, alors que l’équipe de direction a livré une croissance à moyen et long terme de 8% à 10% du bénéfice par action dans le passé», croit-il.
L’analyste ajoute que la direction de Metro a prévenu les investisseurs que ses dépenses en capital allaient être élevées cette année, alors que l’entreprise continue d’investir dans la modernisation de sa chaîne d’approvisionnement.
Il réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de Metro, mais abaisse légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 81$ à 80$. Il ajoute que le titre de l’entreprise se négocie à un ratio de 9,9 fois son BAIIA prévu des 12 prochains mois, comparativement à 8,3 pour Loblaw et 6,1 fois pour Empire (IGA).
Il donne au titre de Metro une valeur de 10,5 fois le bénéfice prévu en 2025/2026.