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À surveiller: Tesla, Park Lawn et Bombardier

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Tesla, Park Lawn et Bombardier

Le titre de Tesla reculait de 6% peu après l’ouverture des marchés ce matin, à 227,50$US. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Tesla, Park Lawn et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Tesla (TSLA, 242,68$US): un «mini désastre»

Depuis qu’il suit l’entreprise, l’analyste Daniel Ives, de Wedbush, a vu le fabricant de véhicules électriques traverser des hauts et des bas au cours de la dernière décennie. Il estime que la conférence téléphonique de l’entreprise du 17 octobre, suivant la publication des résultats financiers de l’entreprise au troisième trimestre, de peu inspirante pour les «investisseurs optimistes» (bulls).

«En résumé, nous qualifions la conférence téléphonique de ‘mini désastre’. Les analystes voulaient une mise à jour sur l’érosion des marges bénéficiaires et les baisses de prix à travers le monde, mais nous avons eu droit à un Elon Musk plus prudent qu’à l’habitude qui a mis l’emphase sur les hausses de taux d’intérêt, les investissements en intelligence artificielle et pour le développement des voitures pleinement autonomes, et sur les difficultés qui attendent la production du camion Cybertruck», raconte le coloré analyste.

Ce dernier souligne que la direction de Tesla a gardé la porte ouverte à d’autres baisses de prix dans un environnement macroéconomique difficile marqué par des taux d’intérêt plus élevés, éléments qui rendent les consommateurs plus frileux lorsque vient le temps de s’acheter une voiture.

«Cela dit, durant le troisième trimestre, Tesla a livré une marge bénéficiaire de 16,3% en excluant les programmes de subventions pour les véhicules électriques, alors que les marchés attendaient un chiffre de 17,6%. L’entreprise soutient que les marges se stabiliseront au cours des prochains trimestres, mais si les baisses de prix devaient se poursuivre, cela pourrait donner des maux de tête au titre de l’entreprise à court terme», croit-il.

Reprenant des mots d’Elon Musk, Daniel Ives ajoute que la production du Cybertruck, dont les livraisons doivent s’amorcer le 30 novembre, est «extrêmement difficile». L’entreprise souhaite produire 250 000 camions par année, alors que le carnet de commandes est actuellement d’un million de véhicules. L’analyste précise que le Cybertruck aura un effet négatif sur les flux de trésorerie libres et les marges bénéficiaires de Tesla pour encore 12 à 18 mois.

«Nous restons optimistes envers le titre de Tesla, mais nous voyons des obstacles à franchir d’ici un an et demi», dit-il, réitérant sa recommandation de «surperformance» sur le titre. Il réduit toutefois son cours cible sur un an, qui passe de 350$US à 310$US.

Le titre de Tesla reculait de 6% peu après l’ouverture des marchés ce matin, à 227,50$US.


Denis Lalonde

 

Park Lawn Corporation (PLC, 17,76$) : la société larguera plus de 80 propriétés

Park Lawn Corporation (PLC, 17,76$) : la société larguera plus de 80 propriétés

La société canadienne Park Lawn Corporation (PLC), qui fournit des services funéraires, de crémation et de cimetières, s’apprête à conclure une importante transaction avec l’Américaine Everstory Acquisition Portfolio, une division d’Everstory Partners, a-t-elle annoncé cette semaine.

D’ici la fin de l’année, Park Lawn se débarrassera donc de 72 cimetières et de 11 maisons funéraires situés dans les États du Kentucky, du Michigan, de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud. Une importante transaction, selon l’analyste Martin Landry, de Stifel Canada, puisque ces actifs génèrent de 10% à 12% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de l’entreprise. La vente est estimée à 70 millions de dollars américains (M$US), dont 55M$US au comptant.

«Cette annonce n’est pas surprenante puisque la direction de PLC avait déjà donné des indices à propos de la possibilité de vendre certains actifs, dit Martin Landry. Selon elle, ces actifs, principalement des cimetières en milieux ruraux, présentaient des potentiels de marge limités en raison de la faible population.»

Une fois que cette transaction sera conclue, les perspectives de croissance sont au vert pour Park Lawn, selon Stifel Canada, qui voit le bénéfice par action progresser à un taux annuel composé de 20% et plus d’ici 2026. De plus, ajoute Martin Landry, l’industrie des soins de la mort en Amérique du Nord est prête pour une vague de consolidation, ce qui pourrait sourire à PLC. Il estime que «75% de cette industrie de 22 milliards de dollars est occupée par des indépendants. Cette dynamique crée une occasion pour Park Lawn de consolider le marché grâce à son accès aux marchés des capitaux.»

Cependant, à court terme, même si elle recommande l’achat de l’action de PLC, Stifel revoit à la baisse son cours cible sur un an pour celle-ci, qui passe de 32$ à 30$. Car, rappelle Martin Landry, PLC doit composer avec certains vents contraires pour atteindre ses objectifs de consolidation. Ses flux de trésorerie libres, estimés à 40 millions annuellement, «ne sont pas suffisants à court terme pour appuyer les cibles d’acquisitions de l’entreprise, qui sont de l’ordre de 75M$ à 100M$ annuellement. Ainsi, l’entreprise aura besoin de contracter des dettes additionnelles pour financer ces ambitions, et la hausse des taux d’intérêt réduit l’accumulation de transactions.»

Finalement, en cette période post-COVID, Stifel revoit aussi à la baisse ses estimations de revenus pour PLC en 2023, en raison notamment d’une baisse du taux de mortalité. Ces prévisions passent donc de 345,9M$ à 341,9M$. Celle du bénéfice par action ajusté passe de son côté de 0,89$ à 0,88$.

 

Dominique Talbot

 

Bombardier (BBD.B, 44,48 $): sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs de 2023

Bombardier (BBD.B, 44,48 $): sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs de 2023

Les analystes de RBC Marchés des capitaux ont profité de la convention de l’Association Nationale de l’Aviation d’Affaires qui se tient cette semaine à Las Vegas pour une rencontre avec le conseil d’administration de Bombardier.

Parmi les sujets abordés: le niveau de la demande, l’augmentation du volume dans le segment des services, les mesures de réduction des coûts ainsi que les Flux de trésorerie excédentaires.

«L’essentiel est que tous les aspects sont conformes aux prévisions de l’entreprise pour 2023, ce qui devrait, comme nous nous y attendons, se traduire par une belle inflexion des Flux de trésorerie excédentaires aux troisième et quatrième trimestres», soutient Walter Spracklin, analyste chez RBC Marchés des capitaux.

La direction a également souligné que les problèmes dans la chaine d’approvisionnement se sont grandement améliorés et que ses niveaux de production répondent aux échéances alors que la demande reste stable. Tout cela suggère à Walter Spracklin que les troisième et quatrième trimestres devraient être solides pour Bombardier.

L’analyste pense que les performances financières de Bombardier pour 2023-2025 sont sous-évaluées par le marché et souligne des opportunités pour l’entreprise après 2025, particulièrement dans les secteurs des avions d’occasions certifiés et de la défense.

Bombardier a exposé une conversion d’avion d’occasion certifié lors de la convention aéronautique et a indiqué qu’elle espère atteindre une capacité de conversion de 100 à 120 appareils, ce qui permettrait d’améliorer son fonds de roulement et d’utiliser ses nouveaux centres de service à pleine capacité.

L’entreprise est encore plus optimiste en ce qui concerne la défense, de récentes annonces de ses partenaires clés démontrent de nouvelles activités commerciales dans ce domaine.

En combinant ces deux secteurs, Walter Spracklin voit une opportunité de revenus de 2 milliards de dollars entre 2025 à 2030.

Alors que l’avionneur de Dorval approche de la fin de son objectif de désendettement, la direction cherche des opportunités de croissance du côté des fusions-acquisitions. Bombardier a réalisé de petites acquisitions récemment mais a signalé qu’elle concentre ses recherches du côté des composantes avioniques.

L’analyste de RBC Marchés des capitaux trouve cette stratégie prudente et pense que procéder a des fusions et acquisitions de manière progressive réduira davantage les risques et favorisera une réévaluation de la valorisation.

Matthieu Hains