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À surveiller: Topaz Energy, Canfor et Banque Royale

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Topaz Energy, Canfor et Banque Royale

La plus grosse banque canadienne annonçait la semaine dernière qu’elle faisait l’acquisition de Brewin Dolphin, une société de gestion de patrimoine discrétionnaire à valeur nette élevée au Royaume-Uni. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Topaz Energy, Canfor et Banque Royale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Topaz Energy Corp (TPZ, 21,31 $): une acquisition à bon prix

La société d’infrastructure énergétique de Calgary annonçait jeudi dernier une entente lui permettant d’acquérir Keystone Royalty Corp., une entreprise de la Saskatchewan pour un montant de 85 millions $. La transaction sera financée par une émission d’environ 4,2 millions d’actions ordinaires de Topaz.

Compte tenu de la hausse importante du prix des matières premières, Justin Bouchard, analyste chez Desjardins, croyait que le marché des fusions et acquisitions dans ce secteur allait être mis sur pause étant donné l’écart grandissant entre les prix offerts et les prix demandés.

Pourtant, il semble bien que Topaz vienne de réaliser une acquisition stratégique à un prix fort intéressant, estime l’analyste. La firme prévoit des revenus de redevances annualisés de ses nouveaux actifs de 17 millions en 2022. Cela se traduit par un multiple d’acquisition prix/revenus de 5 fois, ce qui est bien en deçà du multiple de 9,4 fois auquel le titre de la compagnie se négocie présentement.

L’acquisition permettra à Topaz de se rapprocher de son objectif de diversification de sa production à 75% en gaz naturel, comparativement à environ 82% au 4e trimestre 2021.

En assumant que l’acquisition se conclura au cours du 2e trimestre, l’analyste estime que Topaz générera environ 325 millions de flux de trésorerie aux prix actuels, ce qui se traduit par un ratio de paiement de dividende d’environ 46%.

Considérant que ces flux de trésorerie sont de nature forte et stable, l’analyste estime que la firme possède beaucoup d’espace pour augmenter son dividende, ce qui pourrait se faire plus tôt que tard.

L’analyste note également que Topaz possède encore pour 460 millions $ de crédit disponible et non utilisé, ce qui lui assure les liquidités nécessaires si d’autres bonnes occasions se présentent.

L’analyste de Desjardins recommande l’achat du titre, et il établit son cours cible à 24 $

 

Canfor (CFP, 24,47 $): les prochaines 6 à 8 semaines seront difficiles

Canfor (CFP, 24,47 $): les prochaines 6 à 8 semaines seront difficiles

La société de produits forestiers de Vancouver, dont le titre est en chute libre depuis deux semaines, annonce qu’elle va réduire ses opérations durant au moins les quatre prochaines semaines. Elle imite ainsi la décision prise par sa concurrente West Fraser il y a quelques semaines.

Ces diminutions de production illustrent clairement le gonflement des inventaires à travers l’Amérique du Nord, ainsi qu’une baisse soudaine des livraisons dans le marché de l’assemblage individuel, souligne Mark Wilde, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Et il ne prévoit pas que cette situation se résorbe rapidement.

La source du problème se situe au niveau du transport dans l’ouest du pays. L’analyste constate que les scieries ne reçoivent que 30% à 40% de leurs allocations habituelles de bois par transport ferroviaire. Ce qui ne fait qu’engorger encore plus les inventaires des producteurs forestiers.

Au même moment, on constate un ralentissement sans équivoque de la demande pour le bois d’œuvre vendu au détail à grande surface au cours du dernier mois, note l’analyste. Cela reflète certainement la forte hausse du prix du bois, selon lui. Et c’est sans compter l’inflation et la guerre en Ukraine qui incitent les consommateurs à la prudence.

À la mi-mars, les prix du bois et des panneaux atteignaient de nouveaux records historiques, ce qui ne fait qu’ajouter à la nervosité des consommateurs et des investisseurs, note l’analyste. Et les prix commencent maintenant à chuter rapidement.

La cote de l’analyste pour la firme est de «surperformance» et son cours cible est de 40 $, mais il craint néanmoins que les 6 à 8 prochaines semaines puissent être très difficiles.

 

Banque Royale (RY, 137,32 $): bien que petite, l’acquisition est fort intéressante

Banque Royale (RY, 137,32 $): bien que petite, l’acquisition est fort intéressante

La plus grosse Banque canadienne annonçait la semaine dernière qu’elle faisait l’acquisition de Brewin Dolphin, une société de gestion de patrimoine discrétionnaire à valeur nette élevée au Royaume-Uni.

Le coût de l’achat est de 2,6 milliards $, ce qui équivaut à une prime de 62% sur le prix de fermeture de Brewin Dolphins le 30 mars, et qui se traduit par une évaluation de 2,8% la valeur des actifs sous gestion de la firme britannique, estime Meny Grauman, analyste chez Scotia Capital.

Pour une organisation de la taille de la Banque Royale, il s’agit d’une transaction relativement modeste, mais elle va néanmoins lui offrir une nouvelle avenue de croissance dans ce marché où les revenus sont à base de frais de gestion, une formule de rémunération très prisée par les intervenants dans le secteur des services financiers, note l’analyste.

Il ne faut pas se surprendre de cette transaction, car le président de la Royale, Dave McKay, avait récemment mentionné que la banque était intéressée à réaliser une acquisition dans ce secteur aux États-Unis ou en Europe, rappelle l’analyste.

Cette transaction reflète aussi le fait que certaines banques canadiennes tirent avantage du montant record de capitaux excédentaires qu’elles possèdent actuellement pour faire avancer leur plan stratégique de développement, au lieu de simplement retourner le capital aux actionnaires par des rachats d’action, se réjouit l’analyste de la Scotia.

Même après cette transaction, la Royale se retrouve avec quelque 10 milliards de capitaux excédentaires pouvant servir à racheter ses actions ou à réaliser d’autres acquisitions porteuses, estime l’analyste.

Meny Grauman hausse sa prévision de bénéfices par action pour 2023 d’environ 1% à 12,13 $ alors qu’il s’attend à ce que la transaction génère des bénéfices additionnels de 135 millions $. Il réitère sa cote de «performance égale au secteur», et son cours cible demeure à 163 $.