La direction de Transat indique que les marges bénéficiaires de l'entreperise vont se contracter en 2024. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Transat A.T., Cascades et Quebecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat A.T. (TRZ, 3,43$): un éventuel refinancement pourrait avoir un effet néfaste sur les actionnaires, craint un analyste de la Financière Banque Nationale
Le transporteur aérien québécois indique que ses marges bénéficiaires vont se contracter en 2024 et Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale (FBN), répond en diminuant son cours cible qui passe de 3,00$ à 2,25$. Il maintient sa cote pour le titre à «sous-performance».
La direction de Transat informe que la marge des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’ensemble de l’année 2024 sera d’environ 5% alors que sa prévision précédente la situait plutôt entre 7,5% et 9%. Elle avait indiqué plus tôt que la marge se situerait probablement dans le bas de cette fourchette.
L’analyste de la FBN qui prévoyait une marge de 7,4% réduit maintenant celle-ci à 5,3%, pour tenir compte de ces nouvelles informations provenant de la direction. Il ajoute qu’il réduit également ses estimations pour l’année 2025 afin de refléter des hypothèses plus conservatrices quant à la croissance des revenus et les coûts attachés au fait de maintenir un plus grand nombre d’appareils au sol.
Le transporteur devra faire face à plusieurs vents contraires cette année, note l’analyste. Il mentionne entre autres les problèmes de moteur de ses Airbus A321LR qui la forcent à maintenir 4 de ses appareils au sol, un nombre qui pourrait s’accroître à 6 d’ici la fin de l’année et à 8 en 2025. Il note également l’effet des menaces de grèves au 1er et au 2e trimestres.
La profitabilité de Transat est intimement liée aux voyages transatlantiques durant la période estivale. Cameron Doerksen rappelle qu’à ce compte il avait précédemment souligné des pressions sur les prix liées à l’augmentation de la capacité des transporteurs.
Cascades (CAS, 10,25$): on pourrait avoir vu le creux du prix du carton-caisse au 1er trimestre, mais rien n’est encore gagné
Cascades (CAS, 10,25$): on pourrait avoir vu le creux du prix du carton-caisse au 1er trimestre, mais rien n’est encore gagné
Bien que les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) de Cascades aient excédé légèrement ses attentes au 1er trimestre, Frederic Tremblay, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, souligne que les défis persistent dans le secteur du carton-caisse, et ce, principalement à cause des coûts élevés et de la difficulté du fabricant à relever ses prix.
Pour l’analyste, il sera intéressant de voir si la société de Kingsey Falls réussira à hausser ses prix en juin. Mais pour l’instant, compte tenu de la faible visibilité quant à l’évolution des coûts et des vents de face que constituent la demande et les prix, l’analyste préfère demeurer sur les lignes de côté. Sa recommandation se limite à conserver le titre, et son cours cible est de 13,00$.
Les ventes du 1er trimestre 2024 ont totalisé 1,1 milliard de dollars (G$), ce qui était relativement conforme aux attentes, bien qu’en baisse de 2% comparativement à l’année précédente. Toutefois, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 103 millions de dollars (M$) constitue une baisse de 23% sur un an et de 16% par rapport au trimestre précédent. Ce résultat est principalement attribuable à la faiblesse dans le secteur du carton-caisse.
Pour le 2e trimestre, compte tenu des conditions de marchés actuelles, la direction prévoit que le BAIIA ajusté sera de 10% à 35% plus élevé qu’au trimestre précédent grâce à des volumes plus élevés et à l’effet d’une première hausse de prix du carton-caisse en février, note l’analyste. Sa prévision de BAIIA pour le 2e trimestre se situe à 120M$, soit à l’intérieur de la fourchette de prévision de la direction.
Comme l’ont fait certains de ses concurrents, Cascades annonçait une nouvelle tentative de hausse de ses prix prenant effet le 3 juin. Bien qu’il dit comprendre le rationnel derrière cette hausse de prix, l’analyste estime ses chances de succès à environ 50%. Il attribue son manque d’enthousiasme au fait que la demande demeure plutôt faible et que la hausse de prix de février n’a pas été réalisée dans sa totalité.
Québecor (QBR.B, 30,66$): elle utilise une voie rentable pour devenir un opérateur de télécommunications national, croit l’analyste de la RBC
Québecor (QBR.B, 30,66$): elle utilise une voie rentable pour devenir un opérateur de télécommunications national, croit l’analyste de la RBC
Les plus récents résultats trimestriels de Québecor ont été plutôt mixtes, estime Drew McReynolds, analyste chez RBC Marchés des capitaux. Le nombre de nouveaux abonnés à la téléphonie mobile et les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’ensemble du segment des télécommunications ont été légèrement meilleurs que prévu, mais ils ont été en bonne partie annihilés par des pressions sur le revenu moyen par utilisateur en téléphonie mobile et par des pertes nettes plus élevées pour les services Internet. La cote de l’analyste demeure à «performance égale au secteur», et il maintient son cours cible sur un an à 35,00$.
Toutefois, grâce à l’acquisition de Freedom Mobile, la société est sur la bonne voie de devenir un opérateur de télécom national, estime l’analyste. Il croit que l’ampleur des actifs acquis, ainsi que son accès à un réseau amélioré et à un cadre d’opérateur de réseau mobile virtuel, sont tous des facteurs qui assurent à la société une plus grande flexibilité opérationnelle et financière. Ceci améliore également ses chances de succès en téléphonie mobile à l’extérieur du Québec, selon lui.
Il se dit aussi encouragé par l’addition nette de 60 000 nouveaux abonnés dans le sans-fil au cours du premier trimestre. Ce nombre excède sa prévision de 40 000 et se traduit par une addition nette de 264 000 abonnés pour les 12 derniers mois. Il trouve intéressant également que les marges des services de télécommunications au 1er trimestre aient été de 48,8%, alors que sa prévision se situait à 45,7%.
Par ailleurs, il croit que les pressions sur le revenu moyen par utilisateur dans le sans-fil et les pertes nettes de l’Internet méritent qu’on leur porte une attention particulière. Le revenu moyen par utilisateur dans le sans-fil a baissé de 7,6% comparativement à l’année précédente pour atteindre 35,94$. cette baisse est attribuable principalement à l’acquisition de Freedom Mobile, à l’expansion de Fizz Mobile et d’un niveau élevé de dépenses promotionnelles, explique l’analyste de la RBC.