La direction de Twitter a fait une place à Musk sur son conseil d’administration. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Twitter, Groupe d’alimentation MTY et Starbucks ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Twitter (TWTR-NYSE, 50,98 $US): Elon Musk devient le plus gros actionnaire du réseau social
Le titre du réseau social de microblogage a bondi de 25% lorsqu’il fut annoncé qu’Elon Musk, l’excentrique créateur de la marque de voitures électriques Tesla, avait acheté 9,2% des actions en circulation de Twitter, devenant ainsi son plus gros actionnaire.
Jusqu’à il y a quelques semaines, le titre était en chute libre, perdant plus de la moitié de sa valeur depuis l’été dernier.
Selon Justin Post, analyste chez Bank of America, l’enthousiasme des investisseurs à la suite de l’arrivée de ce nouvel actionnaire est attribuable à plusieurs facteurs. D’abord, cette annonce pourrait susciter un vif intérêt chez les plus petits investisseurs. Elle indique aussi que la firme se prépare potentiellement à effectuer des changements majeurs. Enfin, plusieurs y voient également la possibilité qu’elle devienne la cible d’une acquisition.
En se basant sur le prix de fermeture du titre 1er avril, soit 39,31 $ US, Elon Musk aurait déboursé environ 2,89 milliards $ US pour l’achat de sa participation.
L’analyste note que Twitter est plus vulnérable à des pressions extérieures que ses autres concurrents Internet, car ses fondateurs ne détiennent pas de position de contrôle. Déjà, la direction a fait une place à Musk sur son conseil d’administration.
L’analyste rappelle que le 25 mars Musk posait la question à ses abonnés sur Twitter à savoir si la plateforme adhérait aux principes de la liberté d’expression. Après que 70% répondirent par la négative, Musk demandait si une nouvelle plateforme était nécessaire, et affirmait qu’il songeait sérieusement à en lancer une.
Justin Post avait déjà une approche positive envers le titre, car il estimait que le cours boursier ne reflétait pas sa valeur sous-jacente.
Son cours cible pour le titre est de 54 $ US. Cela se traduit par un multiple valeur de l’entreprise/revenus de 6 fois les revenus estimés pour 2023, soit un escompte comparativement à certains autres médias sociaux que l’analyste explique par le fait que son taux de croissance est relativement inférieur aux autres.
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C’est vendredi que nous connaîtrons les résultats du 1er trimestre, et l’analyste de la Financière Banque Nationale, Vishal Shreedhar, s’attend à ce que la firme fasse part d’une bonne croissance, et ce malgré une situation économique qui comporte son lot de problèmes auxquels elle ne peut se soustraire.
L’analyste prévoit une croissance des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 9,1% sur l’année précédente, même si la firme a dû faire face aux effets négatifs du variant Omicron, surtout au Québec et en Ontario. Néanmoins, il note que ces effets avaient tendance à diminuer, plus le trimestre avançait alors que les restrictions sanitaires étaient en partie levées.
L’analyste prévoit que les ventes pour le trimestre atteindront 826 millions $ comparativement à 761 millions l’année dernière.
Selon lui, les investisseurs porteront leur attention sur l’attitude des consommateurs devant la réouverture de l’économie, surtout dans un contexte de forte inflation, de perturbations des chaînes d’approvisionnement, et d’inquiétudes quant à un risque de baisse des dépenses de consommation.
Durant le trimestre, les données fournies par Open Table, un service de réservation en ligne pour des tables dans des restaurants, suggèrent que l’on assiste à une solide reprise, note l’analyste.
Cela dit, les commentaires des firmes concurrentes indiquent toutefois que la situation est particulièrement difficile à gérer, ajoute l’analyste.
Il estime que les principaux facteurs à surveiller seront d’abord la vigueur de la reprise post-pandémique, principalement en ce qui concerne les perspectives de croissance, la force des marques de MTY et la santé financière de sa franchise. Mais aussi, il faudra selon lui se pencher sur la façon dont la firme s’attaquera aux problèmes de main-d’œuvre, de chaînes d’approvisionnement et d’inflation.
Enfin, il ne faudra pas oublier l’allocation du capital de la firme, entre autres sur les questions de fusions et acquisitions, de dividendes et de rachats d’actions.
L’analyste demeure constructif à l’approche de ces résultats. Il maintient sa cote à «surperformance», et son cours cible à 70 $.
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On apprenait lundi que l’ex-président de la chaîne de cafés américaine Howard Schultz reprenait du service, et qu’il annonçait aussitôt la suspension du programme de rachats d’actions afin d’allouer une plus grande part du capital à la gestion de ses employés et de ses magasins. Depuis ce moment, le cours de l’action a perdu plus de 8%.
Selon Andrew Strelzik, analyste chez BMO Marchés des capitaux, il ne faut pas y avoir l’indication que la firme procédera à des changements fondamentaux importants à long terme. Il s’agit plutôt d’un exercice visant à améliorer les relations avec les employés.
Pour tenir compte de l’absence des rachats d’actions, l’analyste abaisse son cours cible de 125 $ US à 115 $ US. Mais il maintient toutefois que le rapport risque/rendement demeure favorable, et il demeure positif à long terme quant aux aspects fondamentaux de l’entreprise. Il réitère sa cote à «surperformance».
Le titre se négocie à environ 23 fois le multiple cours/bénéfices en tenant compte d’une baisse des estimations de bénéfices pour 2023 qui passent de 3,89 $ US/action à 3,76 $ US/action.
S’il maintient sa cote, c’est que l’analyste croit que, malgré qu’il ne perçoit pas de reprise significative en Chine avant 2023, les ventes américaines maintiennent une tendance favorable, et que le retour de l’ex-dirigeant reconnu pour son leadership ne pourra que redonner du tonus à l’entreprise.