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À surveiller: Walmart, Lowe’s et Boeing

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Walmart, Lowe’s et Boeing

La hausse des coûts de la main-d’œuvre liée au variant Omicron ainsi que la croissance des frais de chaîne d’approvisionnement et de carburant explique en grande partie le manque à gagner de Walmart au premier trimestre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Walmart, Lowe’s et Boeing? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Walmart (WMT, 131,35 $ US): tempête parfaite de défis à relever

Un premier trimestre décevant et des perspectives de divers défis à relever pour Walmart poussent BMO Marché des capitaux à revoir son cours cible à la baisse, même si elle juge que l’entreprise demeure le meilleur titre de sa catégorie.

L’analyste Kelly Bania indique que la direction de l’entreprise a ciblé trois principaux facteurs pour le manque à gagner de 600 M$ US à 700 M$ US du bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) au premier trimestre, dont deux seraient plutôt transitoires: la hausse des coûts de la main-d’œuvre liée au variant Omicron ainsi que la croissance des frais de la chaîne d’approvisionnement et de carburant. Walmart avance que le carburant compte pour 160 M$ US du manque à gagner.

La direction estime que ces vents contraires se sont calmés ou sont même disparus au fur et à mesure que le deuxième trimestre a progressé. Malgré cet optimisme, la BMO souligne que les investisseurs se questionnent à savoir si les ventes de magasins comparables décevantes qui ont mis de la pression sur les marges ainsi que l’inventaire élevé sont des défis propres à Walmart ou s’ils sont plutôt généralisés à l’ensemble du secteur de la vente au détail.

La BMO estime que les investissements des dernières années ont placé Walmart en bonne position pour continuer de bien balancer la croissance de ses revenus dans les prochaines années. Même si le premier trimestre a été décevant à ses yeux, l’institution financière affirme que le prix de l’action de l’entreprise demeure attirant pour un détaillant mondial qui possède un modèle d’affaire difficile à copier ainsi qu’un excellent positionnement de prix de marchandises.

Walmart demeure le premier choix de la BMO pour le secteur, mais l’institution financière abaisse toutefois son cours cible de 170 $ US à 165 $ US, soit environ 23 fois le bénéfice par action de 7,05 $ US prévu pour la fin de l’année financière 2024.

 

Lowe’s (LOW, 194,03 $): l’arrivée tardive du printemps influence les résultats 

Lowe’s (LOW, 194,03 $): l’arrivée tardive du printemps influence les résultats

Le printemps s’est fait attendre cette année, ce qui a eu des répercussions sur les ventes comparables du premier trimestre 2022 enregistrées par Lowe’s, qui possède aussi la bannière Rona au Québec.

Le bénéfice par action de la chaîne de magasins spécialisés en construction et en rénovation s’est chiffré à 3,51 $ US, soit plus que le consensus du marché (3,23 $ US) et supérieur aussi à la prévision de Bank of America (3,33 $ US). Mais les ventes comparables ont chuté de 4%, soit une diminution équivalente au double de la prévision de l’institution financière (-2%).

Les ventes aux entrepreneurs ont monté de 20% sur une base annuelle, mais celles réalisées auprès des consommateurs (qui représentent 75% du total des ventes) ont été sous la moyenne, en grande partie à cause du beau temps qui tardait à arriver. Les succursales américaines ont fait un peu mieux que leurs collègues canadiennes, souligne l’analyste Elizabeth L. Suzuki. Les ventes comparables sur trois ans présentent une augmentation de 34,4%, une légère modération relativement aux 38,7% du quatrième trimestre de 2021.

Malgré cela, Lowe’s a réussi à poursuivre la croissance de ses marges et maintient ses perspectives annuelles pour l’année financière 2022 soit notamment des ventes variant entre 97 G$ US et 99 G$ US ainsi qu’un bénéfice par action de 13,10 $ US à 13,60 $ US.

Bank of America se dit encouragée par cette résilience de ses marges, qui est la clef de la transformation à long terme de l’entreprise depuis qu’une nouvelle direction a pris les commandes en 2018. La marge brute de Lowe’s a progressé de 73 points de base pour atteindre 34%, soit un peu plus haut que les prévisions de l’institution financière et du marché (33,3%).

Bank of America réitère sa recommandation d’achat du titre et son cours cible de 292 $ US.

 

Boeing (BA, 124,05 $ US): de l’incertitude causée par la Chine

Boeing (BA, 124,05 $ US): de l’incertitude causée par la Chine

Le récent reportage de Bloomberg sur un report de commande d’appareils MAX à Boeing par la Chine soulève certaines questions sur cette série d’avions.

RBC Marchés des capitaux souligne que ce report pourrait avoir un impact sur la série MAX 103 de Boeing. Les principales raisons du report des livraisons jusqu’après 2024 seraient le rythme de récupération de la dernière vague de la pandémie en Chine ainsi que la nécessité de compléter l’enquête sur l’écrasement d’un appareil 737 de la China Eastern en mars dernier.

L’analyste Ken Herbert estime que la décision n’apporte pas de risque réel envers le programme MAX, mais soulève des questions supplémentaires. L’inventaire de Boeing prend plus de temps à s’écouler que prévu, mais tout cela ne pourrait être, en fin de compte, qu’une question de synchronisation des livraisons en Chine.

Selon de récents documents réglementaires, la China Southern a indiqué qu’elle attendait 78 nouveaux appareils, dont des MAX, entre 2022 et 2024.

La RBC croit toutefois qu’en raison de la capacité et de l’économie de carburant que procure l’appareil, China Southern recommencera à utiliser des MAX et les commandes reprendront. L’institution financière rappelle que les politiques concernant la série MAX se prennent au gouvernement et non par les compagnies aériennes individuellement. Le MAX n’aurait pas été écarté de la planification de la flotte d’appareils des autres entreprises aériennes chinoises.

Ken Herbert ajoute qu’en raison des politiques «zéro COVID» mises en place en Chine possiblement jusqu’à la fin de 2022, le retour à la normale du trafic aérien au pays demeure incertain.

La RBC conserve son cours cible à 220 $ US.