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Bourse: les gagnants et perdants de la semaine

Martin Jolicoeur|Publié le 15 février 2019

Quels sont les titres qui ont marqué l'actualité boursière? Surprise: l'un d'entre-eux n'aura pu faire mieux que SNC.

BILAN. Quels sont les titres d’entreprises qui ont le plus marqué l’actualité boursière de la dernière semaine*, tant par leur progression que par leur recul ?  

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LES GAGNANTS

Bombardier (+21,84%)

Pour une deuxième semaine d’affilée, Bombardier est sortie gagnante des sociétés ayant connu les plus fortes croissances boursières de la semaine. Le dévoilement le 14 février de résultats supérieurs aux attentes aura été le principal déclencheur de cette nouvelle remontée. Malgré une baisse des revenus (-7%) au quatrième trimestre, le manufacturier montréalais a su dégager un bénéfice ajusté de 149M$, ou de 5 cents US par action, comparativement aux 3 cents US par action prévus par les analystes sondés par Thompson Reuters. Le flux de trésorerie de l’entreprise, un autre élément d’inquiétude, a aussi surpris positivement en dépassant le milliard de dollars (1, 041 G$ US), soit bien au-delà des 890 M$ US attendus par la moyenne des analystes. Les difficultés de sa division ferroviaire, qui peine à respecter les délais prévus, demeure par contre un objet de préoccupation. Quoi qu’il en soit, l’action de Bombardier aura progressé de 0,45$ cette semaine, passant de 2,06$ à 2,51$. Le tout, pour une variation impressionnante de 21,84%.

Constellation Software (+14,7%)

Les actionnaires de Constellation Software ont vu leur mise croître de manière de manière substantielle cette semaine après que l’entreprise eût présenté des résultats supérieurs aux attentes. Au dernier trimestre, son bénéfice ajusté s’est élevé à 233M$, ou 8,84$ par action, comparativement à une attente moyenne de 212M$, ou 7,62$ par action.  La hausse des revenus, combinée à l’amélioration de ses marges bénéficiaires (­­passées de 26,5% à 28,1%), expliquent en partie cette performance. La direction a profité de l’occasion pour annoncer un premier dividende spécial de son histoire, d’une valeur de 20$US par action. Il n’en fallait guère plus pour que l’action de l’entreprise technologique, connue pour sa stratégie de croissance par acquisitions (une quarantaine par année), voit sa valeur s’envoler de 139,67$ l’action. En fin de semaine, l’action se négociait donc à 1132,67$ comparativement à 993$ en début de semaine, pour une hausse totale de 14,7%.

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Héroux-Devtek (+9,31%)

Le titre du manufacturier québécois de composantes de pièces aéronautiques s’est apprécié considérablement cette semaine, sans raison apparente. Ce qui est certain, est que son envolée coïncide avec la divulgation de solides résultats par l’entreprise la semaine dernière et qu’elle précédait l’abandon par Airbus de son géant des airs, le fameux A380Héroux-Devtek est, comme on le sait, un proche collaborateur de Boeing, le concurrent direct de l’avionneur de Toulouse. Ses trains d’atterrissage équipent nombre de ses appareils, dont le fameux Dreamliner B787. L’action de l’entreprise de Longueuil a gagné 1,30$, voyant sa valeur grimper de 13,96$ à 15,26$, pour un gain hebdomadaire de 9,31%.

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LES PERDANTS 

Nemaska Lithium (-44,83%)

Les actionnaires de la société québécoise Nemaska Lithium (TSX : NMX) ont encore perdu gros cette semaine, après que la direction eût annoncé que ses projets de mine de lithium de Whabouchi, à 300 km de Chibougamau, et d’usine électrochimique de Shawinigan, connaissent d’importants dépassements de coût. L’entreprise a confirmé que ses projets de 1,1G$ nécessiteront en réalité des dépenses supplémentaires de 375M$ pour lesquelles elle doit encore trouver le financement. Surpris par l’ampleur des dépassements de coûts annoncés, des analystes ont indiqué que la recherche de capitaux pourrait s’avérer difficile, étant donné la baisse des prix du lithium sur les marchés internationaux. Craintif de la découverte de nouveaux imprévus, Joel Jackson, analyste de BMO, soutient que la société aura probablement besoin de ralentir la cadence actuelle de ses investissements. À défaut de quoi, elle pourrait se trouver à court de fonds d’ici trois mois. Le titre de Nemaska Lithium a perdu 44,83% de sa valeur, ou 0,26$ l’action, en cours de semaine, passant de 0,58$ à 0,32$ l’action. Depuis son sommet du 30 décembre 2017 (2,35$ l’action), son titre a perdu 2,03$, ou pas moins de 86,38% de sa valeur.

Groupe SNC-Lavalin (-8,50%)

Dire que les actionnaires de SNC-Lavalin ont également perdu des plumes cette semaine ne surprendra personne. L’ancien fleuron du génie québécois, actuellement visé par de multiples affaires judiciaires (fraudes, corruptions, etc.), a indiqué en début de semaine que le bénéfice de son exercice 2018 sera encore plus faible qu’annoncé le mois dernier, en raison de problèmes entourant un projet minier non identifié en Amérique latine. En raison des ratés de ce projet, que l’on croit au Chili, SNC-Lavalin s’attend maintenant à ce que le bénéfice de ses activités d’ingénierie-construction se situe entre 0,20$ et 0,35$ par action, plutôt qu’entre 1,15$ et 1,30$ l’action comme elle s’y attendait. 

Il fut convenu que le différend sera réglé par un processus accéléré d’arbitrage et que les créanciers augmentent temporairement les conditions de crédit de l’entreprise. Jusqu’à nouvel ordre, SNC cessera aussi de soumissionner sur tout futur projet minier. C’était suffisant pour que l’agence Standard & Poor’s réduise sa cote de crédit et pour que son homologue torontoise DBRS décide vendredi de placer la société sous surveillance. Au terme d’une semaine riche en rebondissements, qui ont aussi eus leurs échos jusqu’à la Chambre des communes, le titre de SNC-Lavalin se négociait à 33,59$ l’action en fin de séance jeudi, en recul de 3,12$ ou de 8,50%, par rapport au cours de fermeture de vendredi 8 février dernier.

Coca-Cola (-7,90%)

Le titre de l’américaine Coca-Cola a connu l’une des pires semaines de la dernière décennie après que l’entreprise ait présenté des résultats inférieurs aux attentes. Selon les analystes, le bénéfice de l’entreprise risque de demeurer déprimé à court terme, en raison principalement de pressions liées aux taux de change, à la hausse des prix des ressources, et de frais liés au commerce extérieur.  Au final, Coca-Cola a vu son titre reculer de 3,81$US, de 49,50$US à 45,59$US, pour une perte cumulative de 7,90%.

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(*) Sauf avis contraire, la semaine boursière, telle qu’entendue dans cette chronique hebdomadaire, s’étend de la clôture des marchés nord-américains du vendredi à celle du jeudi précédent la publication. On parle donc ici de la semaine contenue entre la fin de la séance du vendredi 8 février et la fin de séance du jeudi 14 février 2019.