La Banque maintient sa cible pour l’action de Transat à 3,75$. Elle se transigeait à 4,13$ mercredi à la fermeture des marchés. (Photo: 123RF)
Revenus et profits à la hausse. Transat (TRZ) a présenté jeudi matin les résultats de son troisième trimestre de 2023, qui contrastent avec ceux de l’année dernière à la même période. Par contre, des problèmes de moteurs de Pratt et Whitney, qui équipent des Airbus A320, suscitent une certaine inquiétude chez les analystes qui suivent les activités de l’entreprise.
Pour les mois de juin, juillet et août, Transat affiche des revenus de 746,3 millions de dollars (M$), soit 238M$ de plus qu’à la période correspondante l’année dernière. C’est une hausse de 47%. Les analystes s’attendaient à 729M$.
Les profits de la société québécoise se situent à 57M$, à 1,49$ par action, comparativement à une perte de 106M$ (2,82$ par action) à pareille date l’année dernière. Un important redressement marque également le résultat d’exploitation qui termine l’exercice par un surplus de 64,4M$, à des années-lumière de la perte d’exploitation de 93,2M$ pour le troisième trimestre de 2022.
«Ces résultats témoignent de notre qualité d’exécution globale et de notre capacité à répondre à la demande soutenue des clients de façon rentable. Les revenus de 746,3M$ du troisième trimestre ont été supérieurs de 6,8% aux niveaux de 2019, malgré une baisse de 14% de la capacité, et notre BAIIA ajusté record de 114,8M$ a augmenté de près de 85%. La forte demande pour les voyages loisirs a généré des rendements de 29% supérieurs à ceux de 2019», a déclaré Annick Guérard, présidente et cheffe de la direction de Transat dans un communiqué diffusé jeudi matin.
Problèmes de moteurs à l’horizon
Des problèmes d’usure anticipée venant des moteurs PW1100G-JM de Pratt et Whitney se pointent de plus en plus à l’horizon pour le transporteur québécois. Ces derniers, qui équipent les avions Airbus A321LR (version plus longue portée du Airbus A320 neo) causent déjà d’importants maux de tête à la maison mère de Pratt & Whitney, RTX, qui va enregistrer une charge entre 3 et 3,5 milliards de dollars (G$) américains dans les mois à venir en raison du problème. En Europe, déjà quelques centaines d’avions ont été cloués au sol depuis le début de l’année afin de procéder à des vérifications.
«Selon notre compréhension et nos discussions avec Pratt & Whitney, les impacts seront minimaux en 2024», a répondu Annick Guérard aux analystes. «Cela va nous donner du temps pour travailler sur un plan de contingence pour l’année 2025. Nous serons en meilleure position pour évaluer les impacts quand Pratt & Whitney publiera son bulletin de service. Nous attendons d’en savoir plus de leur côté», a poursuivi la PDG de Transat. Cette dernière a également affirmé que l’entreprise disposait de moteurs de réserve, mais qu’elle ne savait pas encore exactement le nombre d’avions qui pourraient être impactés.
«Les dépôts records de clients pour un troisième trimestre témoignent de la résilience de la demande, ce qui devrait permettre à Transat d’améliorer davantage sa situation financière», a commenté Patrick Bui, chef de la direction financière de Transat. (P
L’appétit des voyageurs ne diminue pas
Après les importantes turbulences de la période pandémique, la demande semble être solide du côté des voyageurs. Les dépôts pour des voyages à venir se sont élevés à 819,9M$, une hausse de 34% par rapport à la fin juillet 2019, et 40% par rapport au troisième trimestre de 2022.
«Les dépôts records de clients pour un troisième trimestre témoignent de la résilience de la demande, ce qui devrait permettre à Transat d’améliorer davantage sa situation financière», a de son côté commenté Patrick Bui, chef de la direction financière de Transat.
La vente annoncée d’un terrain d’une valeur de 50M$ au Mexique ira à la réduction de la dette, a aussi annoncé l’entreprise. À 1,5G$, celle-ci demeure néanmoins une source de préoccupation. «Nous présenterons prochainement un plan de refinancement de notre dette», a d’ailleurs confié Patrick Bui au cours d’un appel avec les analystes.
«Les solides résultats du troisième trimestre et les perspectives positives pour Transat sont encourageants. Nous continuons de voir Transat afficher une amélioration de ses marges et de ses liquidités. Cela dit, nous continuons de rester prudents par rapport à la valeur de l’action», a commenté l’analyste de la Banque Nationale, Cameron Doerksen.
La Banque maintient sa cible pour l’action de Transat à 3,75$. Elle se transigeait à 4,27$ à midi.
Abonnez-vous gratuitement aux infolettres de Les Affaires et suivez l’actualité économique et financière au Québec et à l’international, directement livrée dans votre boîte courriel.
Avec nos trois infolettres quotidiennes, envoyées le matin, le midi et le soir, restez au fait des soubresauts de la Bourse, des nouvelles du jour et retrouvez les billets d’opinion de nos experts invités qui soulèvent les enjeux qui préoccupent la communauté des affaires.
