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Le rebond soudain d’Uni-Sélect intrigue

Dominique Beauchamp|Publié le 05 avril 2019

La nomination de deux nouveaux administrateurs entretient le suspense au sujet de l'examen stratégique du grossiste.

Sans crier gare, l’action d’Uni-Sélect a récemment rebondi de 14% en Bourse, à moins d’un mois de son assemblée annuelle.

Le grossiste de pièces automobiles et de peinture pour carrossiers Uni-Sélect (UNS, 15,78$) a éjecté son président en septembre et a amoré un examen stratégique et une autre restructuration pour améliorer ses résultats et rétablir sa valeur, à la suite d’une chute de 56% de son action depuis deux ans.

La récente remontée de son groupe repère aux États-Unis, soit O’Reilly Automotive (ORLY, 399,82$US), AutoZone (AZO, 1046,40$US) et Advance Auto Parts (AAP, 175,90$US) a certainement joué un rôle dans le rebond d’Uni-Sélect, croit Daryl Young, de TD Valeurs mobilières.

Deux nouveaux administrateurs vedettes

L’approche de l’assemblée annuelle le 2 mai suscite aussi une certaine anticipation parce qu’un changement de la garde à la haute direction et au conseil d’administration pourrait influer l’avenir de la société.

Ainsi, l’ex-président du conseil qui a accepté la présidence par intérim au départ de Henry Buckley en septembre, André Courville, a cédé la présidence du conseil à Michelle Cormier, 62 ans.

M. Courville quitte aussi le conseil où il siégeait depuis cinq ans, mais il reste président et chef de la direction par intérim, pour l’instant.

Administratrice depuis 2016 et partenaire d’exploitation du fonds privé Wynnchurch Capital, Mme Cormier signe la lettre aux actionnaires dans la circulaire de la direction.

Aux yeux de Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, c’est le recrutement de nouveaux administrateurs bien en vue qui suscite le plus d’intérêt.

Stéfane Gonthier, 52 ans, chef de l’exploitation de Garda World (mieux connu pour ses postes de direction chez 99 Cents, Dollarama, Alimentation Couche-Tard et Colabor) ainsi que Frederick J. Mifflin, 59 ans, vice-président du conseil de la banque d’investissement Blair Franklin Capital Partners, sont deux candidats indépendants pour l’élection des administrateurs.

«Nous croyons que la venue de M. Mifflin soulève le plus d’excitation parce qu’il apporte tout un savoir-faire en fusions et acquisitions et dans les marchés des capitaux», écrit M. Evershed.

Il s’agit du deuxième remaniement en un an, puisqu’en mai 2018, trois membres avaient quitté le conseil.

Un autre analyste, qui doit taire son identité, s’explique mal pourquoi l’action d’Uni-Sélect s’apprécie. Logiquement, un conseil élargi et le recrutement actif d’un nouveau PDG réduisent à son avis les chances que la société soit mise en vente.

«Pourquoi Peter Sephton, le PDG de la division Europe, aurait-t-il récemment quitté son poste et fait une croix sur son parachute doré de 2 millions de dollars si un changement de contrôle était imminent», se demande aussi l’analyste.

Les analystes spéculaient au minimum sur la vente potentielle de la filiale américaine de peinture FinishMaster dont les marges s’affaiblissent. Certains lui attribuaient une valeur d’un milliard de dollars.

Le suspense planera au moins jusqu’à l’assemblée annuelle.

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