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Six entreprises de la filière batterie québécoise

Denis Lalonde|Mis à jour le 18 juin 2024

Six entreprises de la filière batterie québécoise

Nouveau Monde Graphite (NMG) possède 100 % de la propriété de graphite Matawinie située à Saint-Michel-des-Saints, à 120 km au nord de Montréal. (Photo: Julien Perron-Gagné)

FILIÈRE BATTERIE. Plusieurs dizaines de sociétés composent la filière batterie québécoise. En voici six, incluant deux qui sont présentes à la ­Bourse de croissance ­TSX, deux à la ­Bourse de ­Toronto et deux multinationales*.

 

1. Glencore

(GLEN, 473,45 penny sterling, Bourse de Londres)

Capitalisation boursière : 73,6 G$ US

 

L’entreprise possède la mine Raglan, au Nunavik, qui exploite quatre gisements souterrains de nickel. Selon Glencore Canada, la propriété produit 40 000 tonnes de nickel annuellement. La société possède aussi la fonderie Horne, sous les feux des projecteurs depuis 2021 pour ses fortes émissions d’arsenic dans l’air à Rouyn-Noranda, de même que des installations à Laval et à Québec.

En novembre 2023, Glencore a annoncé l’achat d’une participation de 77 % dans la division de charbon sidérurgique de la société canadienne Teck Resources, Elk Valley Resources, pour un montant de 6,9 G$ US. Les analystes de la banque UBS soutiennent que la minière pourrait se départir de toutes ses activités dans le charbon après la conclusion de la transaction avec Teck et utiliser le montant obtenu pour racheter de ses actions.

La société compte 150 000 employés dans 35 pays. En plus de ses activités dans le nickel et le charbon, elle possède également, entre autres, des gisements de cuivre, de zinc, d’aluminium et de cobalt.

 

2. ArcelorMittal

(MT, 25,75 $ US)

Capitalisation boursière : 20,94 G$ US

 

L’aciériste ArcelorMittal, dont le siège social se trouve au Luxembourg, compte 168 000 employés dans 60 pays. L’entreprise dit être le plus important fournisseur canadien de minerai de fer destiné au marché mondial de l’acier.

ArcelorMittal exploite une mine de fer à ciel ouvert, un concasseur et un concentrateur à Mont-Wright (près de Fermont, sur la Côte-Nord), une propriété qui possède des réserves pour encore plus de 30 ans, de même qu’une autre mine 70 kilomètres plus au sud, à Fire Lake, et une usine de bouletage à Port-Cartier.

Selon l’entreprise, les deux sites miniers fournissent 40 % de son approvisionnement mondial en minerai de fer. Les ressources puisées dans le sol québécois sont exportées sur quatre continents.

Il y a un an, la filiale canadienne affirmait être la première société minière du Québec à transporter ses travailleurs avec des autobus électriques achetés à Saint-Jérôme et conçus par Lion Électrique (LEV, 1,29 $).

ArcelorMittal vise la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % d’ici 2030, et la carboneutralité d’ici 2050.

 

3. Nouveau Monde Graphite

(NOU.V, 2,83 $)

Capitalisation boursière : 271,7 M$

 

Nouveau Monde Graphite (NMG) possède 100 % de la propriété de graphite Matawinie située à Saint-Michel-des-Saints, à 120 km au nord de Montréal qui, selon l’entreprise, est en voie de devenir la première mine à ciel ouvert 100 % électrique au monde. Elle possède aussi le projet minier de graphite naturel Uatnan, sur la Côte-Nord, à 285 kilomètres au nord de Baie-Comeau, et souhaite construire une usine de fabrication avancée pour concevoir du matériel d’anode actif dans le parc industriel de Bécancour.

Elle ambitionne de devenir le « plus grand producteur intégré de graphite naturel en Amérique du Nord ».

La société a signé, en février, un placement privé totalisant 50 M$ US séparé également entre General Motors et Panasonic Energy. « Les deux entreprises ont signé des ententes pour acheter 18 000 tonnes de matériel d’anode actif par année de la production planifiée de NMG à Bécancour, soit 85 % de la production totale prévue. Elles sont aussi engagées à fournir un financement de deuxième phase totalisant 275 M$ US lorsque la société aura pris une décision d’investissement définitive, ce qui devrait survenir d’ici la fin de l’année », explique l’analyste Ben Jekic, de PI Financial.

 

4. Focus Graphite

(FMS.V, 0,16 $)

Capitalisation boursière : 9,6 M$

 

Focus Graphite, anciennement Focus Metals, est une entreprise d’exploration qui possède la propriété de graphite Lac Knife, située près de la frontière Québec-Labrador, à 27 kilomètres au sud de Fermont, de même que la propriété du lac Tétépisca, située dans la région du réservoir sud-ouest de Manicouagan, à un peu plus de 230 kilomètres de Baie-Comeau.

L’entreprise a déposé le rapport technique de l’étude de faisabilité pour le projet du Lac Knife en avril 2023 et prépare l’étude d’impact environnemental et social (EIES), qui devait être terminée à la fin de 2023.

L’objectif premier de Focus Graphite est de produire des concentrés de graphite en paillettes à haute pureté en carbone. Dans un deuxième temps, la société dit aussi évaluer la faisabilité de fabriquer des produits de graphite spécialisés à valeur ajoutée, y compris du graphite sphérique de qualité batterie.

Sadif Investment Analytics recommande de « conserver » le titre avec un cours cible sur un an de 0,161 $.

 

5. NanoXplore

(GRA, 2,61 $)

Capitalisation boursière : 445 M$

 

NanoXplore est un fabricant et un fournisseur de poudre de graphène à haut volume pour usage dans les marchés industriels. Elle fabrique aussi des batteries lithium-ion enrichies de silicium-graphite pour les marchés des véhicules électriques et du stockage de réseau par l’entremise de sa filiale VoltaXplore, fondée en 2021 et développée en coentreprise avec Martinrea International (MRE, 11,38 $).

NanoXplore a racheté la participation de Martinrea dans la coentreprise en mars 2023. En contrepartie, Martinrea a augmenté sa participation dans NanoXplore de 21,1 % à 22,7 % et est de loin le plus important actionnaire de la société québécoise, devant la Caisse de dépôt et placement du Québec (6,63 %).

NanoXplore décrit le graphène, un produit qui n’existe pas à l’état naturel et composé d’atomes de carbone, comme le matériau le plus léger, le plus fort, le plus mince et le meilleur conducteur thermique et électrique à ce jour.

Elle dit avoir une capacité de production de 4000 tonnes de poudre de graphène par année à son usine montréalaise.

L’analyste MacMurray Whale, de Cormark Securities, a une recommandation d’achat sur le titre avec un cours cible sur un an de 4,50 $.

 

6. Matériaux Nano One

(NANO, 1,82 $)

Capitalisation boursière : 202,5 M$

 

Nano One Materials, une entreprise de Burnaby, en Colombie-Britannique, a lancé en février une étude de faisabilité pour sa première usine commerciale de Candiac, qui aurait une capacité de 25 000 tonnes par année de LFP (lithium-fer-phosphate), des matériaux actifs de cathode de batterie lithium-ion.

L’usine est actuellement en phase d’essais et de tests.

En décembre dernier, Nano One a confirmé des commandes d’environ 1,3 tonne d’échantillons de LFP fabriqués à partir de son usine à des fins d’évaluation commerciale, de collaboration et de conclusion d’ententes d’écoulement avec des collaborateurs des secteurs de l’automobile, des systèmes de stockage d’énergie, de la défense et de l’industrie.

L’analyste Aaron MacNeil, de TD Cowen, soutient que l’entreprise aura besoin de capitaux supplémentaires et de financements gouvernementaux pour aller de l’avant avec l’expansion de la production à son usine de Candiac. « À plus long terme, l’objectif de la société est de répliquer la recette qu’elle développe à Candiac en créant des coentreprises avec divers partenaires en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, dit-il. Nano One explore aussi divers sites au Québec et en Ontario pour augmenter sa capacité de production. »

Sa recommandation sur le titre est « achat spéculatif » avec un cours cible sur un an de 5,50 $.

 

*Les choix de ces entreprises ne constituent pas des recommandations d’achat.