La production et la livraison de ses fameuses voitures électriques ont dépassé les attentes.
Tesla (TSLA) a fini l’année 2019, qui a vu son patron poursuivi pour ses tweets intempestifs et le titre temporairement s’effondrer en Bourse, sur une note positive: la production et la livraison de ses fameuses voitures électriques ont dépassé les attentes.
Elon Musk a aussi réussi à faire sortir de terre sa première usine hors des États-Unis, à Shanghai en Chine, y produire et livrer ses premières voitures. Le tout en moins de 12 mois.
Au dernier trimestre de 2019, Tesla a livré au total 112 000 véhicules. Sur l’ensemble de l’année, les livraisons ont bondi de plus de 50 % par rapport à 2018 pour atteindre 367 500 voitures apportées aux clients.
« Nous continuons de nous concentrer sur l’expansion de notre production aux États-Unis ainsi que dans notre nouvelle unité de production à Shanghai », écrit l’entreprise vendredi, qui précise qu’elle y a déjà « produit 1 000 véhicules vendables et commencé les livraisons ».
Tesla affirme aussi, pour tenter de lever les doutes émis par certains analystes, avoir démontré la capacité de la nouvelle usine « à produire plus de 3 000 unités par semaine ».
L’implantation chinoise est cruciale pour la conquête d’une partie du plus important marché de véhicules électriques du monde. Accessoirement, produire sur place permet à Tesla d’échapper aux taxes punitives imposées après le déclenchement d’une féroce guerre commerciale par Donald Trump contre la Chine.
Tesla y est choyé par les autorités: alors que la Chine impose traditionnellement aux groupes étrangers présents sur son sol de nouer une alliance avec une entreprise locale, Tesla détient la totalité de l’usine de Shanghai.
De plus, Pékin a promis l’exonération d’une taxe pour les acheteurs d’un Model 3 et accordé une subvention jusqu’à 25 000 yuans à l’achat d’un véhicule de la marque américaine produit sur place.
Les ambitions à l’étranger ne s’arrêtent pas à la Chine et Elon Musk compte s’attaquer de façon plus décisive au marché européen. Il a annoncé mi-novembre qu’il allait construire une usine géante en banlieue de Berlin, qui fabriquera des batteries, la motorisation et les véhicules, dont le Model Y, qui doit voir le jour en 2020.
L’usine de Berlin, où la production devrait débuter au plus tôt en 2021, comprendra aussi un centre d’ingénierie et de design.
Tesla représente 30 % du marché européen de voitures électriques à batteries, d’après Matthias Schmidt, un analyste spécialiste de l’industrie automobile.
Et puis fin novembre, Elon Musk a dévoilé le « cybertruck », un pick-up aux lignes anguleuses et 100 % électrique, au cours d’une présentation futuriste kitsch dont il a le secret.
Le véhicule, qui ne ressemble en rien aux traditionnels véhicules qui incarnent l’Amérique rurale et éternelle, sera décliné en trois modèles, à 39 900 dollars avec 400 kilomètres d’autonomie pour l’entrée de gamme, et jusqu’à 69 900 dollars avec 800 kilomètres d’autonomie annoncée pour le modèle supérieur.
Tesla n’a pas pu s’empêcher de provoquer la polémique en voulant démontrer sur route que le « cybertruck » dépasse les performances du Ford F-150, numéro un aux États-Unis sur ce segment depuis longtemps. Mais l’expérience, et la vidéo virale, était biaisée aux yeux de nombreux spécialistes. Et Ford a obtenu un « match retour ».
Rentable
Après deux trimestres dans le rouge, Tesla est revenu à la rentabilité au troisième trimestre.
Vendredi, le titre progressait encore d’un peu plus de 4 % à plus de 447 dollars et Tesla affichait une capitalisation boursière de 81 milliards de dollars.
L’action a grimpé de presque 46 % en un an.
On est loin de la tourmente de l’été quand elle évoluait nettement en dessous de 200 dollars en raison d’inquiétudes sur le fait que le constructeur pourrait se retrouver à court de liquidités.
Le fantasque fondateur du constructeur automobile, mais aussi de SpaceX, avec laquelle il veut coloniser Mars, avait plus tôt dans l’année soldé son différend avec le gendarme américain de la Bourse (SEC), lassé de ses tweets intempestifs.
Accusé une première fois d’avoir induit les investisseurs en erreur et soupçonné d’avoir voulu gonfler le prix de l’action pour faire mordre la poussière aux investisseurs qui pariaient sur sa chute, M. Musk avait péché une nouvelle fois aux yeux de la SEC en affichant des objectifs de production chiffrés qu’il n’a pas su étayer.
Le gendarme et le milliardaire ont finalement trouvé un accord à l’amiable en avril et M. Musk est désormais censé faire valider ses tweets.