Titres en action: Gap, Couche-tard, Darktrace
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 24 novembre 2021Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
(Repassez nous lire de temps à autre
pour ne pas manquer de mise à jour)
Le groupe textile Gap (GPS, 18,17$US) s’effondrait mercredi à Wall Street, sanctionné après l’abaissement drastique de ses prévisions de vente causé par des approvisionnements insuffisants face à la demande. L’action perdait 23,20%, à 18,06 $US, son plus bas niveau depuis plus d’un an (début octobre 2020). Gap, qui contrôle également les enseignes Banana Republic, Old Navy et Athleta, prévoit désormais un chiffre d’affaires en hausse de 20% sur son exercice 2021 (clos fin janvier 2022), alors qu’il tablait jusqu’ici sur une progression de 30%. L’entreprise a été touchée de plein fouet par la fermeture, durant plus de deux mois et demi, de son principal site de production (30% du total), situé au Vietnam, pour cause de pandémie. Pour le seul quatrième trimestre, une enveloppe de 350 millions de $US a été engagée pour le transport aérien afin de faire face, autant que possible, au coup de chaud des fêtes de fin d’année. L’effet a été marqué sur les marges, et Gap annonce désormais une marge opérationnelle de 4,5% sur l’exercice 2021, contre 7% prévu jusqu’ici. Ces difficultés liées à la pandémie et ses conséquences interviennent alors que le groupe est en pleine restructuration, après une année 2020 déjà marquée par des ventes en baisse de 15% et une perte de 665 millions de $US.
Alimentation Couche-Tard (ATD-B.TO, 48,13 $) parvient à trouver les employés nécessaires pour maintenir ses magasins ouverts, mais son opération de séduction amène une hausse des coûts pour la société lavalloise. À son deuxième trimestre (terminé le 10 octobre), l’exploitant de dépanneurs et de stations-service a rapporté que ses mesures de rétention avaient coûté 24 millions $US. Ses frais d’exploitation sont d’ailleurs 7,7% plus élevés que l’an dernier. Il s’agit de la plus forte hausse en cinq ans pour les activités existantes, souligne Martin Landry, de Stifel GMP. «La société doit composer avec un marché du travail difficile, particulièrement aux États-Unis, constate l’analyste. Cela se traduit par le paiement de temps supplémentaire, par des bonus de rétention, des dépenses plus élevées destinées à la formation, sans compter l’augmentation du salaire minimum dans certaines régions. » Malgré ce contexte difficile, Couche-Tard tire bien son épingle du jeu, a dit son chef de la direction, Brian Hannasch, lors d’une conférence visant à discuter des résultats du deuxième trimestre, mercredi. «Je suis fier de dire que nous sommes ouverts. Le nombre de sites où nous avons adopté des heures d’ouverture réduites en raison de la pénurie de main-d’œuvre est restreint. Quand je me compare à d’autres détaillants aux États-Unis, je pense qu’on peut dire que notre équipe a fait du bon travail.» Couche-Tard a atteint son objectif de recruter 20 000 employés en magasin au cours de l’été. La société a augmenté le nombre de ses recruteurs et a accéléré le processus d’embauche. Elle a aussi offert des bonus et des activités de formation. «Nous voyons une stabilisation, ajoute le dirigeant. Même si le taux de roulement est supérieur à la moyenne, nous sommes parvenus à embaucher plus de gens que nous en avons perdus dans les derniers mois. »
Darktrace (DARK.L, 489 £), société britannique de cybersécurité et l’une des introductions boursières phare de l’année à Londres, a été interpellée sur son modèle et la trajectoire tumultueuse de son action pendant sa première AG de société cotée mercredi. En dix jours, entre octobre et début novembre, le titre a plongé de 30%, un analyste ayant notamment mis en doute sa valorisation et ses perspectives de rentabilité. L’action connaît mercredi l’une des plus fortes baisses du FTSE-100, qui regroupe les principales cotations de la Bourse de Londres, et l’entreprise est aussi en queue de peloton en termes de capitalisation boursière au sein du prestigieux indice, dont elle pourrait être retirée. La très «high tech» société d’intelligence artificielle appliquée à la cybersécurité a tenu mercredi une assemblée générale sobre, sans retransmission par internet, avec une vingtaine d’actionnaires seulement malgré l’attention reçue ces derniers jours. L’un des actionnaires s’est ému de la vente de millions de dollars de titres par une des administratrices alors que le titre piquait du nez, déplorant un moment mal choisi pour se délester des titres et un «message mitigé» aux actionnaires. La directrice générale de 39 ans Poppy Gustafsson a fait valoir que le modèle de l’entreprise, fondée en 2013, est d’identifier les «failles existantes» dans l’architecture informatique des sociétés clientes au lieu d’intervenir une fois que des menaces informatiques sont caractérisées, comme la plupart de ses rivaux. Selon elle, c’est un modèle «unique» qui part d’un «angle opposé» comparé aux entreprises rivales de cybersécurité et n’est donc pas à comparer directement.