Le distributeur de pièces automobiles teste la patience de ses actionnaires qui espèrent encore une mise aux enchères.
Le distributeur de pièces et de peinture automobiles Uni-Sélect a déçu les financiers à plusieurs égards, au quatrième trimestre.
Le titre d’Uni-Sélect (UNS, 15,36$) a fortement réagi à l’ouverture, avec une perte de 23% jusqu’à un nouveau plancher annuel de 14,86$, avant de se rétablir un peu.
La société de Boucherville vit une période trouble qui a vu son PDG se faire éjecter en septembre 2018.
En dépit de revenus stables de 419 millions de dollars américains conformes aux attentes, le bénéfice d’exploitation de 21,4M$US a raté la cible des analystes par 16%, tandis que le bénéfice par action de 0,13$ a baissé de moitié.
Les analystes avaient prévu un bénéfice de 0,18$US par action.
La division américaine de peinture pour carrossiers FinishMaster, au centre des difficultés récentes de la société, a encore une fois dégagé une marge d’exploitation décevante de 6,6%, nettement inférieure à celle de 9,9% qu’espérait Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
FinishMaster semble être coincée entre la décision des fournisseurs de peinture d’offrir moins de rabais de volume qu’avant et les nouvelles concessions de prix qu’exigent les carrossiers regroupés qui veulent profiter de leur plus grand pouvoir d’achat.
Le quatrième trimestre est une saison molle pour Uni-Sélect, ce qui amplifie l’effet sur ses marges des coûts corporatifs additionnels depuis l’achat de la Britannique Parts Alliance en juin 2017.
L’aperçu de 2019 déçoit aussi
Autre déception: les perspectives préliminaires fournies pour 2019 sont aussi inférieures aux attentes.
Uni-Sélect prévoit une hausse de seulement 1,2 à 3,2% de ses ventes, sans l’effet des acquisitions.
La marge prévue de 5,7 à 6,7% est aussi inférieure à celle de 7% que prévoyaient les analystes.
Le bénéfice d’exploitation prévu de 101 à 122M$US est 13% inférieur aux 128,5M$ qu’avait projeté Jonathan Lamers, de BMO Marchés des capitaux.
La société aura besoin de coupes additionnelles de 10M$US pour rétablir les marges de FinishMaster, un plan que dirigera l’administrateur Rob Molenaar.
Ce nouvel effort s’ajoute aux 27M$US de coupes annoncées l’an dernier, dont les trois quarts ont été réalisées.
Silence radio au sujet de l’examen stratégique
Enfin, la décision du conseil de recruter un nouveau PDG pour remplacer Henry Buckley jette de l’ombre à court terme sur la possibilité que la société vende FinishMaster ou se mette aux enchères, indique M. Poirier dans une note préliminaire.
L’analyste de Desjardins venait d’ailleurs d’émettre un rapport citant O’Reilly Automotive (ORLY, 382,57$US) en tant qu’acquéreur naturel après avoir rencontré les dirigeants.
« Les investisseurs questionneront ce que l’embauche d’un nouveau PDG veut dire pour l’examen stratégique »
En septembre, le conseil d’administration avait retenu les services de JP Morgan Securities pour le conseiller dans un examen stratégique, sans toutefois s’imposer d’échéancier.
Les analystes espéraient alors que’Uni-Sélect se mette en valeur en vendant FinishMaster évaluée à 1,3 milliard de dollars, par rapport à la valeur boursière de 816M$ d’Uni-Sélect.
La mise en vente de toute la société était aussi évoquée. Cette spéculation avait fait miroiter une valeur potentielle de 30 à 31$ par action, dans une offre.
Avant la téléconférence, Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, accorde toujours une valeur de 24$ à Uni-Sélect en pièces détachées.