(Photo: Christinne Muschi La Presse Canadienne)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
L’espoir d’une remontée du cours de l’action du principal transporteur aérien canadien semblait permis au début du mois de mars dernier lorsque le titre regagnait un peu de tonus à partir d’une situation survendue. Des analystes financiers soulignaient alors dans cette rubrique que les investisseurs avaient une vue un peu trop pessimiste envers les perspectives de l’avionneur.
Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles, notait pour sa part un début de tendance à la hausse, mais que celle-ci demeurerait non-significative tant et aussi longtemps que le titre n’aurait pas excédé 21,00 $, soit au-dessus du niveau où se situait sa moyenne mobile de 200 jours (ligne verte) à ce moment.
Comme le démontre le graphique des fluctuations quotidiennes du cours de l’action depuis février, le titre a bien tenté de réaliser cette percée, mais ce fut peine perdue. Il a bien atteint 21,00 $, mais n’a pu s’y maintenir, aussitôt emporté à nouveau vers le bas à la suite de résultats décevants pour le 1er trimestre divulgués au début du mois de mai. Et la chute du titre se poursuit depuis ce moment.
La suite s’annonce difficile
Lundi matin, la direction d’Air Canada divulguait ses résultats préliminaires pour le 2e trimestre, et ceux-ci n’étaient pas trop encourageants. Les revenus du trimestre totalisent 5,5 G$ et les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) 914 M$ alors que Cameron Doerksen, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers prévoyait 5,6 G$ et 982 M$ respectivement.
Mais ce qui a probablement ébranlé encore plus la confiance des investisseurs, c’est le fait que la direction annonçait au même moment qu’elle réduisait ses prévisions de BAIIA pour l’ensemble de l’année 2024 de 3,7-4,2 G$ à 3,1-3,4 G$, une baisse significative. Avant le réajustement par la direction, Cameron Doerksen prévoyait que le BAIIA pour 2024 serait de 3,5 G$. La prévision du consensus des analystes se situait à 3,8 G$.
L’analyste de la Nationale n’en maintient pas moins sa cote pour le titre à Surperformance, mais il diminue néanmoins son cours cible qui passe de 28 $ à 24 $. Bien qu’il reconnait que le titre risque de demeurer sous pression pendant encore un certain temps, il continue de croire toutefois que l’évaluation boursière actuelle reflète des perspectives beaucoup trop pessimistes envers la capacité de la firme de générer de bons profits.
Le support tiendra-t-il?
Mais il faudra d’abord que les investisseurs se présentent en assez grand nombre pour freiner la chute du titre à son niveau actuel, croit Monica Rizk
Le graphique des variations hebdomadaires du titre depuis 5 ans indique de façon non équivoque que le niveau de 16 $ constitue
le support (ligne ombragée rose) qui a su freiner la baisse du cours de l’action durant ces années. Le fait d’enfoncer ce support à long terme n’annoncerait rien de bon pour la suite des événements, craint l’analyste.