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BALADO. Les marchés boursiers ont connu un regain de volatilité depuis le début du mois d’août, ce qui est surtout attribuable à quatre facteurs, selon Julie Hurtubise, conseillère en placements principale à Gestion de patrimoine TD.
«La première raison, c’est que les investisseurs craignent une autre bulle technologique. Les grandes entreprises ont augmenté leurs dépenses en intelligence artificielle. Elles disent tous qu’il vaut mieux être surinvesti plutôt que sous-investi dans le domaine. Microsoft (MSFT, 427,00$US), Alphabet (GOOGL, 154,69$US) et Meta Platforms (META, 525,60$US) ont d’ailleurs doublé leurs dépenses au cours des trois dernières années. C’est bien beau d’investir pour en sortir gagnant éventuellement, mais on ne sait toujours pas à quoi ressembleront les rendements sur ces investissements», dit-elle.
Julie Hurtubise constate également un ralentissement du marché du travail qui provoque une baisse des dépenses de consommation discrétionnaire. «Le consommateur américain représente 70% du moteur économique du pays», précise-t-elle.
Les deux autres facteurs sont les opérations spéculatives sur écart de rendement (carry trade). «C’est une stratégie d’effet de levier que certains investisseurs utilisent. Ils empruntent de l’argent dans un pays où les taux sont plus bas, comme le Japon, et ils investissent aux États-Unis où ils peuvent avoir un rendement plus élevé», dit-elle.
Or, la Banque du Japon a commencé à relever son taux directeur le 31 juillet, signalant que d’autres hausses étaient à prévoir, ce qui a forcé plusieurs investisseurs à couvrir leurs positions, ce qui a provoqué une baisse des marchés boursiers américains.
«Pour finir, septembre est historiquement le pire mois de l’année sur les marchés boursiers, selon une étude de l’Université nationale de Singapour», ajoute-t-elle.
Nvidia, un bel exemple de volatilité
Selon elle, les investisseurs qui veulent tirer avantage de toute cette volatilité doivent faire preuve de patience. Après tout, le titre de Nvidia (NVDA, 119,24$US) a vu sa capitalisation boursière s’effondrer de près de 280 milliards de dollars américains (G$US) le 3 septembre, avant de rebondir de 216G$US le 11 septembre.
La volatilité peut donc créer des occasions à la Bourse pour les investisseurs disciplinés.
«Avant d’acheter un titre malmené par une certaine volatilité, il faut déterminer quels sont nos objectifs, le niveau de risque qu’on est prêt à prendre et la raison derrière un placement. Une fois que ça a été établi, on se pose des questions sur l’entreprise, le secteur, puis l’économie en général», explique-t-elle.
Difficile de parler de volatilité en excluant l’indice VIX, surnommé l’indice de la peur. «Ça nous donne une indication des sentiments qu’on retrouve sur les marchés. Si le VIX est plus élevé, on a tendance à avoir plus de turbulences», dit-elle.
Elle explique qu’il est bien de combiner le VIX avec d’autres outils pour faire des choix éclairés.