Bourse: les consommateurs, l’inflation et la Fed sous surveillance
Denis Lalonde|Mis à jour le 27 septembre 2024(Photo: Getty Images)
BALADO. La fin du troisième trimestre signifie que les marchés boursiers devront bientôt digérer une salve de résultats trimestriels. Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, soutient que les dépenses de consommation, l’inflation et les mouvements de politique monétaire auront une grande influence sur l’évolution des indices d’ici la fin de l’année.
«Pour les neuf premiers mois de l’année, un qualificatif me vient en tête lorsque je pense à la performance des marchés, et c’est le mot ‘résilience’. Plusieurs experts anticipaient une volatilité accrue et des marchés peu convaincants en raison des tensions géopolitiques et aussi d’une inflation persistante, mais la réalité en a été tout autre», dit-il, précisant que le S&P 500 est en voie de grimper de plus de 20% pour une deuxième année de suite.
«À Toronto, le S&P/TSX connaît aussi une très belle performance, lui qui est en hausse de 14%, lui qui surpasse même le Dow Jones qui s’élève à plus de 11% depuis le début de l’année», ajoute-t-il.
Aux États-Unis, la bonne performance des indices est entre autres attribuable aux secteurs de la technologie et des services de communication, alors qu’au Canada, ce sont les ressources naturelles (surtout grâce à l’appréciation de l’argent, de l’or, du cuivre et du zinc) qui ont mené le bal.
«La bonne performance des indices depuis le début de 2024 rappelle aux investisseurs que l’emploi et la consommation demeurent des indicateurs qui sont fondamentaux et que ceux-ci peuvent jouer un rôle déterminant dans l’évolution des marchés boursiers», raconte Luc Girard.
Saison des résultats du troisième trimestre
Avec le quatrième trimestre qui est sur le point de s’amorcer, le gestionnaire de portefeuille soutient que tant du côté américain que canadien, les consommateurs seront le point de mire de la prochaine saison des résultats trimestriels.
«Les consommateurs américains ont su garder la tête au-dessus de l’eau grâce à un bas de laine gonflé pendant la pandémie. On commence toutefois à voir des petits trous dans le bas de laine, si bien qu’on pourrait voir des faiblesses dans les résultats de secteurs tels que la consommation discrétionnaire. Pour le reste, les secteurs de la technologie, de l’énergie, des ressources naturelles et de la finance devraient quand même bien tirer leur épingle du jeu», croit-il.
Luc Girard gardera à l’oeil l’évolution de la politique monétaire aux États-Unis et au Canada, de même que la géopolitique et l’inflation. La bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée, selon lui. Les investisseurs doivent donc rester vigilants et porter leur attention sur l’évolution des marges bénéficiaires des sociétés.