Les opérations seraient bien relancées au Canadien National à la suite de la courte grève qui a affecté à la fin du mois d’août le secteur du transport ferroviaire. (Photo: 123RF)
BOUSSOLE BOURSIÈRE. Les opérations seraient bien relancées au Canadien National (CNR, 157,67$) à la suite de la courte grève qui a affecté à la fin du mois d’août le secteur du transport ferroviaire.
Compte tenu que sa valorisation boursière est plutôt basse relativement à son standard historique et à celles de ses concurrents, dont principalement celle de Canadien Pacifique Kansas City (CP, 111,79$), Walter Spracklin, analyste chez RBC Marchés des capitaux, a pris l’initiative de hausser sa recommandation sur le titre à «surperformance» et d’augmenter son cours cible sur un an, qui passe de 169$ à 178$.
Est-ce prématuré, alors que le cours de l’action est aux prises avec une tendance à la baisse qui persiste depuis le début du mois d’avril, comme le démontre le graphique des fluctuations quotidiennes du titre au cours de la dernière année?
L’analyste croit que malgré une certaine faiblesse à court terme du secteur industriel, les perspectives de croissance du transporteur ferroviaire sont attrayantes et préparent le terrain à un levier opérationnel intéressant. Selon lui, le titre a souffert du fait que la direction abaissait le mois dernier ses prévisions sur trois ans. Bien qu’il s’attend à ce que les prochains résultats (3e trimestre) soient quelque peu affectés par une baisse du volume de marchandises transportées, il en croit qu’ensuite les résultats du quatrième trimestre démontreront une amélioration significative. Cela va se conclure par une solide performance au chapitre des bénéfices par action en 2025, estime l’analyste.
Des investisseurs hésitants
Le graphique des fluctuations du cours de l’action d’une entreprise est le reflet, à chaque période, de l’appétit des investisseurs pour le titre. Le graphique des fluctuations hebdomadaires des cinq dernières années de l’action du CN est certes intéressant, mais l’évolution du titre en 2024 laisse un certain questionnement quant à la suite des événements, note Monica Rizk, analyste technique senior chez Phases & Cycles.
Post-COVID, le titre a profité d’une belle tendance haussière (ligne pointillée) durant deux ans alors qu’il s’est s’apprécié de plus de 70%, pour ensuite s’installer dans un corridor de consolidation entre 140$ et 170$ durant les deux années suivantes. Le titre a ensuite raté une belle occasion de retrouver sa tendance à la hausse durant les trois premiers mois de 2024, constate l’analyste.
Durant les années 2022 et 2023, toutes les poussées à la hausse du titre s’étaient butées à une solide résistance chaque fois que le cours de l’action se retrouvait autour de 170$.
Au premier trimestre de 2024, le titre semblait enfin prêt à briser cette résistance et à retrouver une tendance à la hausse. Toutefois, après une belle tentative, force est de conclure que les acheteurs n’étaient pas en nombre suffisant, ce qui a fait avorter la remontée, explique Monica Rizk.
Quand pourra-t-on acheter ce titre avec confiance? Il devra d’abord excéder et se maintenir solidement au-dessus du niveau de 167$ à 170$ avant que l’on puisse espérer que la partie est gagnée, estime Monica Rizk.
Le titre briserait alors sa résistance des trois dernières années, et se retrouverait au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise) qui est le reflet de sa tendance long terme. On pourrait alors retrouver un plus grand enthousiasme envers le titre du transporteur ferroviaire.