Sur fond de crainte de récession, une forte volatilité s’est emparée des marchés boursiers depuis la semaine dernière. (Photo: 123RF)
Sur fond de crainte de récession, une forte volatilité s’est emparée des marchés boursiers depuis la semaine dernière. Le recul enregistré lundi était d’ailleurs le plus important pour une seule séance de négociations depuis près de deux ans. Que faut-il en penser ? Début d’un marché baissier (bear market), ou simple correction ?
La probabilité que l’économie américaine tombe en récession a certes beaucoup varié depuis deux ans. Rappelons simplement qu’en janvier 2023, les sondages d’opinion montraient que 75% des observateurs prévoyaient une récession. En janvier 2024, ils n’étaient plus que 25% à maintenir cette opinion, la majorité croyant plutôt que l’on assisterait à un atterrissage en douceur de l’économie.
Il y aura bien une récession, croit Jean-Paul Giacometti, vice-président, gestionnaire de portefeuilles, chez Claret. Mais quand, voilà la question. Il rappelle que lors des 8 dernières récessions, le consensus des analystes n’avait pas prévu la chose dans les 12 mois précédents son début. «Nous ne sommes pas dans un environnement inquiétant pour l’instant. Le taux de chômage inquiète, mais le chiffre n’est pas aberrant», dit-il, ajoutant que la situation pourrait être bien différente l’an prochain.
Dow Jones: une image ambivalente
Un coup d’oeil sur le graphique des fluctuations à court terme de l’indice Dow Jones a de quoi inquiéter les investisseurs, mais on y voit également quelques éléments rassurants, souligne par ailleurs Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles.
On constate que la baisse rapide des derniers jours a brisé la tendance haussière (ligne pointillée bleue) amorcée en novembre dernier, tout en enfonçant la moyenne mobile de 50 jours (ligne noire). Toutefois, l’indice demeure au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise), qui est pour sa part ascendante et qui pourrait constituer un rempart contre une baisse plus prononcée de l’indice.
Si l’on regarde sur une plus longue période, on constate que la tendance à long terme est intacte pour l’instant, note l’analyste.
L’examen des fluctuations hebdomadaires de l’indice depuis le creux d’octobre 2022 nous montre que celui-ci est encore bien au-dessus de sa ligne de tendance (flèche bleue) à plus long terme. De plus, on voit qu’un niveau de support qui se situe aux environs de 38 000 points (ligne ombragée rose) a réussi à freiner tous les reculs de l’indice depuis le début de l’année.
Point de vente culminant (Selling climax)
La chute de plus de 1 100 points de l’indice Dow Jones survenue le 5 août a possiblement constitué un point de vente culminant, car le nombre de titres à la baisse était 9 fois supérieur au nombre de titres à la hausse, note Monica Rizk. La table était donc mise pour le rebond auquel on a assisté au cours des jours suivants.
On verra lors des prochains jours et des prochaines semaines si l’indice parviendra à se maintenir au-dessus de son principal niveau de support, ainsi que de sa moyenne mobile de 200 jours, ce qui indiquerait que le récent recul n’était qu’une simple correction après la forte hausse enregistrée depuis le début de l’année. Mais si ces niveaux devaient céder, il faudra alors vraiment s’inquiéter, croit l’analyste.
