Un état d’esprit financier positif ne se limite pas à améliorer sa situation financière. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Mon premier contact avec la bourse s’est fait lors de la bulle techno des années 1999 et 2000. Une fièvre s’était emparée alors de tous les jeunes de mon âge et on transigeait par téléphone avec les tout nouveaux courtiers à escompte qui venaient de voir le jour. Mes premiers vrais gains importants se sont faits en vendant à découvert des titres comme Nortel, JDS Uniphase et Cisco Systems lors de la chute sévère qui a suivi. Et la création de Rivemont est directement liée à la crise financière de 2008-09 alors que j’avais utilisé la même stratégie de vente à découvert sur les firmes bancaires et financières comme Morgan Stanley ou Lehman Brothers.
Tout ça pour dire que face au marché, mon état d’esprit financier est très influencé par ces expériences qui ont marqué ma vie professionnelle. En effet, je porte beaucoup plus attention à la protection du capital en période de crise que plusieurs acteurs du monde de la finance, et je crois profondément que la gestion active permet un contrôle plus serré de la volatilité, permettant un meilleur rendement potentiel à long terme.
De façon plus théorique, l’état d’esprit financier est influencé par divers facteurs, notamment l’éducation, les expériences de vie, les influences culturelles et les modèles familiaux. Si, par exemple, on a grandi dans un environnement où l’argent était source de stress ou de conflit, notre rapport à l’argent en sera influencé. De nombreuses croyances sont héritées de nos parents et de leurs propres expériences, et celles-ci peuvent être inconscientes, mais extrêmement puissantes.
La culture joue aussi un rôle important dans la manière dont on perçoit l’argent. Dans certaines cultures, la réussite financière est vue comme un symbole de statut et de valeur personnelle, ce qui peut pousser certaines à adopter des comportements de consommation exagérés ou à accumuler des dettes pour maintenir une image de réussite. Dans d’autres sociétés, l’argent est davantage vu comme un moyen de sécuriser l’avenir et de soutenir la communauté, ce qui favorise des comportements plus conservateurs et axés sur l’épargne. Je suis personnellement très ambigüe relativement à la position du Québec dans ce continuum. Il semble que nous ayons encore un certain malaise face à la grande richesse de nos pairs, quoique l’emphase récente mise sur la littératie financière et la grandissante influence anglo-saxonne tendent à modifier cette attitude, notamment chez les plus jeunes d’entre nous.
À mon avis, comme investisseur et entrepreneur, adopter un état d’esprit de croissance est crucial pour améliorer sa situation financière. Un état d’esprit de croissance implique une croyance en l’évolution et en l’apprentissage. Une personne ayant cet état d’esprit voit les erreurs et échecs comme une opportunité d’apprendre et de se développer, ce qui est particulièrement utile dans le domaine financier où les erreurs peuvent être coûteuses, mais formatrices. Un état d’esprit de croissance encourage également la prise de risques calculés et l’exploration de nouvelles voies inexplorées, ceux qui adoptent cette approche sont souvent plus résilients face aux revers, car ils croient en leur capacité de surmonter les défis et de s’améliorer.
Un état d’esprit financier positif ne se limite pas à améliorer sa situation financière, il peut aussi transformer la qualité de vie. Un rapport serein à l’argent réduit le stress financier, renforce la confiance en soi et améliore la prise de décisions. Enfin, un bon état d’esprit financier favorise une approche proactive et stratégique face aux défis économiques. Plutôt que de subir les fluctuations du marché ou les imprévus financiers, une personne ayant une vision saine de l’argent est mieux préparée à anticiper et gérer les situations moins faciles.
Ceux qui me côtoient remarquent les efforts que je porte maintenant envers une approche «Zen» face aux décisions financières et d’affaires que je dois prendre. Et je sens que c’est mieux pour moi, ma famille et mes collègues.
PS. Il n’y a rien de mieux qu’un marché haussier pour se sentir zen en finance…