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Autres baisses des taux en vue: l’avis de 3 économistes

Morningstar|Publié le 06 septembre 2024

Autres baisses des taux en vue: l’avis de 3 économistes

(Photo: AdobeStock)

La Banque du Canada a abaissé ses taux d’intérêt lors de sa troisième réunion consécutive mercredi, et les économistes estiment que les investisseurs, les consommateurs et les entreprises peuvent s’attendre à d’autres réductions. Le principal débat porte désormais sur la fréquence et l’ampleur des baisses de taux.

Alors que la croissance économique globale du Canada reste saine, l’accent est mis sur l’atténuation des pressions inflationnistes dans un contexte de ralentissement du marché du travail. Mercredi, la Banque du Canada a annoncé qu’elle avait abaissé son taux directeur de 4,50% à 4,25%. Début juin, avant que la banque centrale ne commence à réduire ses taux, le taux au jour le jour se situait à 5%, et ce depuis juillet 2023.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a indiqué qu’il s’attendait à ce que les réductions se poursuivent. «Si l’inflation continue de ralentir de manière généralement conforme à notre prévision de juillet, il est raisonnable de s’attendre à d’autres réductions du taux directeur», a-t-il déclaré dans le communiqué de la banque.

Voici l’avis de trois économistes.

Joseph Briggs, économiste, Goldman Sachs

«Étant donné notre prévision d’une modération continue pour l’inflation et notre opinion selon laquelle la croissance restera positive mais inférieure au potentiel à court terme, nous pensons que la Banque du Canada continuera d’assouplir sa politique avec des réductions de 25 points de base au rythme de chaque réunion jusqu’à atteindre un taux final de 2,75% en juin 2025.»

«Dans les questions-réponses, Tiff Macklem a indiqué qu’il y avait un fort consensus autour d’une réduction de 25 points de base, mais il a également noté que le Conseil de direction a discuté de scénarios dans lesquels il pourrait être approprié de ralentir le rythme des baisses ou de réduire de plus de 25 points de base. Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Banque n’a pas procédé à une réduction de 50 points de base, Tiff Macklem a souligné que celle-ci avait procédé à trois réductions et que l’inflation restait supérieure à l’objectif fixé, mais il a reconnu qu’elle était prête à procéder à une réduction de 50 points de base si les nouvelles données l’exigeaient.»

Douglas Porter, CFA, économiste en chef, BMO

«Nous nous attendons à ce que la Banque continue à réduire ses taux lors des prochaines réunions et, bien que nous anticipions une série de baisses de 25 points de base jusqu’au début de l’année prochaine, nous n’excluons certainement pas la possibilité d’une baisse de 50 points de base à un moment ou à un autre. Cela est particulièrement vrai si l’IPC se comporte bien et/ou si le taux de chômage augmente encore fortement. En réalité, les chiffres du chômage sont rapidement devenus aussi importants que les données sur l’inflation dans le processus décisionnel de la Banque. Pour l’instant, nous pensons que la Banque abaissera ses taux à 3,5% d’ici janvier, puis à 3,0% d’ici juin prochain, mais ces baisses pourraient aller plus vite et être plus prononcées.»

Ashish Dewan, stratège principal en matière d’investissement, Vanguard Canada

«Compte tenu du ton du discours de la Banque du Canada, de l’inflation qui se rapproche de l’objectif et du ralentissement du marché du travail, nous prévoyons une ou deux réductions supplémentaires de 25 points de base en 2024.»

«Le rapport sur la politique monétaire de juillet a révisé à la baisse les prévisions de croissance du PIB à 1,20% contre 1,50% en 2024 (nos prévisions sont de 1,25 à 1,50%). Les chiffres du PIB de juin ont été révisés à la baisse et l’estimation du PIB pour juillet a été revue à la baisse malgré l’achèvement récent de l’oléoduc Trans Mountain qui a contribué à l’augmentation des volumes d’exportation d’énergie. Le PIB a augmenté de 2,1% en rythme annuel au deuxième trimestre, sous l’effet d’une forte hausse des dépenses publiques (qui ont contribué à hauteur de 80% à la croissance du PIB) et d’un rebond des ventes d’avions et de matériel de transport. La croissance du PIB par habitant est toujours négative et les dépenses de consommation et les dépenses des ménages ont stagné à 0,6% et 0,8% respectivement.»

«Le rapport sur la politique monétaire indique que les pressions inflationnistes continuent de s’atténuer et que les mesures préférentielles de base sont inférieures à 3% depuis plusieurs mois. Le rapport a également reconnu la vigueur des services [en particulier l’inflation liée au logement]. L’offre excédentaire actuelle réduit les pressions inflationnistes, bien que cela soit partiellement compensé par la vigueur continue de catégories telles que le logement et les services sensibles aux salaires. Nous prévoyons que la lutte contre l’inflation se poursuivra cette année, dans un contexte de croissance inférieure à la tendance et de politique monétaire toujours restrictive. Nous prévoyons que l’inflation de base se situera en 2024 dans une fourchette de 2,1% à 2,4% en glissement annuel.»

Par Tom Lauricella, Morningstar