La divulgation des résultats du 1er trimestre de 2024 a certes ébranlé quelque peu la confiance des investisseurs envers le titre de BMO. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
La divulgation des résultats du 1er trimestre de 2024 a certes ébranlé quelque peu la confiance des investisseurs envers le titre de BMO (BMO, 123,19$). Alors que celui-ci s’était approché de 130$ quelques jours avant l’annonce des résultats, il est tombé rapidement jusqu’à 120$ dès l’ouverture de la séance de négociations du 27 février.
Il n’y a pas de façon d’embellir la situation, il s’agit certainement d’un trimestre décevant, écrivait Doug Young, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, au lendemain de la divulgation des résultats. Les bénéfices par action en encaisse pour le trimestre ont été de 2,56$ alors que l’analyste avait prévu 2,96$. Le consensus des analystes tablait pour sa part sur un chiffre de 3,02$. Sur une base avant impôts et provisions, les bénéfices ajustés ont été de 6% inférieurs à ce que l’analyste avait prévu. Il note que les opérations bancaires avec les particuliers et les entreprises ont produit les résultats escomptés, mais que les divisions de gestion de patrimoine et de marchés des capitaux n’ont pas répondu aux attentes.
La direction se veut rassurante
Par ailleurs, Doug Young se réconforte quelque peu par les propos de la direction durant la conférence téléphonique qui a suivi la divulgation des résultats. Les dirigeants de la banque se disent d’avis que les résultats du 1er trimestre devraient être les moins bons de l’année 2024. En conséquence, l’analyste réitère sa recommandation d’achat du titre, mais il abaisse néanmoins son cours cible de 135$ à 133$.
Alors qu’il s’attendait à un trimestre sans éclat, Gabriel Dechaine, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers, admet que les résultats de ce 1er trimestre ont été décevants. Il souligne entre autres que les revenus provenant des opérations sur les marchés des capitaux ont baissé de 6% comparativement à l’année précédente, et de 20% sur une base avant impôts et provisions. Compte tenu que la faiblesse au 1er trimestre est attribuable en partie à des événements reliés aux marchés financiers, il demeure optimiste quant aux prochains trimestres. Sa recommandation est de «surperformance», mais lui aussi réduit prudemment son cours cible qui passe de 141$ à 137$.
Que dit le graphique
Il ne faut certes pas s’étonner que le titre la BMO connaisse une période de correction à la suite de la forte poussée à la hausse (point A au point B) qu’il a connu en novembre et décembre alors que le cours de l’action passait de 104$ à 132$, souligne Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles.
Mais on peut néanmoins s’inquiéter de l’écart créé entre l’ouverture des négociations le jour de l’annonce des résultats le 27 février et la fermeture de la séance précédente, explique-t-elle. Si le cours de l’action s’avérait incapable de refermer cet écart assez rapidement, on pourra croire que l’appétit des investisseurs envers le titre se sera amenuisé et que la baisse pourrait se poursuivre.
Le titre demeure toutefois au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise), et celle-ci constituera un niveau de support intéressant, note l’analyste. Mais la situation deviendrait inconfortable si jamais ce support devait être enfoncé, car on pourrait alors croire que les propos rassurants de la direction n’auraient pas réussi à ramener la confiance des investisseurs.