L'entreprise a noté que les ventes comparables consolidées ont diminué de 4,6 % au deuxième trimestre. (Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne)
Toronto — Le bénéfice de la Société Canadian Tire a augmenté au deuxième trimestre par rapport à la même période l’an dernier, même si les revenus de l’entreprise ont connu une baisse.
Le président et chef de la direction de la Société Canadian Tire, Greg Hicks, ne prévoit pas que cette tendance s’inversera rapidement.
Il affirme que les consommateurs se sont «considérablement serré la ceinture» alors que le coût de la vie élevé continue de peser sur leur pouvoir d’achat.
«Ils se concentrent sur l’essentiel», a-t-il dit jeudi lors d’un appel avec des analystes.
«Mais la réalité est que les habitudes de consommation dépendent moins du niveau de revenu. Elles dépendent davantage de l’endettement des ménages, et les ménages endettés, quel que soit leur niveau de revenu, consomment beaucoup moins, en particulier dans les entreprises de dépenses discrétionnaires.»
Les consommateurs moins endettés ont des habitudes de dépenses plus stables en matière de biens non essentiels et ont même augmenté leurs achats essentiels, a-t-il déclaré.
Cependant, la baisse globale des dépenses a constitué un défi pour Canadian Tire et ses marques SportChek, Mark’s, Pro Hockey Life et Helly Hansen pendant la majeure partie de cette année et une partie de l’année dernière.
Le détaillant a réalisé un bénéfice attribuable aux actionnaires de 198,8 millions de dollars (M$), soit 3,56$ par action, pour le trimestre qui a pris fin le 29 juin. Il s’agit d’une hausse par rapport à 99,4M$, ou 1,76$ par action, il y a un an.
Les revenus de l’entreprise dont le siège social se trouve à Toronto ont totalisé 4,13 milliards de dollars (G$), en baisse par rapport à 4,26G$ au même trimestre l’an dernier.
Les ventes comparables consolidées ont toutefois diminué de 4,6%.
Les ventes comparables de sa bannière Canadian Tire ont chuté de 5,6 % par rapport à l’année précédente, tandis que les magasins SportChek ont vu leurs ventes comparables diminuer de 0,9 %. Les ventes comparables de Mark’s ont été en baisse de 0,8 %.
«Même si le deuxième trimestre n’a pas été celui que nous souhaitions en termes de ventes, nous comprenons et sympathisons avec la prudence des consommateurs canadiens», a déclaré M. Hicks.
«En fin de compte, nous ne contrôlons pas l’état de l’économie des ménages ni la météo.»
Couteau à double tranchant
La météo peut être à la fois un avantage et un inconvénient pour Canadian Tire. Si Dame Nature coopère avec les prévisions et la gamme de produits de l’entreprise pour chaque saison, elle peut lui permettre d’enregistrer un bon trimestre.
Mais lorsque les températures, les précipitations et les quantités de neige s’éloignent de ce qui était prévu, une demande inattendue peut surgir pour des produits qui ne sont pas bien approvisionnés ou les gens peuvent retarder leurs achats de luge ou de patins, par exemple, s’il ne fait pas assez froid.
Au deuxième trimestre, M. Hicks a indiqué que de nombreuses régions du pays ont connu environ 50 % de jours froids de plus que prévu et deux fois plus de jours de pluie.
Gregory Craig, directeur financier de l’entreprise, a ajouté que le temps était «anormalement froid pour la saison», en particulier dans les provinces de l’Ouest comme l’Alberta, où il a neigé à la mi-juin.
«Avec le temps froid et humide, moins de gens sont venus au magasin pour des activités telles que le jardinage et l’arrosage», a affirmé M. Craig lors de l’appel téléphonique.
«Les ventes dans la catégorie maison, notamment les purificateurs d’air et les climatiseurs, ont également diminué par rapport à l’année dernière, lorsque nous connaissions des températures plus élevées dans de nombreuses régions du pays.»
Pour faire face aux changements, a déclaré M. Hicks, «nous avons contrôlé ce que nous pouvions».
L’entreprise s’est ainsi tournée vers le programme de récompenses Triangle de la marque pour stimuler la fidélité et les achats récurrents. Le plan a si bien fonctionné que les ventes liées au programme de fidélité ont surperformé celles réalisées par les clients qui n’utilisent pas Triangle.
Irene Nattel, analyste chez RBC Marchés des capitaux, considère ces décisions comme un signe que Canadian Tire a «des mains fortes au volant».
Le trimestre de l’entreprise a été «meilleur que prévu malgré un contexte difficile» et «souligne la nature raisonnablement prudente» des opérations de détail de Canadian Tire, a-t-elle indiqué à ses clients dans une note.
Le marché a réagi aux résultats en faisant grimper le cours de l’action de Canadian Tire de 7,74 %, à 148,71 $ à la fermeture.
Pour l’avenir, M. Craig a fait savoir que Canadian Tire ne s’attend pas à un renversement dans l’immédiat du ralentissement de la demande des consommateurs.
En conséquence, Canadian Tire va «réduire» son inventaire, a déclaré TJ Flood, président de la division de vente au détail.
L’entreprise se concentrera également davantage sur les produits essentiels, qui ont tendance à régner au quatrième trimestre, et sur des catégories comme l’automobile, l’entretien ménager et les fournitures pour animaux de compagnie, a-t-il dit.