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L’infonuagique et l’IA améliorent les profits conséquents de Google

AFP|Publié le 23 juillet 2024

L’infonuagique et l’IA améliorent les profits conséquents de Google

Au deuxième trimestre, le groupe américain a réalisé un bénéfice net en hausse de 28% à 23,6 milliards de dollars américains (G$ US), sur un chiffre d’affaires de 84,74G$ US (+14%). (Photo: 123RF)

San Francisco — Alphabet, la maison mère de Google, a publié mardi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché, portés notamment par la bonne performance de son activité infonuagique qui commercialise de plus en plus de services d’intelligence artificielle (IA) générative.

Au deuxième trimestre, le groupe américain a réalisé un bénéfice net en hausse de 28% à 23,6 milliards de dollars américains (G$ US), sur un chiffre d’affaires de 84,74G$ US (+14%).

Seuls les revenus de YouTube sont ressortis légèrement inférieurs aux prévisions des analystes, à 8,66G$ US.

Mais le marché s’intéresse avant tout aux investissements dans l’IA générative du géant des technologies, et à sa capacité à en tirer des revenus, le plus vite possible.

«Notre solide performance ce trimestre montre la solidité de (l’activité) de recherche en ligne et notre élan dans l’infonuagique. Nous innovons à tous les niveaux de l’infrastructure d’IA», a commenté Sundar Pichai, patron d’Alphabet, cité dans un communiqué.

Depuis la sortie de ChatGPT fin 2022, les entreprises du secteur sont engagées dans une course effrénée au déploiement de ces programmes de production de textes, images et autres contenus, sur simple requête en langage courant (prompt).

En avril, Sundar Pichai avait assuré «avoir des trajectoires claires vers la monétisation de l’IA grâce à la publicité, au nuage et aux abonnements».

Son activité infonuagique (informatique à distance) apparaît en effet comme la première bénéficiaire des investissements.

Car de nombreuses organisations ont besoin des modèles d’IA générative mis au point par les sociétés dominantes pour gagner en productivité ou développer de nouvelles applications.

Pour la période d’avril à juin, Google Cloud a quasiment triplé son bénéfice opérationnel sur un an, à 1,17 milliard de dollars.

Google Cloud détenait environ 10% des parts de marché mondiales fin 2023, derrière Amazon, pionnier du secteur (31%) et Microsoft (26%), selon Canalys.

Colle à pizza 

Le lancement au printemps d’AI Overviews («Aperçus IA»), le moteur de recherche Google boosté à l’IA générative, ne va en revanche pas forcément se traduire en monnaie sonnante et trébuchante dans l’immédiat.

D’une part parce qu’il est gratuit, mais aussi parce que Google a dû rectifier le tir après des réponses étranges, fausses ou absurdes à des questions d’utilisateurs.

La plateforme a ainsi proposé en mai à un internaute de mélanger de la colle «non toxique» au fromage pour qu’il colle mieux à la pizza, sans doute inspirée par des commentaires sur des réseaux sociaux utilisés pour entraîner le modèle d’IA.

«D’après nos tests, les personnes qui se servent d’AI Overviews utilisent plus notre moteur de recherche et font part d’une plus grande satisfaction», avait affirmé Sundar Pichai en avril, ajoutant que «(quand un nouveau produit) fonctionne bien, la monétisation suit».

Les AI Overviews «ont immédiatement pris du plomb dans l’aile», a souligné Evelyn Mitchell-Wolff, analyste d’Emarketer.

«Mais comme Google est le moteur de recherche par défaut sur la plupart des smartphones et des principaux navigateurs web, il ne risque pas vraiment de subir une baisse de revenus proportionnelle à l’atteinte à sa réputation», a-t-elle ajouté.

Les investissements dans l’IA, qui consistent notamment en de nouveaux centres de données ad hoc, avec des machines ultra sophistiqués mais très gourmandes en énergie, ont aussi un coût environnemental.

En 2023, Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre atteindre 14,3 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 48% par rapport à 2019, son année de référence, d’après son rapport environnemental annuel.

«À mesure que nous intégrons l’IA dans nos produits, la réduction des émissions pourrait s’avérer difficile», a noté le groupe américain au début du mois.