Bombardier encaisse une baisse de ses profits et de ses revenus
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024Le carnet de commandes s’établit maintenant à 14,9G$US. (Photo: La Presse Canadienne)
Sous l’aile d’un nouveau logo, Bombardier (BBD.B) a fait état jeudi d’une croissance de son carnet de commandes au premier trimestre alors même que la demande mondiale d’avions d’affaires ralentissait.
La société a augmenté son carnet de commandes au premier trimestre de 5% sur un an, pour atteindre 14,9 milliards de dollars américains (G$US). Un indicateur clé de la demande à court terme pour les produits d’une entreprise — le rapport entre les commandes reçues et les livraisons facturées — est passé à 1,6.
Ces chiffres optimistes contrastent avec une baisse des revenus d’une année à l’autre de 12% à 1,28G$US au cours du trimestre terminé le 31 mars, un résultat inférieur aux attentes des analystes.
Cette baisse s’explique en partie par des livraisons d’avions plus faibles que prévu au cours du trimestre — 20 contre 22 un an plus tôt — mais le président et chef de la direction, Éric Martel, a déclaré que ce chiffre était en phase avec les objectifs pour 2024, qui sont de livrer entre 150 et 155 avions dans l’ensemble de l’année. L’année dernière, environ 40% de ses nouveaux avions ont atterri chez des clients au cours du dernier trimestre.
«Nous constatons beaucoup d’activité autour de la famille Global», a-t-il affirmé, faisant référence à la plus grande des deux séries d’avions produites par la société montréalaise. Le Challenger est l’autre, après que Bombardier a livré le dernier de ses Learjet en 2022.
Bombardier a utilisé 57% de liquidités de plus au dernier trimestre que l’année précédente, dépensant 387 millions de dollars américains (M$US) pour soutenir l’accélération de la production.
«Même si nous continuons à avoir besoin de davantage d’investissements en fonds de roulement à court terme, nous serons bien placés au cours du second semestre et bien au-delà», a déclaré M. Martel aux analystes lors d’une conférence téléphonique jeudi.
Le cours de l’action de Bombardier a augmenté de 4,74$, soit plus de 8%, à 61,74$ à la clôture, jeudi, à la Bourse de Toronto.
Les remarques de M. Martel sont intervenues un jour après que la société créée il y a plus de 80 ans a dévoilé un nouveau logo pour marquer son passage d’un ancien géant du rail et de l’aviation commerciale à une entreprise purement spécialisée dans les avions d’affaires.
«Nous sommes passés d’une vaste empreinte industrielle avec de nombreuses entreprises et gammes de produits à un espace rationalisé, plus épuré, plus écologique, ciblé et ultramoderne», a déclaré M. Martel.
Surnommé le Mach de Bombardier, le symbole en noir et blanc représente la silhouette stylisée d’un avion franchissant le mur du son, «tandis que les rafales de vent au-dessus d’une aile évoquent l’héritage de l’entreprise», indique Bombardier.
L’année dernière, la société a fait voler son prochain avion à très grand rayon d’action Global 8000 à Mach 1 — la vitesse du son, soit environ 1235 km/h — une première dans l’aviation d’affaires, a-t-elle indiqué.
La demande à court terme d’avions d’affaires a légèrement diminué, revenant à ses niveaux historiques après une hausse induite par la pandémie.
L’offre d’avions d’occasion
Le nombre de jets privés d’occasion à vendre a augmenté de 32% sur un an pour atteindre 1094 en février, selon la société de recherche en investissement Jefferies Group. En règle générale, un plus grand nombre d’avions d’occasion vendus sur le marché signifie une baisse de la demande d’avions neufs.
«Des avions plus anciens sont disponibles sur le marché, mais si vous recherchez un avion qui a cinq, six, voire moins de 10 ans, il est plus difficile d’en trouver un, a fait valoir M. Martel. Donc les gens se tournent vers de nouveaux avions.»
L’activité des vols à bord des biréacteurs Bombardier est en hausse de 7% sur un an, un «indicateur avancé que les commandes devraient rester solides», a déclaré Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale.
Par conséquent, Bombardier a augmenté ses revenus provenant des services après-vente — maintenance et réparations, par exemple — de 13% sur un an, à 477M$US.
Elle a également continué à réduire son lourd endettement. La société a déclaré avoir utilisé ses liquidités excédentaires pour retirer 100M$US d’encre rouge la semaine dernière. Au 31 mars, sa dette s’élevait à 5,61G$US, selon ses états financiers intermédiaires.
«De toute évidence, nous sommes en avance par rapport à où nous voulons être», a affirmé M. Martel.
Le ratio entre la dette nette ajustée et le bénéfice ajusté de Bombardier s’est établi à 3,6, en hausse par rapport à 3,3 au trimestre précédent. En règle générale, les ratios inférieurs à trois sont la cible.
Jeudi, l’entreprise a annoncé un bénéfice de 110M$US au premier trimestre, en baisse par rapport à 302M$US un an plus tôt.
Sur une base ajustée, Bombardier affirme avoir gagné 36 cents US par action, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,06$US par action un an plus tôt. Mais ce chiffre a dépassé les attentes des analystes, qui étaient de 28 cents US par action, selon LSEG Data & Analytics.
Christopher Reynolds, La Presse Canadienne
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