Bombardier a livré un avion de plus au premier trimestre. (Photo: La Presse Canadienne)
Bombardier (BBD-B) a réussi à naviguer au travers des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui perdure dans le secteur de l’aéronautique, le constructeur montréalais de jets d’affaires ayant livré un avion de plus au premier trimestre.
La société affiche ainsi un premier trimestre rentable et une croissance des revenus grâce notamment à la hausse des livraisons, une augmentation des prix de vente et une augmentation des revenus du segment des services.
«On a livré exactement le nombre d’avions qu’on prévoyait dans notre budget, a répondu le président et chef de la direction, Éric Martel, lors d’une conférence de presse après la publication des résultats. Oui, il y a les enjeux dans la chaîne d’approvisionnement, mais quand on a fait notre budget à l’automne dernier, on les avait anticipés. On a un plan assez précis qui tient compte des enjeux de la chaîne d’approvisionnement.»
Bombardier a livré 22 appareils, soit un de plus qu’à la même période l’an dernier. Elle a augmenté ses livraisons, malgré l’arrêt de production du programme Learjet, qui avait été à l’origine de trois livraisons à la même période l’an dernier.
Les livraisons de premier trimestre laissent croire à M. Martel que l’entreprise est sur la bonne voie d’atteindre son objectif de livrer 138 appareils en 2023. Le carnet de commandes est demeuré stable à 14,8 milliards de dollars (G$). Le ratio de nouvelles commandes par rapport aux livraisons se situait à 0,9.
M. Martel a souligné que la fin mars avait été marquée par un ralentissement des commandes aux États-Unis dans la foulée de l’incertitude qui a secoué le secteur bancaire américain. «On a senti pendant deux ou trois semaines des hésitations de la part des clients. (…) Depuis ce temps-là, les activités sont revenues à la normale.»
Un trimestre rentable
Le bénéfice net de Bombardier a atteint 302 millions de dollars (M$) US, comparativement à une perte de 287M$ US à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté par action s’est établi à 1,06$ US. Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 17% pour s’établir à 1,5G$ US.
Ces résultats ont permis à la société de rembourser environ 400M$ US de dette au premier trimestre.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte de 4 cents US et des revenus de 1,4G$ US, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, estime que les résultats sont «neutres», car ils sont conformes à ses attentes. Il souligne cependant que d’autres entreprises du secteur ont connu des difficultés. «Ses concurrents ont connu des difficultés d’approvisionnement qui ont perturbé les livraisons.»
Rappelons que Bombardier avait relevé les cibles de son plan stratégique 2025 au mois de mars, notamment avec l’objectif d’accélérer le remboursement de sa dette. La direction affirmait que cette décision traduisait sa confiance dans un contexte d’incertitude économique.
La pandémie a donné un élan à l’industrie des jets d’affaires, que de nombreuses entreprises et voyageurs fortunés ont privilégiée aux dépens de l’aviation commerciale.
La demande reste vigoureuse, a dit jeudi M. Martel. Les difficultés de la chaîne d’approvisionnement représentent aussi un catalyseur tandis que les gens d’affaires doivent voyager pour faire des suivis auprès de leurs fournisseurs. «Les gens ont encore besoin de se déplacer».
L’action de Bombardier reculait en avant-midi de 3,92$, ou 6,07%, à 60,62$ à la Bourse de Toronto.