Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

BRP: derrière les résultats, une clientèle de plus en plus riche

Dominique Talbot|Publié le 07 septembre 2023

BRP: derrière les résultats, une clientèle de plus en plus riche

«Avant la COVID-19, 20% des gens qui achetaient nos produits étaient de nouveaux entrants. Aujourd’hui, ce chiffre est passé à 40%», dit José Boisjoli, PDG de l’entreprise, en entrevue avec Les Affaires. (Photo: Martin Flamand)

Les bons résultats présentés jeudi par BRP, malgré les vents de face auxquels l’économie mondiale fait face, démontrent à quel point la clientèle de l’entreprise a changé. Et rapidement.

«Avant la COVID-19, 20% des gens qui achetaient nos produits étaient de nouveaux entrants. Aujourd’hui, ce chiffre est passé à 40%», dit José Boisjoli, PDG de l’entreprise, en entrevue avec Les Affaires.

Mais surtout, poursuit M. Boisjoli, «notre client moyen en Amérique du Nord gagnait 115 000$ US avant la pandémie de COVID-19. Aujourd’hui, c’est 165 000$ US. C’est 40% plus élevé. […] C’est clair que ces clients sont plus résilients à l’inflation et l’incertitude économique.»

 

Lire aussi: BRP poursuit sa lancée

«Le profil des clients a beaucoup changé au cours des quatre dernières années. Et ça, c’est positif et ça rassure les investisseurs. On peut continuer à grandir malgré les incertitudes économiques», ajoute-t-il.

Rappelons que jeudi matin, l’entreprise de Valcourt a présenté des revenus et des profits en hausse de 14% et 13% pour son deuxième trimestre de 2024, par rapport à la même période en 2023.

Des vélos, mais avant les motos

Avec des parts de marché de 34% dans les véhicules motorisés, BRP continue de plancher sur des projets où elle n’est pas présente, soit les motos et la mobilité urbaine.

L’automne prochain, l’entreprise débutera la livraison de ses deux premières motos électriques, les Can-Am Pulse et Origin. Par contre, José Boisjoli ne veut pas s’avancer pour dire si ces modèles seront disponibles au Québec.

«Nous allons dévoiler tous les prix à l’été 2024. […] Avant que tous les concessionnaires les aient reçues partout dans le monde, ça va prendre 12 mois. Ça prend du temps pour fournir tout le monde. […] Aujourd’hui nous ne sommes pas là-dedans. Mais on pense qu’il y a un marché. Un marché qui va grandir. On rentre au bon moment dans celui-ci», affirme M. Boisjoli, qui évalue ce marché à 15G$ US en Europe et aux États-Unis.

Dans une note d’analyse diffusée en octobre 2022, Desjardins rappelait que BRP, à plus long terme, planifiait occuper près de 40% de ce marché avec des ventes de 600 000 motos par année.

En attendant la mise en marché de ces motos, José Boisjoli a confirmé à Les Affaires que les travaux se poursuivaient à Valcourt pour le développement de vélos électriques. Dans ce secteur, les prévisions des analystes pour ce marché se situent autour de 70 milliards de dollars américains d’ici 2030.

Mais de ce côté, il faudra attendre encore un peu pour pédaler sur des vélos BRP. «Ça va arriver», dit M. Boisjoli. «Nous allons avoir un bon produit. […] Quand on entre dans une catégorie, on cherche à se différencier au niveau technologique. On aime arriver avec un design qui est distinctif et meilleur que la compétition.»

À ce titre, poursuit le PDG de BRP, «l’acquisition de [80%] de Pinion GmbH était très stratégique». Cette entreprise allemande vend des boîtes à engrenages mécaniques pour les vélos traditionnels et électriques. Ces dernières, aux dires de l’entreprise, s’inspirent des transmissions automobiles.

«On a un petit groupe qui planche sur la façon dont on pourrait se distinguer dans l’industrie. Il n’y a pas de date encore, mais c’est clair que nous planchons là-dessus», dit José Boisjoli.

«Quand nous rentrons dans une industrie, c’est toujours parce que nous voulons y faire notre place. C’est certain que tôt ou tard, pas l’année un, on vise d’arriver avec une gamme complète.»