La firme d’ingénieurs table désormais sur une croissance interne de ses revenus d’entre 12% et 15% pour l’exercice 2023, soit plus du double de sa prévision précédente, qui visait une augmentation d’entre 5% et 7%. (Photo: La Presse Canadienne)
Le Groupe SNC-Lavalin a révisé à la hausse ses prévisions pour l’exercice en cours, alors qu’il affichait jeudi une saine croissance de ses revenus pour le deuxième trimestre, ainsi qu’une diminution de ses pertes liées aux contrats pour de grands projets ferroviaires.
La firme d’ingénieurs a indiqué jeudi qu’elle tablait désormais sur une croissance interne de ses revenus d’entre 12% et 15% pour l’exercice 2023, soit plus du double de sa prévision précédente, qui visait une augmentation d’entre 5% et 7%.
Les chiffres du deuxième trimestre semblent justifier la confiance de SNC. Ses services d’ingénierie ont connu une croissance interne de 25,1% d’une année à l’autre pour atteindre 1,47 milliard de dollars (G$) de revenus, ce qui représente plus des deux tiers du chiffre d’affaires total de l’entreprise.
L’analyste Benoit Poirier, de Desjardins, a comparé la croissance interne des revenus de SNC à un coup de circuit dans une note à ses clients.
Les réservations globales de services ont augmenté de 9% d’une année à l’autre, permettant au carnet de commandes d’atteindre la valeur record de 12,4G$, grâce à la demande pour les services d’ingénierie de SNC aux États-Unis.
«Aux États-Unis, nous continuons de récolter les fruits de notre présence accrue sur le marché et de l’engagement du gouvernement en matière de dépenses d’infrastructure», a expliqué le chef de la direction, Ian Edwards, aux analystes lors d’une conférence téléphonique, qualifiant les occasions au sud de la frontière d’«abondantes».
Ian Edwards a souligné l’injection massive de fonds du gouvernement américain par l’entremise de la loi sur l’investissement dans l’infrastructure et les emplois et la loi sur la réduction de l’inflation. Il a également évoqué des «victoires clés ce trimestre» en lien avec des usines de batteries de véhicules électriques.
La demande soutenue a incité SNC à embaucher 2400 employés depuis le début de l’année, a précisé Ian Edwards.
Amélioration pour les projets clé en main
Pendant ce temps, les défis de l’entreprise avec les projets clé en main ont moins pesé sur ses finances que les années précédentes, le segment ayant enregistré une perte de 13 millions de dollars (M$) avant intérêts et impôts, comparativement à 37 (M$) un an plus tôt. Les analystes s’attendaient à des pertes de 19M$ à ce chapitre.
SNC a retiré 96M$ supplémentaires de son arriéré de projets clé en main, trois mois plus tôt, le réduisant à 422M$. Cela reste élevé, mais montre une baisse par rapport aux 828M$ de l’année précédente.
Sous la direction de Ian Edwards depuis juin 2019, SNC-Lavalin s’est concentrée sur les services d’ingénierie et de conseil et s’est éloignée des projets à prix forfaitaire — des contrats à prix fixe en vertu desquels les entreprises doivent payer elles-mêmes tout dépassement de coûts. Elle a également vendu la dernière de ses activités pétrolières et gazières en déclin en août 2021.
Au cours des derniers trimestres, les trois contrats de construction à prix fixe ayant subi l’essentiel des pertes ajustées de l’entreprise dans son segment des projets clé en main à prix forfaitaire étaient le système de train léger sur rail Eglinton Crosstown de Toronto, la ligne Trillium d’Ottawa et le prolongement du réseau de train léger sur rail REM du Grand Montréal.
«Les essais et la mise en service de nos deux projets ontariens se déroulent comme prévu. Notre dernier projet, le REM, continue de bien progresser, la partie de la Rive-Sud ayant ouvert avec succès le 31 juillet», a souligné Ian Edwards — bien que l’inauguration ait été entachée par trois interruptions de service en autant de jours cette semaine.
«Alors que nous finalisons les projets clé en main pour nos clients, nous continuons à rechercher les recouvrements qui nous sont dus», a-t-il ajouté, citant des différends au sujet des coûts supplémentaires accumulés par les interruptions de travail liés à la COVID-19, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et les grèves.
Jeudi, SNC a affiché un bénéfice net de 63,8M$ pour le trimestre clos le 30 juin, ce qui était largement supérieur à celui de 1,6M$ de la même période l’an dernier.
Les revenus ont progressé de 14% à 2,13G$ au deuxième, eux qui étaient de 1,87G$ un an plus tôt.
Sur une base ajustée, le profit de SNC-Lavalin s’est établi à 41 cents par action, après avoir été de 31 cents par action pour le même trimestre l’an dernier.
Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté par action de 30 cents, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.