(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. L’année 2020 fut une année chaotique, autant dans les marchés que pour la société en général. La valeur des actions a fait un grand plongeon du 12 février au 23 mars pour ensuite se redresser dans la foulée des programmes d’aide massifs des gouvernements et des banques centrales. Même les principaux FNB d’obligations se sont repliés – quoique beaucoup moins violemment – pendant la crise. J’y reviendrai.
Notre portefeuille-modèle
Le but de l’exercice est de démontrer l’efficacité d’un portefeuille simple de FNB indiciels constitué à 40% d’obligations et 60% d’actions des marchés canadien, américain et internationaux à parts égales. Ce portefeuille hypersimple de cinq titres n’a pas été construit en essayant de maximiser les rendements historiques.
Les actions américaines ont mené la charge de la reprise et terminent 2020 avec un rendement de 18,2%. Les actions des pays émergents ont également bien fait avec un rendement de 17%, suivi des obligations à 8,6%. Les actions des autres pays développés et les actions canadiennes ferment la marche, avec des rendements plus modestes. Notre portefeuille-modèle clôture 2020 avec un rendement global de 9,8%, soit une 28e année positive contre seulement cinq années négatives depuis 1988.
Tableau 1 : Rendement détaillé du portefeuille-modèle de FNB en 2020
Tableau 2 : Rendements annuels du portefeuille 1988-2020*
Que retenir de 2020?
L’année 2020 fut riche en émotions, mais aussi en enseignements. Voici trois faits saillants de mon choix.
1- Les investisseurs ne devraient pas se surprendre lorsque la Bourse plante
Les marchés ont traversé en moyenne au moins une chute de 20% et plus à chaque décennie, et parfois même plus souvent (par exemple les périodes négatives de 2000-02 et 2008-09). Cela fait partie de la vie des investisseurs à long terme. Le tableau 3 ci-dessous documente les principales périodes baissières de chaque décennie depuis 1970.
Tableau 3 : Les périodes baissières pour les actions mondiales (en $CA) depuis 1970
2- Les fonds à faible frais produisent de bons résultats
Une expression parfois utilisée pour dénigrer l’importance de se montrer très économe sur les frais lorsqu’on choisit des fonds de placement est que « si vous payez des pinottes, vous n’obtiendrez que des singes ». Autrement dit, les fonds plus dispendieux le seraient tout simplement parce qu’ils sont plus performants. Pourtant, rien n’est plus faux. Le tableau 2 ci-dessus l’illustre bien, un portefeuille bien équilibré de fonds indiciels avec un frais moyen de 0,12 % fait mouche presqu’à tout coup.
De plus, la firme Morningstar, dans son rapport annuel Active/Passive Barometer sur les fonds domiciliés aux États-Unis nous rappelle régulièrement que la principale variable permettant d’identifier systématiquement les fonds qui seront parmi les plus performants est un faible ratio des frais de gestion. Ce même rapport affirme que les fonds à gestion passive – qui affichent la plupart du temps des frais moindres – surpassent les fonds équivalents à gestion active dans 76% des cas sur une période de dix ans.
3- Les FNB indiciels d’obligations ont beaucoup gagné en crédibilité
L’année 2020 a commencée sur des chapeaux de roue pour les FNB indiciels d’obligations, alors que la Réserve fédérale américaine a décidé d’utiliser ces derniers pour exécuter son programme d’achat d’obligations de sociétés en appui à la stabilité des marchés financiers. Par ailleurs, certains investisseurs ont été apeurés parce que les grands FNB d’obligations ont plongés temporairement au pire de la crise, en mars. Soulignons que ce sont les obligations elles-mêmes qui ont traversé une crise de liquidité; le comportement des FNB d’obligations n’en a été que le juste reflet.
D’ailleurs, un récent article publié par la Banque du Canada affirme que la liquidité des FNB d’obligations cotés aux États-Unis a augmenté – et non diminué – en mars dernier. Le même phénomène s’est produit au Canada alors que les trois plus grands FNB d’obligations (ZAG, XBB et VCN) ont fracassé des records d’activité au pire de la crise. En définitive, les FNB d’obligations ont attiré 10 milliards de dollars canadiens (G$) de nouveaux capitaux au Canada en 2020 et plus de 200 milliards de dollars américains (G $US) aux États-Unis. Il semblerait donc que les investisseurs aient jugé que si les FNB d’obligations sont assez bons pour la Fed, ils sont probablement assez bons pour eux.
Le mot de la fin
Les programmes de sauvetage de l’économie des gouvernements et des banques centrales ont permis un ralliement extraordinaire des Bourses après le 23 mars. Les investisseurs qui avaient un portefeuille bien structuré et qui n’ont pas vendu pendant la panique se sauvent encore avec un rendement positif en 2020. Ce n’est que partie remise. Tout investisseur à long terme traversera des périodes avec des valeurs boursières dramatiquement en baisse plusieurs fois dans sa vie. Puisque ces périodes sont imprévisibles, vous devrez vivre avec.
Le succès dans l’atteinte de vos objectifs financiers exige un bon plan financier, de la discipline, de la persévérance, mais aussi d’accepter le fait que vous n’êtes pas plus malin que le marché. Les FNB indiciels à faibles frais sont de bons véhicules pour exécuter ce plan.
* Les rendements d’avant 2014 sont simulés à l’aide de d’indices de marché auxquels nous avons soustrait 0,50% pour les frais de gestion et autres écarts de suivi.