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Trouver le bon équilibre avec les fonds négociés en bourse

La Presse Canadienne|Mis à jour le 27 août 2024

Trouver le bon équilibre avec les fonds négociés en bourse

Les FNB sont devenus un investissement de choix pour de nombreuses personnes. (Photo: La Presse Canadienne)

Les fonds négociés en bourse (FNB) sont devenus très populaires auprès des investisseurs, en particulier les jeunes qui utilisent des plateformes d’investissement autonomes qui peuvent investir automatiquement l’argent des clients dans ces fonds. 

Mais la question demeure: y a-t-il un inconvénient à ne détenir que des FNB dans son portefeuille? Pas vraiment, selon certains experts de Bay Street, tant que vous parvenez à trouver la bonne composition d’actifs. 

Il n’y a rien de mal à avoir un portefeuille composé à 100% de FNB. Il s’agit davantage de la composition globale des actifs et du risque du portefeuille.

Ted Rechtshaffen, chef de la direction et conseiller en patrimoine chez TriDelta Financial

Ted Rechtshaffen compare les FNB à un réfrigérateur: tout revient au contenu. Regarder à l’intérieur du réfrigérateur de quelqu’un vous en dit plus sur son régime alimentaire que de jeter un œil à la porte de l’électroménager, illustre-t-il. De même, les titres spécifiques des fonds vous en disent plus sur les risques du portefeuille. 

Les FNB sont devenus un investissement de choix pour de nombreuses personnes en raison de leur nature passive, de la grande variété de fonds proposés, de la facilité avec laquelle ils peuvent être achetés et, en particulier, de leurs faibles coûts par rapport aux fonds communs de placement. 

Ted Rechtshaffen a souligné que la facilité d’accès à toute une série d’actifs via un seul investissement «est certainement une valeur pour beaucoup de gens (et) cela facilite simplement la gestion d’un portefeuille avec des coûts de transaction inférieurs». 

Comme de nombreuses décisions financières, il a déclaré qu’investir dans les FNB se résume aux fondamentaux – ne pas placer tous ses oeufs dans le même panier et comprendre son horizon temporel, sa tolérance au risque et ses besoins de diversification. 

Migration des fonds communs de placement aux FNB

Ces dernières années, les investisseurs ont mis de l’argent dans les FNB tandis que les fonds communs de placement ont vu l’argent fuir. 

Les données de l’Institut des fonds d’investissement du Canada montrent que les FNB ont enregistré des ventes nettes de 36,1 milliards de dollars (G$) et de 37,6 milliards en 2022 et 2023, respectivement. Pendant ce temps, les fonds communs de placement ont enregistré des rachats nets de 43,7G$ et de 57,1G$ en 2022 et 2023, respectivement. 

Cette tendance s’est poursuivie au premier semestre de 2024, les FNB affichant des ventes nettes de 32,6G$ et les fonds communs de placement enregistrant des rachats nets de 3,1G$. 

De nombreux conseillers automatisés fonctionnent en demandant aux clients de répondre à un questionnaire pour déterminer leur tolérance au risque et leurs objectifs, entre autres attributs, et investissent leur argent exclusivement dans des FNB en fonction de leurs réponses. 

Allan Small, conseiller principal en placement chez IA Gestion privée de patrimoine, a déclaré qu’un inconvénient de détenir une grande quantité de FNB dans son portefeuille est qu’il peut ne pas être bien adapté aux besoins spécifiques de l’investisseur. 

«Les FNB sont créés pour le grand public», a-t-il souligné, tandis que si l’on organise son portefeuille à partir de zéro, il peut être mieux adapté à sa situation financière particulière. 

Il peut également être plus difficile de gagner de l’argent avec les FNB, a ajouté Allan Small. 

«Il peut arriver qu’un FNB comporte des éléments qui montent et d’autres qui baissent, et que vous ne parveniez pas à progresser, comme cela peut survenir aussi avec un fonds commun de placement», a expliqué Allan Small. 

En revanche, investir dans un FNB concentré sur un seul secteur, comme les banques canadiennes, peut comporter ses propres risques si ce secteur est touché par la volatilité des marchés. 

«Il est très rare de voir une ou deux banques progresser et une ou deux banques reculer – elles ont tendance à évoluer en groupe», a dit Allan Small. 

Si la diversification tend à être l’argument gagnant des FNB, une diversification excessive peut rendre difficile la réalisation de bénéfices, a-t-il souligné. Par exemple, si un investisseur possède 10 FNB – chacun détenant 50 actions pour un total de 500 sociétés détenues – si 250 actions augmentent et les 250 autres baissent, le portefeuille progresse peu. 

«Si vous êtes trop diversifié, vous n’allez vraiment nulle part, a soutenu M. Small. Vous avez toujours l’impression de vous neutraliser.

«Il faut un bon mélange d’investissements dans son portefeuille», a-t-il déclaré. 

«Il ne faut pas trop diversifier, car il serait alors difficile de parvenir à quelque chose, ni trop peu diversifier, car cela représenterait alors un risque trop élevé.»